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2020-01-28
By Paddock-GP

Tour d’horizon des francophones du paddock : Van der Straten

Découvrez la trajectoire de l’emblématique patron du team EG 0,0 Marc VDS jusqu’à ce récent titre d’Álex Márquez.

Comment avez-vous attrapé cette passion des sports mécaniques ?
« J'ai attrapé la passion cette passion avec l'épopée de mon père, qui a créé son propre team pour faire rouler à l'époque des Mini et des Alfa GTA. Comme c’est mon cas aujourd'hui en Moto2™, il faisait aussi ça pour promouvoir des pilotes. Puis ça a grandi et il y a eu l'époque des Alfa 33, queue courte et queue longue pour Le Mans, et de la Lola T70. J'ai suivi cette aventure jusqu'à ce qu'il s'expatrie aux USA pour disputer et gagner la Can Am avec des McLaren. Avec mon frère, nous avons donc été formés sur le tas, lui pour s'occuper des bas-moteurs et moi des culasses, mais c'est là que j'ai acquis mon expérience en travaillant également sur les boîtes de vitesses, les freins, les suspensions… En résumé, je suis né dedans ! »

Décrivez-nous les grandes lignes de votre parcours.
« Quand mon père a disparu, je me suis retrouvé confortable. Bien plus tard, j'ai décidé de monter ma propre écurie avec le félin comme emblème. En 2009, on a ainsi fait rouler une Ford GT1 sous mes propres couleurs pour remporter le titre en Championnat FIA GT en 2010, après y avoir aligné deux voitures. On a ensuite connu des problèmes de fiabilité avec les très onéreux moteurs Ford Racing qui cassaient comme du cristal et on est passé chez BMW avec la Z4. C'est à ce moment qu'on m'a fait découvrir le monde de la moto, moi qui n'ai jamais été motard ! Début 2010, le Marc VDS Racing Team a ainsi fait son arrivée en mondial Moto2™ avec Scott Redding et Hector Faubel sur des Suter en 2010. »

2014 Moto2 World Champion Esteve Rabat

« On a obtenu le titre en 2014 avec Tito Rabat, puis on a étendu le team au MotoGP™ en 2015 avec Scott Redding, suite à des discussions avec mon ami Carmelo Ezpeleta. En 2016, bien que team privé, nous avons remporté une victoire avec Jack Miller à Assen. Suite à des problèmes internes, nous avons arrêté la catégorie MotoGP™ fin 2018, pour nous concentrer jusqu'à aujourd'hui sur le Moto2™ où nous avons de nouveau remporté le titre de Champion du Monde en 2019. »

Résumé : Incroyable première victoire de Miller en MotoGP™

Quels sont les moments les plus difficiles auxquels vous avez dû faire face ?
« Malheureusement, aussi bien en voiture qu'en moto, j'ai rencontré à plusieurs reprises des gens avec qui j'ai dû me fâcher après qu'ils m'aient fait des coups bas et qu'ils aient scié la branche confortable sur laquelle ils étaient assis. C'est sans doute la nature humaine, mais je n'ai jamais compris ce genre de comportements. Je ne citerai pas de noms, ils se reconnaîtront… Les trahisons sont toujours des choses compliquées à digérer. Certains personnages ont un art pour détruire une situation d'une façon incommensurable, au point que plus personne ne peut plus travailler. Je donnais des consignes au team et des arguments contraires étaient donnés le lendemain. Même les pilotes étaient complètement déstabilisés et cela se ressentait sur leurs performances, malgré le fait que tous ceux que j'appelle mes félins soient extrêmement soudés derrière leurs pilotes et que je m'assure qu'ils ne manquent d'absolument rien matériellement : chaque pièce sera plutôt changée deux fois qu'une pour viser la perfection ! En dix ans, nous avons obtenu plus de 100 podiums, et c'est ce niveau très élevé et cette osmose qui nous ont finalement toujours permis de surmonter les actes malveillants à notre encontre. »

À l'inverse, y a-t-il eu des moments particulièrement forts qui vous ont tiré des larmes de joie ?
« J’en ai connu beaucoup et j’en connais encore aujourd’hui ! À la base, j'ai monté cette équipe pour aider les jeunes pilotes. C'est pourquoi, rapidement, nous nous sommes alliés avec l'école espagnole Monlau pour créer une sorte de pyramide allant du Championnat Espagnol jusqu'au MotoGP™ : je procurais une aide financière et nous avons récupéré de chez eux non seulement des pilotes mais aussi des mécaniciens, et des ingénieurs en charge des données. En mondial Moto3™, l'idée était donc d'avoir des jeunes suivis par Monlau qui avaient brillé dans le Championnat du Monde Junior. Ensuite, s'ils étaient Champions Moto3™, ou s’ils avaient atteint un très haut niveau, ils étaient destinés à rentrer directement dans l'escarcelle du team Marc VDS. C'est ce qui s'est passé avec Álex Márquez et cela nous a rempli de joie. Dans les moments forts, il y a bien sûr aussi la victoire de Jack Miller à Assen sous une pluie infernale. Ça a eu un éclat et un retentissement exceptionnel ! Nous sommes également très satisfaits d'avoir pu faire progresser Franco Morbidelli, en voyant ce qu'il fait aujourd'hui. »

Morbidelli sacré Champion du Monde Moto2™ 2017 à Sepang

« Nous avons goûté à la catégorie MotoGP™, nous étions loin d’être ridicules et j'en suis très fier, mais comme nous ne sommes pas constructeurs, notre place est plutôt en Moto2™, où nous nous épanouissons pleinement. D'une façon générale, on ne compte plus les satisfactions en Moto2™ où j'ai vraiment une équipe extraordinaire. Les techniciens savent exploiter au mieux le matériel que nous leur mettons à disposition et les pilotes adorent donner tout ce qu'ils peuvent. Cette année, Álex Márquez a remporté quasiment cinq courses d’affilée. Que demander de plus ? Tout le monde est alors motivé, se lève tôt le matin pour aller travailler au circuit et personne ne compte ses heures. Le travail est bien fait et il n'y a jamais à passer derrière. Donc au final, c'est cette bonne humeur et cette joie au quotidien qui me font extrêmement plaisir, même si j'apprécie grandement les titres et les victoires de mes pilotes comme celui d'Álex Márquez en Moto2™ ou celles de Mike Di Meglio en MotoE™. Il est rare d'avoir des pilotes de ce niveau-là. »

Quel bilan dressez-vous de cette saison 2019 ?
« Pour Álex Márquez, nous sommes évidemment très contents pour lui qu'il ait obtenu le titre mondial et qu'il passe en MotoGP™, parce que c'est encore une fois la valeur du team et de ses félins qui est ainsi démontrée. Changer de catégorie avec le titre en poche, c’est magnifique ! La seule déception, c'est la façon dont il a été officialisé, sans se rendre compte des dégâts collatéraux que cela nous occasionnait : ça nous a un peu mis au pied du mur, c'est dommage. Mais ce troisième titre, après celui de 2014 et celui de 2017, est une sorte d'apothéose pour les félins qui ont su se retrouver après la sorte de tsunami que nous avons connu. Je suis un homme comblé et très admiratif de tous ceux qui m'entourent, ce qui nous permet d'obtenir ces résultats exceptionnels pour un team privé. »

Voici votre Champion du Monde Moto2™ 2019

Quelles sont les perspectives pour 2020 ?
« Le choix de Sam Lowes est personnel car je l'ai à l'œil depuis longtemps. Et le frère aussi, car si je n'avais pas signé Augusto Fernández, j'aurais été le chercher ! Car j'ai toujours pensé qu'il manquait quelque chose à Sam, ce qui ne lui a pas permis de pleinement s'épanouir. Son environnement influe beaucoup sur ses performances. Preuve en est, dès que nous nous sommes mis d'accord sur son engagement en 2020, avant même que ça ne soit officiel, il talonnait Alex Márquez. Ça l’a libéré ! Dorénavant, quel que soit son souci, nous serons là pour en parler et il aura la tête claire dès le lendemain. C'est un peu notre philosophie. Il en ira évidemment de même pour Augusto Fernández et sur lequel nous portons de grands espoirs. Nos deux pilotes 2020 seront en pleine possession de moyens pour briguer le meilleur. Pour répondre à votre question, je dirais donc simplement : ‘Et pourquoi pas un quatrième titre ?’ Car je ne veux pas m'arrêter : je veux continuer à fabriquer des pilotes qui iront en MotoGP™. »

EG 0,0 Marc VDS : L'unité comme philosophie !

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