Poncharal en dit plus sur l’avenir de Tech3 en MotoGP™

Hervé Poncharal a livré quelques indices sur le constructeur qui sera associé ces trois prochaines années à Tech3 et sur le type de contrat.

Il y a tout juste 10 jours, l’équipe Tech3 faisait savoir qu’elle ne reconduirait pas son contrat avec Yamaha au-delà de la saison 2018. Dans l’ultime numéro d’After the Flag, Matt Birt revenait justement cette annonce, qui marquera la fin de 20 années de collaboration et le commentateur motogp.com a pu s’entretenir en exclusivité avec Hervé Poncharal. Joint par téléphone au soir de l’ultime journée du #QatarTest, le patron du team Français explique tout d’abord les raisons qui l’ont conduit à prendre une telle décision.

« En fin de saison, Johann a décroché deux podiums consécutifs, un sur le mouillé en Malaisie et un sur le sec à Valence, où il est d’ailleurs passé tout près de la victoire. Beaucoup s’attendait à ce que Yamaha fasse comme le HRC avec Cal ou comme Ducati avec Danilo, mais ça n’est jamais arrivé. Le support apporté par Yamaha reste incroyable, nous l’avons encore prouvé à Losail. Et globalement, je garderai de très bons souvenirs de ces 20 années de collaboration… du titre d’Olivier Jacque en 250, à la saison 2017 au cours de laquelle nous aurons vraiment fait fort avec Johann. »

« Mais il arrive un moment où vous espérez toujours un peu plus, car nous sommes des compétiteurs. L’an dernier, nous avons vu Jorge passer de Yamaha à Ducati. Je pense qu’il est parfois bon de se lancer de nouveaux challenges. Ça vous réveille, ça vous ramène dix ans plus tôt. C’est quelque chose que je voulais tenter et mon équipe partage le même avis. »

L’annonce sera faite très prochainement. Nous aurons un contrat de trois ans à partir de 2019 et nous aurons les spécifications de l’année en cours. Il y aura donc quatre motos identiques sur la grille la saison prochaine, dont deux alignées par Tech3

Dans le communiqué, la structure française faisait mention d’une offre reçue ‘qui ne se refuse pas’. Sans dévoiler le nom du constructeur qui sera associé à eux, Hervé Poncharal nous en dit malgré tout un peu plus sur les ‘modalités du contrat’.

« L’annonce sera faite très prochainement. Nous aurons un contrat de trois ans à partir de 2019 et nous aurons les spécifications de l’année en cours. Il y aura donc quatre motos identiques sur la grille la saison prochaine, dont deux alignées par Tech3. Il en sera de même en 2020 et 2021. C’est le rêve de toute équipe satellite, car même si la moto que nous avons actuellement est très bonne, son évolution est figée durant l’année. Là nous aurons l’usine derrière nous. »

« Par ailleurs, nous avons toujours souhaité être un team junior, mais ça n’a jamais vraiment été le cas. En revanche, où nous irons, ça le sera. Comme vous pouvez l’imaginer, ce constructeur est engagé en Moto3™, en Moto2™ et en MotoGP™, donc il y aura comme une sorte de continuité. C’est comme faire partie de la famille et vous savez à quel point c’est important pour moi. »

« Encore une fois c’est excitant. Même si cette moto est peut-être légèrement en dessous de la moto que nous avons actuellement, il y a une marge de progression et vous participez au développement afin de rendre le package meilleur. C’est exactement ce que j’attendais ! »

Mais une question se pose : quel avenir du coup pour Johann ? Hervé Poncharal répond :

« Je n’ai de cesse de répéter depuis la fin de saison : ‘Si Johann n’obtient pas le guidon d’une factory à compter de 2019, c’est qu’il y a un truc qui tourne pas rond dans ce monde’. Il le mérite amplement. C’est la seule chose qui lui manque pour se battre pour le titre. Clairement ça n’arrivera pas chez Yamaha.  Je pense qu’il espérait au fond de lui que Maverick signe ailleurs ou que Valentino décide d’arrêter avant, mais Maverick a prolongé et Valentino devrait rester. »

« Il est vrai que nous avons une incroyable relation. Johann sait aussi à quel point Guy, Alex et tous ses mécaniciens sont des personnes importantes, tout autant d’ailleurs que la moto. Une confiance mutuelle s’est instaurée entre eux. Johann et Laurent vont donc examiner toutes les options. Ça serait un rêve de l’avoir avec nous et je pense que ça n’est pas impossible, la balle est dans son camp. Mais je le laisse décider, car je ne voudrais pas le pousser à faire quelque chose que par la suite il regretterait. Qu’il regarde toutes les offres et qu’il décide. »