Lorenzo parviendra-t-il à dompter la Ducati ?

Neil Morrison se penche sur le cas Jorge Lorenzo, qui disputera sa seconde année avec Ducati.

Neil Morrison – Qui est-il ?
Neil a débuté le journalisme sportif en 2013, avant de devenir un habitué du paddock à compter de 2015. Passionné de courses depuis son plus jeune âge, Neil est une véritable encyclopédie. Neil rejoindra l’équipe de commentateurs cette année.

Début 2016, alors que Jorge Lorenzo revenait de sa première course, ce dernier réfléchissait à l’offre que Ducati lui avait faite. Au delà de l’aspect purement financier, le Majorquin avait l’opportunité de rejoindre une équipe officielle, aux performances plus que prometteuses. Et puis il y avait aussi ces quelques mots glissés par Luigi Dall’Igna, celui qui l’avait accompagné lors de ses deux titres en 250cc avec Aprilia ; ingénieur, désormais rattaché à Ducati.

En migrant chez Ducati, Jorge Lorenzo pouvait par ailleurs réussir, là où son adversaire Valentino Rossi avait échoué. L’Espagnol avait remporté le titre face à ce dernier justement quelques mois plus tôt à Valence. Oui, mais s’il venait triompher avec Ducati, dès lors il atteindrait une nouvelle dimension et pour cause, seulement cinq pilotes ont été sacrés avec deux marques différentes en catégorie reine : Geoff Duke, Giacomo Agostini, Eddie Lawson, Valentino Rossi et Casey Stoner.

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Deux ans plus tard, Jorge Lorenzo est le premier à admettre que ce transfert chez Ducati fut loin d’être évident. Auteur de trois podiums et d’une septième place au Championnat du Monde… ce n’est pas tout à fait ce que le Majorquin avait en tête, Ducati non plus d’ailleurs après avoir dépensé l’équivalent de 12 millions d’euros. Mais cette adaptation demande du temps. Ces neuf premières années de MotoGP™, le pilote ibérique n’aura connu qu’une seule moto : la Yamaha YZR-M1, une moto au style de pilotage radicalement différent.

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Si la première moitié de saison fut compliquée, quelques signes d’améliorations finirent par arriver au retour de la trêve estivale. Ducati avait apporté un nouveau package aérodynamique pour lui offrir plus de stabilité à l’avant, ce que le Majorquin réclamait depuis des mois. Mais selon son chef mécanicien Cristian Gabarrinni, le déclic est surtout survenu au niveau mental : « Il a commencé à analyser les données avec plus de calme pour établir les priorités. C’est une chose sur laquelle il a travaillé durant ses vacances. » Hormis une course désastreuse à Phillip Island, ses efforts semblaient en effet porter ses fruits. Beaucoup plus régulier, le quintuple Champion du Monde inscrivait deux podiums à Aragón et à Sepang, où il fut d’ailleurs tout près de s’imposer.

Lorsque les Tests Officiels reprirent fin janvier sur ce même tracé, Jorge Lorenzo allait de nouveau frapper fort, en pulvérisant le record absolu du circuit. Le Majorquin semblait poursuivre sur sa lancée mais le second Test de l’année sur la piste de Buriram apportait une pointe de confusion dans son esprit. Alors qu’Andrea Dovizioso progressait au guidon de la Desmosedici GP18, l’Espagnol lui doutait sur la direction à suivre, au point de regretter certains points de la GP17.

Mais il y a des raisons de rester positif, car le potentiel est là. « C’est juste une question de compréhension, affirmait-il à l’issue du #QatarTest, où il se voyait crédité du dixième temps combiné. Quand nous y verrons un peu plus clair, nous nous battrons pour de bons résultats, c’est certain. » De là à lutter pour le titre ? Le temps nous le dira, mais s’il y parvient, il entrera dans le panthéon des pilotes.

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