Une lutte de titans attendue en 2021 !

Nombreux sont en effet les pilotes à pouvoir rivaliser pour le titre cette année.

En dépit de ce contexte sanitaire totalement inédit, avec lequel nous devons continuer de composer, 2020 nous aura offert du grand spectacle en piste. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 15 pilotes différents auront figuré sur le podium, neuf auront été jusqu’à s’imposer, parmi lesquels un rookie Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing). D’ailleurs jamais un Sud-Africain ne s’était illustré à ce niveau, ni même un Portugais. Le n°33 inscrivait ainsi le premier succès de KTM en MotoGP ™ ; tandis que Miguel Oliveira (Red Bull KTM Tech3) propulsait Tech3 sur le devant de la scène, après 20 ans sans la moindre victoire. Sans oublier bien évidemment le sacre de Joan Mir (Team Suzuki Ecstar)… une grande première pour Suzuki en l’espace de deux décennies !

Mais l’heure est désormais venue de se concentrer sur 2021 ; une campagne qui soulève tout un tas de questions, mais celle que tout le monde se pose est : qui sont les favoris ? Un débat qui pourrait en réalité durer des heures, car là où en 2020 on ne citait que trois ou quatre noms, cette année on pourrait en compter facilement une dizaine. Et il n’y aurait rien d’étonnant à ce que d’autres se démarquent d’ici le premier Grand Prix.

En tant que Champion du Monde, Joan Mir aura nécessairement tous les regards rivés sur lui. Le Majorquin aura à vrai dire été le plus régulier. Certes Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP), Franco Morbidelli (Petronas Yamaha SRT) et Miguel Oliveira auront remporté plus d’épreuves que lui, il n’empêche que personne ne pouvait rivaliser avec ses sept Tops 3. Désormais pourvu de plus d’expérience, il sait aussi qu’il est capable de viser la couronne. Alors nul doute : si Suzuki et lui remettent ça en 2021, ils seront redoutables.

Johann Zarco, Franco Morbidelli, myWorld Motorrad Grand Prix von Österreich

11 longueurs derrière, on retrouvait un certain Franco Morbidelli, pourtant doté d’une machine moins avancée que ses camarades de chez Yamaha. Une réussite qui ne doit rien au hasard : l’Italien a en effet signé trois triomphes et s’est hissé à deux autres reprises parmi les trois premiers, pour coller l’équivalent 19 points à son plus proche poursuivant Alex Rins (Team Suzuki Ecstar). D’ailleurs, ce butin aurait pu être bien plus conséquent sans cette casse moteur survenue à Jerez et ce terrifiant accrochage avec Johann Zarco (Pramac Racing) en Autriche.

D’autre part, soulignons que Yamaha a gagné la moitié des courses l’an passé, mais qu’il était leur seul représentant à avoir atteint le Top 5 final. Avec une moto plus fiable, ce duo pourrait donc donner du fil à retordre aux tenants du titre.

Ne pas sous-estimer non plus Alex Rins (Team Suzuki Ecstar). Pourquoi ? Parce qu’il aura passé une bonne partie de sa saison blessée à l’épaule, après cette mauvaise chute de Jerez, ce qui ne n’aura pas empêché de se battre aux avant-postes. Cette quatrième position obtenue en République tchèque, trois semaines à peine ce fâcheux épisode, en est la preuve. Dommage finalement que le Catalan se soit fait piéger en Autriche ou au Mans, sinon quoi il aurait terminé bien plus haut dans la hiérarchie… Surtout qu’il fut en mesure d’enchaîner quatre podiums en cinq courses, avec en point d’orgue cette domination sans partage au GP d’Aragón ! Ajoutez-y une émulation en interne et vous obtiendrez un cocktail détonnant pour 2021.

Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT, Gran Premio Red Bull de España

Nous avons mentionné une Yamaha, mais en réalité deux autres seront très certainement dans le coup à commencer par Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP), dont l’année avait débuté en fanfare. Souvenez-vous, le Niçois ouvrait son compteur à Jerez et récidivait une semaine plus tard. Oui mais voilà, la machine allait s’enrayer. Très rapide sur certains circuits, ‘El Diablo’ se retrouvait au contraire en difficulté sur d’autres, à l’image de Maverick Viñales (Monster Energy Yamaha MotoGP) et de Valentino Rossi (Petronas Yamaha SRT).

D’autre part, la mécanique leur faisait parfois défaut. Résultat, en dépit d’une nouvelle démonstration en Catalogne, le Français devait se contenter du huitième rang à 44 unités de Joan Mir, 31 de son coéquipier. Une irrégularité qui coûtait également cher à Maverick Viñales et pour cause ! Après avoir démarré sa campagne sur deux deuxième places, le n°12 connaissait une baisse de régime. Un bref sursaut surviendra à Misano, mais pas de quoi le ramener dans la course au titre. Malgré cette désillusion, Maverick Viñales et Fabio Quartararo ont toutes leurs chances, à condition bien sûr que le package suive.

Ducati entend également bien se mêler au combat et pour cela, la marque de Bologne a décidé d’apporter un vent de fraîcheur à ses effectifs, ne serait-ce en propulsant Jack Miller (Ducati Lenovo Team) et Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) au sein du team officiel en lieu et place de son ancien binôme Andrea Dovizioso – Danilo Petrucci (Tech3 KTM Factory Racing). À vrai dire, l’objectif est simple : reconquérir cette couronne qui lui échappe depuis maintenant 13 ans et les espoirs sont principalement porté sur Jack Miller, le plus expérimenté de la bande. En 2020, l’Australien avait manqué par deux fois de s’imposer à Valence et en Styrie. Néanmoins ses quatre podiums montrent bien qu’il a franchi un cap a été franchi et qu’il a amplement les épaules pour endosser ce nouveau statut !

Son coéquipier Francesco Bagnaia aura pour sa part vécu une saison plus mouvementée, entre ce moteur qui partait en fumée à Jerez et cette fracture de la jambe, conséquence d’une chute en République tchèque, qui l’écartera de la compétition durant trois manches. L’Italien effectuait malgré tout un retour par la grande porte sur ses terres ! Deuxième du Grand Prix de Saint-Marin et de la Riviera de Rimini, le Turinois était même à deux doigts de l’emporter une semaine plus tard. Malheureusement, à sept tours du but, ce dernier se faisait piéger. Mais ce n’est que partie remise pour lui…

Nous en sommes déjà à sept et nous n’avons pas encore évoqué Honda et KTM ! Commençons tout d’abord par la marque autrichienne, qui inscrivait son premier succès en catégorie reine avec Brad Binder en Moravie. Le Sud-Africain effectuait alors son troisième départ dans la cour des grands… Un simple coup de chance ? Pas du tout, puisque dès le week-end suivant il se classait quatrième, en s’étant qualifié 17e. L’apprentissage ne sera pas de tout repos certes, ceci étant il excellera de nouveau à Valence où il finira coup sur coup septième et cinquième, de quoi lui permettre de repartir avec le trophée de Rookie of the Year.

Et que dire de Miguel Oliveira, auteur de la manœuvre de l’année dans ce dernier virage en Styrie ? Pris de court, Pol Espargaró (Repsol Honda Team) et Jack Miller n’avaient pas été en mesure de lui répondre. Mais sa force vient aussi de sa constance et le natif de Pragal concluait en beauté, avec un hat trick (pole, meilleur tour en course et victoire) à domicile. Sa promotion vers le team usine arrive donc à point nommé.

Enfin comment faire abstraction du team Repsol Honda, une des structures les plus récompensées dans ce Championnat ? Bien évidemment, on gardera un œil attentif sur Marc Márquez (Repsol Honda Team), qui s’apprête à revenir de blessure, après une année passée loin du paddock. Aura-t-il suffisamment récupéré ? Mais on suivra aussi avec attention l’arrivée de Pol Espargaró de l’autre côté du box : un nouveau départ pour le n°44, jusqu’à présent rattaché à KTM. Sous ces couleurs, le Catalan enregistrait cinq podiums lors de la précédente édition et qui sait ce qu’il aurait pu accomplir sans ces erreurs commises à Brno et au Red Bull Ring ! Quoi qu’il en soit, Pol Espargaró a prouvé qu’il avait les moyens de s’illustrer. Reste à voir son adaptation avec la RC213V.

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