Coups de poker en Grande-Bretagne, par Nick Harris

En amont d’une épreuve anglaise habituellement arrosée, l’ex-commentateur du MotoGP™ se souvient de ces paris plus ou moins payants.

Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing) a montré l'excellent joueur de poker qu'il ferait avec sa victoire en Autriche. Le Sud-Africain est resté en piste sous la pluie alors que d'autres ont pris la décision de rentrer pour changer de pneus. Les pilotes embarquent cette semaine pour le Grand Prix de Grande-Bretagne en sachant que de pareils coups de poker ont fait gagner et perdre des courses à Silverstone et à Donington par le passé… probablement un lien avec la météo !

Brad Binder, Red Bull KTM Factory Racing, Bitci Motorrad Grand Prix von Österreich

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Quand la pluie fait son apparition, elle la fait dans le plus pur style britannique : de grosses et lourdes gouttes tombant d'un ciel plombé détrempent le tarmac de Silverstone en quelques secondes. La foule de patriotes totalement mouillés est venue soutenir Barry Sheene, mais elle comprend vite, sous ses parapluies, que le pari de Steve Manship peut lui offrir la victoire. À la fin du 13e tour, Kenny Roberts fait le choix de rentrer aux stands, réalisant que pour se donner une chance de gagner, il devait changer de pneus. À l'époque, on ne saute pas d'une Yamaha à l'autre, mais on change les roues. L'équipe de Kenny Roberts, dirigée par Cal Carruthers, est alors experte dans ce domaine. Ils ont commencé la saison avec une seule Yamaha et sont expérimentés dans cette procédure complexe et précise. Ce n'est pas aussi rapide qu'un changement de roue de F1 moderne, mais ils réussissent tout de même à l'effectuer en deux minutes et demie. D'autres, comme l'équipe Suzuki de Barry Sheene, moins aguerries, prendront jusqu'à sept minutes.

Quand la pluie fait son apparition, elle la fait dans le plus pur style britannique : de grosses et lourdes gouttes tombant d'un ciel plombé détrempent le tarmac de Silverstone en quelques secondes. La foule de patriotes totalement mouillés est venue soutenir Barry Sheene, mais elle comprend vite, sous ses parapluies, que le pari de Steve Manship peut lui offrir la victoire. À la fin du 13e tour, Kenny Roberts fait le choix de rentrer aux stands, réalisant que pour se donner une chance de gagner, il devait changer de pneus. À l'époque, on ne saute pas d'une Yamaha à l'autre, mais on change les roues. L'équipe de Kenny Roberts, dirigée par Cal Carruthers, est alors experte dans ce domaine. Ils ont commencé la saison avec une seule Yamaha et sont expérimentés dans cette procédure complexe et précise. Ce n'est pas aussi rapide qu'un changement de roue de F1 moderne, mais ils réussissent tout de même à l'effectuer en deux minutes et demie. D'autres, comme l'équipe Suzuki de Barry Sheene, moins aguerries, prendront jusqu'à sept minutes.

C'est un véritable cauchemar pour compter les tours. Les officiels tentent d'y voir clair à travers les vitres embuées et la pluie battante, chronomètres en main, pour noter les numéros des pilotes qui passent la ligne. Personne n'est vraiment sûr des positions exactes, mais à 15 boucles de l'arrivée, il se trouve que Kenny Roberts tourne 10 secondes plus vite que le leader Steve Manship. Dans le dernier tour, le Britannique est toujours en tête mais Kenny Roberts le dépasse à la moitié des 4,170 km du circuit et est déclaré vainqueur. Steve Manship, deuxième, et Barry Sheene, troisième, en doutent, mais le résultat ne changera pas ; Kenny Roberts étant en route vers son premier titre en 500cc.

La décision la plus mémorable du GP de Grande-Bretagne survient 22 ans plus tard, lors de la course 250cc à Donington Park. La bataille de 27 tours débute sur une piste légèrement détrempée. La majorité des pilotes partent en slicks ou semi-slicks, à la différence Ralf Waldmann et Naoki Matsudo, qui optent au contraire pour des pneus pluie. Olivier Jacque mène la danse sur la Yamaha Tech3 mais à neuf tours du but, la pluie fait son apparition. À ce stade, Ralf Waldmann et son Aprilia pointent à une minute et quarante secondes du leader. Il parviendra à considérablement réduire son retard. Ceci étant, une ligne droite les séparait encore à l’entame de la dernière boucle. Dans un ultime effort, Ralf Waldmann dépassait finalement le futur Champion du Monde pour une victoire historique. Toutefois le pari n’est pas toujours payant.

En 2009, toujours à Donington, Nicky Hayden et Casey Stoner ne connaîtront pas le même succès. Les deux pilotes chaussent des pneus pluie sur la grille. La piste est alors humide et on annonce de la pluie. Elle finira par arriver, mais pas en quantité suffisante pour les aider. Ils terminent respectivement 15e et 14e d’une course remportée par Andrea Dovizioso : sa seule et unique victoire pour Repsol Honda.

Les pilotes arrivent à Silverstone en sachant que de telles décisions peuvent et ont joué un rôle important dans l'issue de ce GP. Espérons qu'il n'y aura pas de décisions difficiles à prendre et que le soleil sera au rendez-vous ce dimanche.

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