La puissance ne te sert à rien si tu ne sais pas la contrôler. Cette formule, je l’ai toujours bien gardé à l’esprit depuis mes débuts en compétition. Tous les pilotages sont bien évidemment respectables et c’est justement cette variété de styles qui rend notre sport attractif. Pour ma part, je préfère la précision, ce sens du détail qui peut faire la différence sur un virage, un tour ou même une épreuve. Parfois, cette minutie finit d’ailleurs par décider de l’issue du Championnat !
Depuis que j’évolue en MotoGP™, j’ai conscience de l’extrême exigence imposée par ces prototypes. Avec la Suzuki, j’avais rapidement su m’adapter et après avoir empoché le trophée de Rookie of the Year, j’avais pu accélérer la cadence pour réaliser une excellente deuxième saison. Il y avait une énorme marge de progression, autant dire que chaque détail avait son importance. Signer pour Yamaha fut un tournant décisif dans ma carrière et depuis, je n’ai de cesse de songer à comment rendre cette M1 encore plus rapide, même si ça n’a toujours été simple.
J’ai toujours tâché de prendre exemple sur les meilleurs et je suis très fier d’avoir eu la chance de piloter avec certaines de mes idoles. Prenez Pedrosa, il a été une référence pour beaucoup de jeunes sous ma génération. Son style très soigné fut une véritable source d’inspiration pour les pilotes attachés tout comme moi à la précision. Et ce n’est pas mon seul modèle, car en effet, je n’ai jamais caché mon admiration pour Rossi. Quand j’étais petit, j’observais attentivement son agressivité en piste. Au fil des saisons, son style a quelque peu évolué, ce qui atteste de sa faculté à se réinventer… Être capable de s’adapter quelles que soient les circonstances : là est précisément la clé de la réussite. Une M1 compétitive nous donnerait clairement le droit de rêver !
La victoire de Phillip Island, je l’ai vécu comme une libération. Pendant des mois, j’ai eu l’impression que le meilleur de moi-même était enfoui quelque part, qu’il ne pouvait pas s’exprimer. Le temps m’a paru très long, mais maintenant que j’ai retrouvé de bonnes sensations, je veux aller encore plus loin ! Je me suis entraîné dur cet hiver et j’ai tenté d’être le plus précis possible en essais. Avec l’équipe, nous nous sommes tout particulièrement concentrés sur les zones d’accélération et de freinage, de telle sorte de pouvoir attaquer en toute confiance le moment de la course.
Avoir de bonnes sensations sur sa moto est quelque chose d’essentiel pour être méticuleux. Sepang est un tracé qui nécessite une grande précision, un circuit où il n’y a de place à l’erreur et l’examen de passage fut plutôt réussi, aussi bien pour ce qui est de la vitesse de pointe ou de mon rythme sur les longs runs. Ça nous a redonné le sourire après une année compliquée. Nous avons fait du très bon travail avec Julian Simón ces dernières semaines. De même avec Esteban Garcia, nous avançons dans la bonne direction et il règne une excellente entente. Je suis convaincu qu’avec son exigence, nous parviendrons à trouver ces détails qui feront la différence. C’est juste une question de temps !