Mon premier GP des Pays-Bas

Nick Harris se souvient de sa toute première venue à Assen en 1973.

Assen c’est un peu comme un premier baiser, ça ne s’oublie pas. Tous ces souvenirs me sont revenus, la saison passée, alors que nous traversions la campagne hollandaise. Au milieu de ces moulins, de ces canaux, des vaches et des bicyclettes, je me suis senti comme transporté 44 ans en arrière, lorsque nous faisions route vers le circuit en 1973. Il s’agissait alors de mon tout premier Grand Prix… quelle aventure !

À cette époque, il y avait bien certains évènements comme le John Player International à Silverstone ou la course de l’année à Mallory Park pour apercevoir certains de nos héros en Grande-Bretagne. En revanche, il n’y avait pas de Grand Prix à proprement parlé. La manche britannique se tenait sur l’Île de Man au mois de juin. Alors chaque année nous faisions le pèlerinage, mais beaucoup de pilotes ne s’y rendaient déjà plus, jugeant le tracé trop dangereux. Et puis un jour nous avons décidé de privilégier Assen.

Personnellement, j’adorais Jarno Saarinen. Nous l’avions vu courir à Silverstone ainsi qu’à Mallory. Il était le fer de lance de Yamaha en 500cc, il venait d’ailleurs de remporter les épreuves française et autrichienne, quand survint le drame… Le dimanche 20 mai, le journal de la BBC Light annonçait que Jarno Saarinen et Renzo Pasolini s’étaient tués dans un terrible accident à Monza. Nous étions dévastés, mais encore plus déterminés d’un autre côté à faire ce déplacement aux Pays-Bas pour lui rendre hommage.

Ce voyage, c’était tout nouveau pour moi. Nous étions en compagnie de Pat Mahoney, la star de Brands Hatch et ce dernier nous a amusés tout au long du trajet. Je n’avais jamais vu autant de personnes debout à 6h du matin. Vous pouviez déjà acheter de la bière et des frites recouvertes de mayonnaise. Six courses du Championnat du Monde eurent lieu, avec cerise sur le gâteau : la victoire de Phil Read en 500cc sur son MV Agusta !

Sur le chemin du retour, nous avions passé la nuit à Amsterdam. Nous avions presque cru que le barman nous avait dans la poche, car il ne nous faisait pas payer les tournées… ça n’est qu’à la fin que l’addition est arrivée.