Les températures grimpent, par Nick Harris

L’ex-commentateur du MotoGP™ évoque les conditions extrêmes auxquelles les pilotes ont déjà été confrontés durant un week-end.

Le GP de Grande-Bretagne approche à grands pas et je suis certain que vous consultez déjà les prévisions météo. Depuis que cette épreuve a élu domicile sur cet ancien aérodrome, on a connu des pluies torrentielles, des vents violents, des températures hivernales, mais cette édition pourrait être bien différente. En effet, le Royaume-Uni connaît actuellement une période de sécheresse sans précédent. Deux jours seulement après que les concurrents du WorldSBK aient déployé un effort surhumain sur la piste de Donington Park, le pays enregistrait d’ailleurs près de 41 degrés, une température record.

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Quand on parle de météo, il nous vient immédiatement à l’esprit la pluie, la neige ou les ouragans. Souvenez-vous, le Grand Prix d’Autriche 1980 avait été annulé au Salzburgring en raison de cette neige qui bloquait l’accès au paddock. Et puis comment ne pas évoquer cette tornade qui se faisait de plus en plus menaçante pour notre première visite à Indianapolis en 2008 ? Sans oublier ce déluge survenu il y a quatre ans à Silverstone ; de quoi inonder littéralement la piste !

Mais la chaleur peut être tout aussi redoutable, pour les pilotes comme pour les spectateurs. En 1976, le vainqueur de la course sidecar au Dutch TT avait été déclaré ‘mort’ à peine avoir franchi la ligne d’arrivée. À vrai dire, la température avoisinait les 41.5 degrés lorsque le coup d’envoi de son épreuve avait été donné. Pas étonnant que Hermann Schmid se soit effondré 250 mètres après le drapeau à damier. Fort heureusement, les secours avaient aussitôt réagi et le pilote avait pu être réanimé. Le Britannique George O’Dell avait également été hospitalisé ce jour-là, à cause de mains couvertes de graves ampoules. Tout ça lié à ces gants peu épais et à ces leviers brûlants.

Barry Sheene s’était quant à lui illustré un peu plus tôt dans l’après-midi. Tout en se versant un seau d’eau sur la tête, lequel avait déclaré qu’il s’agissait de la course la plus chaude à laquelle il avait participé. Cela dit, peut-être allait-il changer d’avis en 1979, avec ce détour par le Venezuela. Je revois encore des images de pompiers locaux en train d’arroser les spectateurs pour les rafraîchir. Barry Sheene triomphera malgré tout. En revanche, la chaleur empêchera son coéquipier Tom Herron de savourer sa troisième place, son premier podium en dehors de l’Île de Man.

Plus récemment, j’ai aussi pas mal souffert des fortes températures, sur des tracés comme Sepang ou Doha. Dieu merci, depuis 2008, les épreuves au Qatar ont lieu de nuit. En 2006, Nicky Hayden était également venu à bout de la chaleur et de son coéquipier pour rester une deuxième année consécutive maître sur ses terres. Toutefois, les autres catégories, y compris l’AMA Superbike, n’avaient pas pu s’élancer, justement pour ces raisons. Eux doivent affronter des conditions épouvantables, tandis que nous, on peut profiter de la climatisation. À Laguna Seca, vous pouviez parfaitement finir votre journée avec un petit plongeon dans la baie de Monterey.

À l’inverse, Freddie Spencer avait décroché son titre 250cc et remporté la manche 500cc en 1985 sous une pluie torrentielle et glaçante en 1985. Rappelons d’autre part cette masterclass de Casey Stoner en 1981, alors que nous étions sagement abrités.

Alors on vous aura prévenus, pensez à apporter votre parapluie. Non pas pour vous protéger de la pluie cette fois, mais du soleil ! Vous remarquerez quand même que j’ai employé le conditionnel. Pas question de se livrer à des promesses à Silverstone.

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