Jamais un Malaisien n’avait piloté de MotoGP™ avant lui… Hafizh Syahrin, sollicité par le team Monster Yamaha Tech3 pour trois journées de roulage, est donc entré dans l’histoire à Buriram et sa prestation ne laissait personne indifférent. Crédité du 24e temps de la première journée, il grappillait une place supplémentaire le lendemain, pour tout compte fait décrocher le 21e chrono du dimanche. Au classement combiné, le Malaisien devançait ainsi Karel Abraham (Ángel Nieto Team) et Xavier Siméon (Reale Avintia Racing). À l’entendre, le bilan de ce #ThaiTest était donc plutôt positif.
« Le tout premier jour, lorsque je suis sorti en piste, j’ai forcément été impressionné par la vitesse, mais je crois que je me suis plutôt bien adapté. Nous avons fait en sorte d’y aller étape par étape. Je me suis familiarisé petit à petit avec la moto, avec l’électronique et je pense que la Yamaha convient assez bien à mon style de pilotage, car je ne suis pas du genre agressif […] Quoi qu’il en soit, ces trois jours ont été positifs, nous avons bien travaillé avec le team et j’ai pu améliorer au fur et à mesure. C’est un peu une surprise pour moi, car cela faisait trois mois que je n’avais plus piloté une moto. »
Surpris, telle fut également la réaction du clan Monster Yamaha Tech3, à commencer par le chef mécanicien qui l’a côtoyé Nicolas Goyon.
« Nous savions tous à quel point Hafizh est adroit sur piste mouillée. Sur le sec, il a également de bonnes courses à son actif. L’an dernier, il a terminé 10e du Championnat, 9e la saison précédente. Bien sûr il a du talent, mais nous ne savions pas trop quoi attendre pour ses premiers tours sur une MotoGP™ et force est de reconnaître que c’est une bonne surprise. Mais j’ai tout de suite vu que sa façon de piloter convenait assez bien à la Yamaha, c’est quelqu’un de très propre. »
« C’est bon pilote, qui écoute et il y a déjà une grande différence par rapport au premier jour. Pourtant le week-end fut loin d’être évident pour lui, rappelle Nicolas Goyon. Déjà, il n’avait plus roulé depuis Valence et puis tout était nouveau : le circuit, la moto et plus généralement la catégorie. Nous avons également commencé un peu à jouer sur l’électronique mais nous en sommes encore qu’au début ! »
Goyon vote oui, Zarco et Poncharal aussi
Alors a-t-on des chances de revoir Hafizh Syahrin ?
« Nous l’espérons tous, répond le chef mécanicien. Ceci étant, c’est à Hervé que revient la décision finale. En tout cas, de mon point de vue, avec tous les pilotes que j’ai pu voir, c’est celui qui a la plus grande marge de progression. Nous sommes déjà devant des pilotes plus expérimentés comme Xavier ou Karel. Ça serait donc mon choix n°1. »
De mon point de vue, avec tous les pilotes que j’ai pu voir, Hafizh est celui qui a la plus grande marge de progression. Il serait mon choix n°1Le natif d’Ampang semble avoir convaincu son potentiel chef mécanicien, mais qu’en pense au juste son coéquipier du week-end et le team manager ?
« Je suis très content pour lui, affirme Johann Zarco. J’espère que nous pourrons le garder toute l’année. C’est quelqu’un de très humble, de très propre dans sa façon de piloter. Je pense donc qu’il a encore une certaine marge de progression et puis il est jeune ! »
J’espère que nous pourrons garder Hafizh toute l’année.« Ma volonté est de le garder pour toute la saison 2018, mais je dois avant tout convaincre l’ensemble de mes partenaires, déclare Hervé Poncharal, patron de la structure française. Aujourd’hui il n’y a rien de décidé, néanmoins je ne vous cache pas que je serais très déçu, si on ne parvenait pas à trouver un accord. Je pense que nous avons trouvé un pilote qui cadre tout à fait avec ce que nous recherchons. Par rapport au retrait très malheureux et très tardif de Jonas Folger, c’est certainement la meilleure solution qui se présente à nous. »
Si Hafizh Syahrin semble avoir fait l’unanimité au sein du team, la balle est donc désormais dans le camp des partenaires du team. En attendant de connaître son sort, le Malaisien confiait se préparer du mieux que possible.
« Bien sûr que j’aimerais être là au Qatar et pour toute la saison. Je suis déjà ‘amoureux’ de la moto et le courant passe bien avec l’équipe, mais nous verrons. De mon côté, je vais essayer de m’entraîner un maximum pour être prêt au cas où. »