Baz : « Je suis vraiment impatient de commencer la saison »

Loris Baz évoque ses objectifs pour la saison 2017 avant la reprise des essais d’intersaison.

Loris, tu as connu beaucoup de malchance en 2016, quel bilan dresses-tu malgré cela ?
Sportivement, le bilan de cette saison passée est négatif. Je pense que d'être parvenu à faire ces deux coups d'éclat dans une saison aussi compliquée, m'a permis de montrer que j'étais toujours là et toujours présent pour saisir toutes les opportunités qui se présentent. Il y a eu beaucoup de blessures, il y a eu des chutes, mais aussi beaucoup de malchance. Les saisons 'sans', il y en a chez tous les sportifs, et la saison 2016 a été la mienne.

Es-tu parvenu à tirer des avantages de la situation ?
Pas véritablement. Je pense que j'ai surtout beaucoup appris sur moi-même et sur la vie. Lorsque l'on passe beaucoup de temps blessé, à essayer de rouler dans de telles conditions, on n'apprend pas beaucoup. Il est très compliqué de rouler à son niveau et de progresser. Dans ce genre de situation, on a même plutôt tendance à régresser. La saison a été compliquée, mais elle m'a permis de montrer que je persévère quoiqu'il arrive et que j'y crois toujours. Je l'ai prouvé deux fois dans la saison après deux grosses blessures. Je suis parvenu à tirer mon épingle du jeu dans des conditions compliquées.

En 2017, tu continues sous les mêmes couleurs au guidon d'une Ducati GP15, est-ce un nouveau départ ?
Je m'étais fixé pas mal d'objectifs la saison dernière. Cette année, j'essaie de ne pas me fixer d'objectif particulier si ce n'est celui de me faire plaisir. L'an dernier, en raison de tous les problèmes dont j'ai souffert, j'avais perdu le plaisir de rouler. Je l'ai retrouvé en fin d'année au cours des premiers essais hivernaux durant lesquels j'ai commencé à rouler vite. Quand on se fait plaisir, on arrive à aller vite et quand on arrive à rouler vite, on fait de bons résultats et les objectifs sont atteints. À l'image de mon coéquipier, il s'agira de terminer dans le Top 10 le plus souvent possible. Il n'y a rien de précis. Je veux simplement m'amuser au guidon de la Ducati, rouler le plus vite et profiter de cette année.

En 2017, outre la Ducati GP15, tu auras un nouveau chef mécanicien, appréhendes-tu tous ces changements ?
Je n'ai aucune appréhension. Au contraire, j'avais hâte que 2016 se termine. J'avais hâte non pas pour des raisons particulières, mais parce qu'il y avait réellement besoin de couper de la moto pendant quelques semaines pour me refaire une santé et ne plus avoir mal comme j'avais mal durant les derniers Grands Prix. J'avais hâte que la saison se termine, d'essayer la nouvelle moto, de prendre du repos et de recommencer. J'étais déjà au courant durant la saison que certains paramètres allaient changer comme la moto ou encore mon nouveau chef mécanicien. Je suis vraiment impatient que tout commence pour voir comment nous allons pouvoir travailler tous ensemble.

Tu disposeras d'une moto moins récente que celles de la majeure partie des pilotes Ducati dont ton coéquipier, est-ce une source de frustration ou, au contraire, de motivation ?
Non, ce n'est ni de la motivation ni de la frustration. C'est ainsi et j'étais au courant dès mon arrivée en MotoGP™. Je savais que j'allais me battre sur des motos un peu moins compétitives que les autres. L'important est d'accomplir les meilleurs résultats possible pour tenter de décrocher de meilleurs guidons. Je n'ai pas besoin de ça pour être motivé. Si je disposais d'une moto officielle, je serais tout autant motivé.

Tu as été lourdement blessé en 2016, as-tu des craintes désormais ?
Non, les deux blessures dont j'ai souffert ont eu lieu en tout début de course : une fois au premier tour, une fois au deuxième, sur des accrochages avec des pilotes. Je ne peux pas mettre ça sur autre chose que de la malchance. J'ai 24 ans et cela va bientôt faire 15 ans que je réalise des départs de course. Je m'en suis toujours bien sorti, mais cette saison, cela ne m'a pas souri : j'étais au mauvais endroit au mauvais moment. Il faut essayer au maximum de tout oublier pour se remettre dans une stratégie de refaire des bons départs que je ne faisais plus en fin de saison.

La saison prochaine, ton compatriote Johann Zarco rejoint la catégorie reine, vois-tu cela comme un défi de terminer devant lui ?
Je ne vois pas cela comme un défi supplémentaire. Je trouve cela positif pour la moto française que d'avoir deux pilotes en MotoGP™. Quand on roule, l'objectif est de battre le plus de pilotes possible. Il y a très souvent une course dans la course face à son coéquipier, car il est facile de se comparer à lui. Ce sont surtout les supporters qui aiment ajouter un peu de piment durant les courses entre les pilotes d'une même nationalité. Si on arrive être tous les deux sur un podium, ce serait forcément mieux que d'être le seul. Je me souviens de l'époque où il y avait Sylvain Guintoli et Randy De Puniet en MotoGP™ et j'en garde d'excellents souvenirs. Je suis content de faire partie de cela.