Des pilotes à la précision de chirurgien... par Nick Harris

Nick Harris se remémore le pilotage que nécessitait ces catégories 50 et 80cc.

La semaine dernière, deux noms ont réveillé en moi une vive émotion, deux personnes m’ayant rappelé ces motos extrêmement délicates à piloter : Stefan Dörflinger, qui vient tout juste d’être érigé au rang de MotoGP™ Legend et Mitsuo Ito, également connu sous le nom de M. Suzuki, qui nous a quittés.

Stefan Dörflinger a remporté un total de 18 courses en 50 et 80cc ; 18 victoires auxquelles s’ajoutent quatre titres dans ces mêmes catégories obtenus au cœur des années 80. Mitsuo Ito est pour sa part le seul Japonais à s’être imposé au légendaire TT sur l’Île de Man. C’était en 1963, au guidon de sa 50cc. Par la suite, il jouera un rôle important dans le programme Suzuki en Grand Prix et notamment dans le sacre de Kevin Schwantz en 1993.

Pour moi, ce sont deux héros, qui pilotaient ces étroites machines avec une précision de chirurgien. La catégorie 50cc a vu le jour en 1962 et cette dernière fut remplacée 22 ans plus tard par les 80cc, qui disparurent pour leur part en 1989. Ne vous fiez pas à leur gabarit, ces machines étaient de véritable chefs-d’œuvre mécanique.

Il ne s’agissait pas seulement de tourner le poignet, il n’y avait pas d’assistance électronique non plus. Il fallait être en mesure de maintenir ce petit moteur au-dessus des 20 000 tours par minute. Ça demandait une telle finesse de pilotage, un tel équilibre. Sinon quoi, c’est comme si on débranchait le courant ou à l’inverse on prenait le risque d’un surrégime. Et puis, que dire de ces pneus très fins et de ces freins à tambour.

Pas étonnant que ces catégories aient vu passer de grands Champions comme Ángel Nieto, Jorge Martínez, Heinz George Anscheidt et bien sûr Stefan Dörflinger. En Grande-Bretagne, elles ont également servi de points de départ à d’emblématiques figures comme Mike Hailwood, Bill Ivy, sur des monocylindres italiens. Barry Sheene est le seul pilote à avoir triomphé en 50cc et en 500cc. Faute d’argent pour financer son programme 125cc, il pilota une Kreidler en 1971 qu’il conduisait à la victoire sur le tracé routier de Brno.

Les deux temps y dominèrent excepté en 1965, lorsque Honda faisait triompher son deux cylindres quatre temps de 50cc avec Ralph Bryans. Cette année-là, j’assistais à ma toute première course à l’Île de Man. Ce virée fut marquée par ce duel entre Mike Hailwood et Giacomo Agostini en 500cc. Mais juste avant, il eut cette course de trois tours en 50cc, un spectacle que je n’oublierai jamais, tant ils étaient précis dans leur pilotage.

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