Que peut-on attendre du SepangTest sur le plan technique ?

Petit rappel des évolutions apportées jusque-là à chaque prototype et des améliorations qu'ils recherchent.

Après trois journées de Shakedown, exclusivement dédiées aux pilotes essayeurs et aux rookies, l’intégralité de la grille MotoGP™ est sur le point de se retrouver sur cette même piste de Sepang pour un week-end de Test, le premier depuis novembre. À cette occasion, notre rédaction vous propose de faire un point sur tout ce qui a été aperçu jusqu’à présent, tout en évoquant les améliorations visées par chacun des constructeurs.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing, Sepang MotoGP Shakedown Test

Yamaha

Si sa saison 2020 ne s’était pas terminée de la façon escomptée, Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP) a su réagir en remportant la couronne dès l’année suivante : un véritable événement pour la firme japonaise, qui n’avait plus connu de tel succès depuis 2015, mais aussi pour la France. Jamais un de ses représentants n’avait en effet été sacré en catégorie reine. Cela dit, il eut tout un tas de remaniements autour de lui, avec le départ de la légende Valentino Rossi, l’arrivée de Franco Morbidelli (Monster Energy Yamaha MotoGP) à ses côtés et le retour d’Andrea Dovizioso chez les bleus.

En 2022, le binôme aligné au sein du team factory est reconduit, seul Andrea Dovizioso (WithU Yamaha Racing MotoGP) sera accompagné d’un autre coéquipier en la personne de Darryn Binder. À Jerez, Fabio Quartararo bénéficiait de la même M1 qu’à Misano, avec un nouveau bras oscillant et une nouvelle électronique anti-wheelie. La marque d’Iwata arborait également un carénage avant sensiblement distinct et deux évolutions châssis. Parallèlement le travail se sera poursuivi sur le moteur 2022.

Darryn Binder, WithU Yamaha RNF MotoGP, Sepang MotoGP Shakedown Test

Lors du Shakedown, Katsuyuki Nakasuga et Kohta Nozane auront assuré l’intérim au guidon des motos étiquetées T1 et T1, avant d’être rejoints par Cal Crutchlow, dont le contrat vient tout juste d’être prolongé pour deux saisons supplémentaires. Fabio Quartararo exigeait plus de puissance, plus de grip arrière et moins de wheelie. Alors son vœu sera-t-il exaucé ?

Ducati

Le constructeur italien n’a fait que monter en puissance, malgré une line-up totalement revue dans le team officiel. Certes, le titre pilote leur échappe sur la fin. Il n’empêche que Jack Miller et Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) auront décroché à eux deux six victoires pour un total huit podiums ; de quoi s’assurer du trophée par équipe, tout en contribuant grandement à cette consécration au Championnat constructeur. Et cette année, les rouges auront pas moins de huit motos sur la grille !

Bien évidemment, le moteur constituait leur priorité à Jerez. Francesco Bagnaia et Jack Miller disposaient chacun d’une version 2022, que Jorge Martín (Pramac Racing) et Johann Zarco (Pramac Racing) se partageaient quant à eux. Ils avaient par ailleurs introduit un échappement plus long, un autre package aérodynamique, une nouvelle prise d’air et un holeshot device plus avancé. Puis le travail s’est poursuivi à Sepang dans le cadre du Shakedown avec Michele Pirro. Cela dit, ils pourraient bien nous réserver encore quelques surprises…

Michele Pirro, Ducati Lenovo Team, Sepang MotoGP Shakedown Test

Suzuki

En 2020, le cœur était à la fête chez Suzuki Ecstar. Outre le fait que la marque célébrait le 100e anniversaire de sa création, le 60e en compétition, elle repartait également avec les titres côté équipes et pilotes, du jamais vu depuis Kenny Roberts Jr en 2000. Mais la campagne suivante allait s’avérer nettement plus corsée. Preuve en est, Joan Mir (Team Suzuki Ecstar) et Alex Rins (Team Suzuki Ecstar) ne se hissaient parmi les trois premiers qu’à sept reprises, sans jamais triompher.

Il faut dire que le ride-height device à l’arrière ne sera arrivé que très tardivement. Alors la GSX-RR peut-elle redevenir la moto la plus équilibrée du plateau ? Nous avons d’ores et déjà vu quelques changements à Jerez et au Shakedown : du châssis renforcé carbone au bras oscillant, en passant par le couvercle du réservoir. Sans oublier le carénage… et le moteur ! L’objectif était de gagner en puissance, sans sacrifier leur souplesse.

Honda

Le retour de Marc Márquez (Repsol Honda Team) a quelque peu remotivé les troupes chez Honda, qui avait connu une année bien éloignée des performances obtenues en 2019, lorsqu’ils s’étaient adjugés la triple couronne.

Ceci étant, hormis ces trois succès du Catalan, Alex Márquez (LCR Honda Castrol) et Takaaki Nakagami (LCR Honda Idemitsu) auront eu plus de mal. Sans compter Pol Espargaró (Repsol Honda Team) qui faisait ses débuts dans le groupe. Du coup, le constructeur japonais a décidé de concentrer tous ses efforts sur 2022.

Stefan Bradl, HRC Repsol Honda Team, Sepang MotoGP Shakedown Test

Concrètement, ça se matérialisait par une RCV presque flambant neuve dès Jerez. Châssis, échappement, assise, prise d’air : tous ces éléments laissaient apparaître des différences assez marquées.

Et tenez-vous prêts, parce que Marc Márquez semble désormais parfaitement remis de sa diplopie et de son bras !

KTM

En 2020, KTM s’invitait à trois reprises au sommet de la hiérarchie, d’abord avec le rookie Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing) alors qu’il s’agissait à peine de sa troisième apparition dans la cour des grands, puis avec Miguel Oliveira, sous les couleurs de Tech3. Résultat, la firme de Mattighofen terminait quatrième du Championnat constructeurs, à seulement quatre points du deuxième et troisième du classement par équipes.

Hélas, 2021 ne se soldait ‘que’ par deux victoires et de multiples Tops 6 ; la fin des concessions ayant probablement eu une incidence sur leurs prestations. De toute évidence, les hommes de Pit Beirer visent beaucoup mieux.

Dani Pedrosa, Red Bull KTM Factory Racing, Sepang MotoGP Shakedown Test

Brad Binder, Miguel Oliveira et Mika Kallio avaient à leur disposition quelques ensembles aérodynamiques en Andalousie ; circuit que Dani Pedrosa aura également foulé dans le cadre d’essais privés. Mais jusqu’à présent, hormis cette nouvelle prise d’air, les modifications paraissaient assez timides, tout comme leurs chronos durant le Shakedown. Nul doute, ils en ont certainement gardé pour ce Test de Sepang : premier rendez-vous de Francesco Guidotti, en tant que team manager… ou du moins dans ce clan-là.

Aprilia

2021 a marqué un tournant pour Aprilia. D’une part, Aleix Espargaró (Aprilia Racing) leur offrait un podium, leur tout premier sous l’ère MotoGP™. Une prestation loin d’être isolée, puisque le n°41 atteignait plusieurs fois le Top 6 : l’illustration parfaite des progrès accomplis ces derniers mois.

À la mi-saison, Aprilia accueillait aussi un certain Maverick Viñales (Aprilia Racing). Et après quelques courses disputées pour se familiariser à son nouvel environnement, le pilote ibérique était en mesure de boucler un tour en 1’58 pendant le Shakedown ; de quoi repartir avec les honneurs juste devant son coéquipier.

Maverick Viñales, Aprilia Racing, Sepang MotoGP Shakedown Test

Ces derniers profitent à vrai dire des concessions qu’ils leur sont accordés, comme ce fut le cas jeudi, lorsqu’ils ont de nouveau fait intervenir Maverick Viñales aux côtés de Lorenzo Savadori. Une occasion supplémentaire de procéder à des comparatifs entre les modèles 2021 et 2022.

Comme pour la Honda, tout aurait été refait selon Romano Albesiano : le moteur, l’échappement, l’aérodynamique… Cela dit, le package final ne devrait être défini qu’après Mandalika. Les feed-backs recueillis ces deux prochaines semaines, promettent donc d’être très précieux.

Le rendez-vous est pris dès ce samedi pour huit heures de roulage, que vous pourrez suivre via le Live-Timing. À noter que des comptes-rendus de séances vous seront proposés à 7h et à 11h, ainsi qu’une émission After the Flag, à partir de 10h30.

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