Danilo : « L’objectif ? Être dans le coup au premier Test »

Le Français donne ses impressions au sujet de ses premiers pas en catégorie intermédiaire.

Classé au 21e rang de la hiérarchie, Jules Danilo (SAG Team) a connu une quatrième saison difficile en Moto3™. Entre malchance et problèmes techniques, le pilote tricolore a dû jouer des coudes pour tenter de tirer son épingle de jeu.

En 2018, il officiera en Moto2™ au guidon d’une Kalex de la structure ibérique menée par Eduardo Perales. Un nouveau défi de taille attend Danilo qui est toutefois bien décidé à faire table rase d’une année délicate en s’illustrant au sein d’une catégorie hautement relevée.

Jules, quel bilan dresses-tu de tes premiers tours de roue en Moto2™ ?
« Nous avons beaucoup progressé au cours de nos quatre journées d’essais à Jerez et Valence. Je n’avais aucune expérience au guidon d’une 600cc. Il me manquait donc un peu de roulage sur ce type de moto. La gestion du moteur et du poids est ce qui m’a posé le plus de problèmes au début. Contrairement au Moto3™, il faut davantage anticiper. En entrée de virage, la roue se bloque beaucoup plus ; c’est un point qu’il faut apprendre à gérer pour éviter que la moto ne te force à élargir. »

As-tu dû adapter ton style de pilotage ?
« En cherchant à tourner plus rapidement, j’ai eu tendance à vouloir freiner plus tard, mais en freinant au-delà du point de référence, la roue se bloquait. Petit à petit, j’ai appris à gérer la pression appliquée sur le levier de frein et l’embrayage. Quant à l’ouverture de gaz, j’ai compris à Valence qu’il fallait accélérer à fond, un peu comme en Moto3™. La machine pardonne beaucoup plus, elle bouge, elle louvoie... elle est plus souple. En accélérant, j’avais du mal à évaluer si cela venait du pneu ou de la moto, mais j’ai franchi une étape le dernier jour à ce sujet. Quand la moto est chaussée de pneus neufs, nous avons remarqué que j’avais du mal à progresser. La moto exigeant un style particulier, plus le pneu est usé, plus je me sens à l’aise. J’ai réussi à faire un chrono avec un pneu qui avait près de 45 tours, c’est incroyable quand on vient du Moto3™. Je gagne près d’un dixième en pneus usés, c’est donc un point sur lequel nous devrons travailler. »

Durant ces quatre journées, as-tu eu l’occasion de suivre quelques pilotes un peu plus expérimentés pour apprendre ?
« En Moto3™, les pilotes ont souvent tendance à chercher des roues. Durant ces essais, j’ai réalisé de nombreux runs entre 12 et 15 tours et je n’ai jamais attendu de suivre quelqu’un. C’est un peu différent dans cette catégorie, car je sens que nous sommes obligés de travailler seul sur son rythme, ce qui est fondamental pour la course. J’ai beaucoup aimé cette manière de travailler. C’était à moi de trouver le meilleur feeling, en particulier avec le plein d’essence pour ne pas prendre de mauvaises habitudes. »

Concernant ton gabarit, te sens-tu plus à l’aise sur une Moto2™ ?
« Absolument ! Sur les bouts droits, j’arrive à me caler correctement derrière la bulle et à me reposer. Je peux relâcher mes jambes et les bras. En Moto3™, je devais me faire tout petit. Quand on m’a dit que j’allais devoir faire des runs de 15 tours, je me suis dit “comment vais-je y arriver sans me fatiguer ?” Tout compte fait, c’est beaucoup plus simple qu’en Moto3™. Je ne suis pas encore suffisamment rapide, mais j’espère pouvoir trouver 1,3 seconde durant l’hiver pour aborder sereinement le début de la saison. »

Au sujet de ta préparation, as-tu repensé ton programme d’entraînement ?
« Comme je le disais, nous avons fait un step à Valence, mais j’ai tout de même identifié quelques points faibles : l’entrée de courbe en glisse et la gestion de la glisse sur les virages rapides. Je vais donc travailler davantage en supermotard et en dirt-track. L’équipe me prête une Honda CBR600RR afin de m’adapter au mieux aux exigences d’une machine plus lourde et plus puissante. Je vais également suivre un programme de renforcement musculaire, car c’est une moto beaucoup plus éprouvante, surtout à l’intérieur des jambes. Dans tous les cas, L’objectif sera d’être dans le coup dès le premier Test Officiel. »

Quelles ont été tes premières impressions avec ta nouvelle équipe ?
« C’est vraiment génial. Après une saison difficile, je me sens motivé à bloc. Je suis resté en Espagne pour m’entraîner et rouler. C’est une ambiance propice au travail. L’équipe est très professionnelle, je m’occupe du pilotage, eux s’occupent de la technique. C’est un sacré changement pour moi. »