J-4 avant le GP de France : Entretien avec Danilo

Jules Danilo revient sur ses premiers pas en Moto2™, tout en faisant part de ses espoirs pour son épreuve nationale.

Le Grand Prix de France, c’est le moment de l’année tant attendu des pilotes tricolores. Alors à tout juste quatre jours des premiers essais, motogp.com a décidé de donner la parole à l’un d’eux : Jules Danilo (Nashi Argan SAG Team). Dans cette interview pleine d’honnêteté, le représentant du team Nashi Argan SAG Team livre son état d’esprit en amont de son épreuve nationale, évoquant au passage ses premières courses semées d’embuches en Moto2™.

Jules Danilo, Nashi Argan SAG Team, Grand Prix of Qatar

Tu as été confronté à un certain nombre de difficultés pour tes quatre premières épreuves en Moto2™. Tu as également joué de malchance. Que s’est-il passé exactement ? Comment as-tu vécu ton arrivée dans la catégorie ?
« En fait, les premiers tests en novembre s’étaient plutôt bien passés. J’étais à 2.3 secondes du premier, mais en travaillant durant l’hiver, j’étais plein de bons espoirs. Malheureusement quand j’ai repris la piste à Valence en février, la pluie s’en est mêlée. Du coup nous n’avons pas pu tester beaucoup de choses, si bien que j’ai eu l’impression de revenir en arrière. D’autres roulages ont été annulés et c’est là que les choses ont commencé à se compliquer. Arrivés au Qatar, nous avions énormément de retard. Malgré tout, j’ai progressé à chacune de mes sorties ce week-end là, mais nous étions loin d’être au point. Les deux épreuves suivantes furent très compliquées… À Termas j’ai le frein arrière qui a pris feu, ensuite j’ai eu des soucis d’embrayage en course. Du coup je n’ai pu faire qu’un seul tour. À Austin j’ai également eu quelques problèmes durant le week-end et puis la moto n’a pas démarré sur la grille. Alors à Jerez nous avons en quelque sorte procédé à un ‘reset’. Oui je suis encore loin, mais je l’ai pris comme ma première course de l’année et chaque séance était meilleure que la précédente. Au warm-up je suis descendu à moins de deux secondes du premier, ce qui ne m’était encore jamais arrivé en Moto2™, ce qui paraît assez incroyable. Ce fut un peu comme un nouveau départ ! Malheureusement en course je chute, mais c’est entièrement de ma faute. C’est vraiment dommage car je pense qu’il y avait moyen de gagner en expérience et d’améliorer. Actuellement je me situe un peu entre deux groupes. L’objectif sera donc ces prochaines courses, de me rapprocher du groupe des points. »

Qu’est-ce qu’il te manque à l’heure actuelle, du roulage, de l’expérience ?
« Oui, c’est du roulage. C’est trouver une moto au guidon de laquelle je me sente vraiment confortable. Nous avons beaucoup changé de configurations durant les Tests, résultat nous nous sommes un peu perdus. Mais comme je disais, à Jerez, nous avons vraiment repris les bases et j’ai vraiment progressé. À partir de maintenant je veux vraiment me concentrer sur cette moto là. »

Est-ce que tu t’attendais à ce que la marche soit aussi ‘relevée’ ?
« En toute sincérité, les premiers Tests étaient plutôt bons. Certes j’étais un peu en retrait comparé à certains qui venaient de faire le saut, mais j’étais à 2.3 secondes. Je me disais que en travaillant bien durant l’hiver, je pouvais facilement gagner une seconde. Malheureusement ça ne s’est pas passé comme ça, tout l’inverse je dirais puisqu’on a reculé. Je reconnais que c’était un peu dur à comprendre au début, mais je pense qu’à partir de maintenant ça va aller de mieux en mieux. »

Jules Danilo, Nashi Argan SAG Team, Gran Premio Red Bull de España

On tourne la page, prochaine épreuve : Le Mans. Que peut-on espérer d’un Jules Danilo à domicile ?
« Le Mans est une piste qui me plaît en général. J’y ai réalisé de belles prestations, même si j’y ai connu pas mal de chutes. L’an dernier, j’y avais terminé septième, à moins d’une seconde du podium. Maintenant sur la Moto2™, c’est totalement différent. C’est comme s’il fallait redécouvrir une piste à chaque fois, les références changent. Le plus important sera de continuer à progresser, de réduire un peu plus l’écart et pourquoi pas d’accrocher le groupe en bagarre pour les points. »

Jules Danilo, Marinelli Rivacold Snipers, HJC Helmets Grand Prix de France

Quand on te dit Grand Prix de France, quel est le premier souvenir qui te vient à l’esprit ?
« J’ai de bons souvenirs du Grand Prix de France et notamment en 2016, l’année où je commençais vraiment à performer. Je venais d’enchaîner deux Tops 10 d’affilée et là d’un coup le premier jour, je me retrouve troisième. J’étais ultra compétitif, ça avait été une belle surprise, en plus le soir même il y avait eu la rencontre avec le public. Ça avait fait chaud au cœur de sentir le soutien des fans. Et puis il y a aussi l’an dernier. »