Bolle : « Johann a mis la moto sur le devant de la scène »

Le président de la Fédération Française de Motocyclisme revient sur la saison du clan tricolore et sur l’avenir de la moto dans l’Hexagone.

La Fédération Française de Motocyclisme a tenu jeudi 30 novembre dernier sa traditionnelle conférence de presse à Paris durant laquelle Jacques Bolle, son président, a dressé un bilan de l’année écoulée. L’occasion parfaite pour revenir sur l’impact de la saison remarquable de Johann Zarco (Monster Yamaha Tech3) ou encore sur les initiatives soutenues par la FFM dans la détection de jeunes pilotes.

Quel bilan dressez-vous de la saison 2017 des pilotes français en MotoGP™ ?
« Ce qu’il faut mettre en avant, c’est bien évidemment l’excellente performance de Johann Zarco qui met enfin la moto sur le devant de la scène des grands médias non spécialisés. Je cite régulièrement l’exemple de la première épreuve au Qatar que Johann a menée sur plusieurs tours. Quelques instants après la course, tard dans la soirée, j’ai reçu un appel d’une station de radio renommée afin d’avoir mon commentaire. Cela ne m’était jamais arrivé auparavant dans ma carrière en tant que président, bien qu’il ait pourtant décroché deux titres en Moto2™. Cela démontre que les grands médias s’intéressent d’abord et avant tout à la vitesse et, en particulier, au MotoGP™. »

L’an prochain, la France ne comptera pas de représentants en Moto3™, comment comptez-vous remédier à cela pour alimenter le vivier de jeunes talents ?
« Il n’y a pas de pilotes tricolores en Moto3™, c’est un fait et un constat. Nous en comptons toutefois deux en catégorie intermédiaire. De notre côté, nous avons mis en place une formule dont l’objectif est de mettre le pied à l’étrier à de jeunes pilotes et cela peut aller très vite. Aujourd’hui, on peut très bien imaginer qu’un pilote très doué que personne ne connaît fasse son entrée en Grand Prix dans les trois années à venir, c’est tout à fait envisageable. Nous sommes conscients que cela est plus difficile en MotoGP™, car cela nécessite d’énormes moyens. La Fédération intervient beaucoup en motocross, car les coûts sont plus modestes, mais nous investissons beaucoup en MotoGP™ en ayant notamment soutenu, aux côtés de Claude Michy, promoteur du Grand Prix de France, la saison de Loris Baz. »

Dans quelle mesure la FFM soutient-elle justement les pilotes français ?
« Nous soutenons tous les pilotes qui, à nos yeux, peuvent aller loin. Nous croyons en Loris et nous sommes convaincus qu’il réalisera une excellente saison en WorldSBK. Pour Johann, la question ne se pose évidemment même pas. En Moto2™, je pense que Jules Danilo et Fabio Quartararo pourront nous surprendre. Nous aidons tous les pilotes qui sont engagés au sein d’un championnat de niveau international. Ils sont tous éligibles. En revanche, lorsqu’il s’agit d’un championnat national, comme en France ou en Espagne, les pilotes ne sont pas éligibles. »

Nous assistons à la création de nombreuses initiatives, comme des écoles, un peu partout en Europe, qu’en est-il de la France à sujet ?
« Nous soutenons par exemple l’initiative menée par Laurent Fellon et Johann Zarco avec la Z&F Grand Prix School, une école qui a la vocation de former les jeunes talents de demain. Nous sommes prêts à soutenir toute action qui nous semble intéressante pour l’avenir du sport moto français. Nous avons également soutenu celle de Thierry Capela lorsqu’il a lancé la filière Objectif Grand Prix avec des pré-Moto3. Nous ne pouvons malheureusement pas tout faire. Nous sommes donc très favorables à la création et au développement d’autres filières qui se montent en dehors de la Fédération. Plus il y aura de filières, plus nous pourrons compter sur des pilotes tricolores au plus haut niveau. Si celles-ci souhaitent que nous les accompagnions, nous répondons présents. »