Poncharal, partie 2: « L’émotion était très grande au Japon»

En seconde partie d’interview, Hervé Poncharal se focalise cette fois sur la saison de son équipe Moto2™ et sur les premiers essais 2018.

Six ans : c’est le temps qu’aura dû attendre Tech3 Racing avant de renouer avec le podium en catégorie intermédiaire ; le dernier datait en effet du Mugello 2011 avec Bradley Smith. Cette deuxième place, conquise par Xavi Vierge au Grand Prix du Japon, a comblé l’équipe tricolore, à l’image d’une saison que l’Espagnol terminait d’ailleurs aux portes du Top 10.

Hervé Poncharal, patron de la structure, revient sur les temps forts de cette campagne 2017 tout en évoquant l’arrivée de Bo Bendsneyder aux côtés de Remy Gardner en vue de 2018.

Après six ans d’attente, Tech3 Racing aura enfin été récompensé de son premier podium en Moto2™. Globalement êtes-vous satisfait de cette saison ?
« Ça faisait effectivement six ans que nous n’avions pas inscrit le moindre podium en Moto2™, autant dire que l’émotion était très grande à l’arrivée de ce GP du Japon. Xavi s’était qualifié en première ligne sur le sec, mais en voyant les trombes d’eau dimanche matin, on s’est dit que ça allait être compliqué de concrétiser. La piste était ultra glissante, beaucoup de pilotes sont d’ailleurs partis à la faute. Pourtant, ça ne l’a pas empêché de faire une course sublime. Il est remonté au classement, s’est emparé de la deuxième place et il revenait même sur le leader ! Ça nous a paru très long, mais une fois la course terminée, il y a eu une grosse explosion de joie dans le box. On avait tous les larmes aux yeux. C’était magique, parce que c’est un programme différent du MotoGP™. C’est notre moto et Xavi, on le suivait depuis qu’il était en CEV, nous l’avons fait débuter en mondial Moto2™. »

Xavi Vierge, Tech 3 Racing, Motul Grand Prix of Japan

« Mais au-delà même de ce podium, le bilan est positif. Il s’est également battu aux avant-postes en Australie comme en Malaisie. Même chose en Valence, avant qu’il ne chute. La fin de saison a donc été vraiment brillante. Malheureusement il s’est blessé à Assen, il a manqué quelques courses, sans quoi il aurait terminé dans le Top 10. Cela-dit 11e en Moto2™, ce n’est pas si mal. Franchement, 2017 restera une belle cuvée. »

Les regards sont à présent tournés vers 2018. Quelles sont vos premières impressions à l’issue des premiers essais privés de Valence et de Jerez ? Comment voyez-vous l’adaptation de Bo Bendsneyder au Moto2™ ?
« C’est toujours un pari quand on engage un pilote venu d’une autre catégorie, mais ça fait deux ou trois ans maintenant que je suis Bo et c’est un pilote que j’ai toujours apprécié. Il est rapide en piste, mais c’est aussi quelqu’un de très agréable. Un jour il est venu me voir, avec son manager et c’est une démarche qui m’a vraiment touché. En plus de ça, je me suis aperçu que nous partagions certaines valeurs communes, du coup nous l’avons signé […] Ses premiers tours ont été superbes. C’est quelqu’un d’intelligent, qui s’adapte à chacune de ses sorties. Plutôt que de vouloir à tout prix claquer un chrono, il a préféré travailler avec des pneus usés pour voir comment la moto se comportait sur la deuxième partie de course. Ça s’est vraiment bien passé. Il était assez proche de son coéquipier Rémy Gardner, qui a pourtant une certaine expérience du Moto2™. Nous sommes tristes d’avoir perdu Xavi. Mais avoir quelqu’un comme Bo, qui nous rejoint dans cet état d’esprit, ça me fait chaud au cœur. »

L’an prochain, on sait que chaque constructeur disposera de dix jours d’essais en vue de l’arrivée de Triumph en 2019. Comment vous y préparez-vous du côté Tech3 Racing ?
« Comme la plupart des constructeurs engagés en Moto2™, nous travaillons sur le sujet et je pense que les premiers tours de roue devraient avoir lieu au printemps. Nous aurons suffisamment de journées pour nous y préparer, car derrière il y aura encore tous les essais hivernaux. En attendant il y a 2018 ! Mais c’est sûr que nous aurons tous deux projets en parallèle, ce qui devrait nous tenir très occupés. »

Lire la première partie de l’interview sur la saison 2017 du team Monster Yamaha Tech3