Le légendaire journaliste et commentateur Dennis Noyes m’avait prévenu comme quoi il fallait s’attendre à tout autre chose avec l’arrivée de Nicky et de son père au sein du paddock en 2003. Dennis se trompe rarement.
La nature même du sport fait de ce paddock un lieu de travail sans compromis. Des vies, des réputations et des carrières sont en jeu. Avec la concurrence et cette atmosphère frénétique, pas toujours facile de conjuguer des valeurs comme celles de la famille… et pourtant c’est exactement ce qu’ils ont réussi à faire !
Nicky et son père ont débarqué dans ce paddock pour se mesurer aux meilleurs, ont découvert de nouveaux pays, de nouveaux continents. Mais partout où ils allaient, ils se faisaient rapidement des amis avec cette bonne humeur et cette humilité qui les caractérisaient.
Comment oublier ce tout premier succès décroché à domicile sur la piste de Laguna Seca en 2005, lorsque Nicky a embarqué son père dans le tour d’honneur ? Et que dire de cette après-midi de novembre 2006, quand Nicky a été sacré Champion du Monde à Valence ? J’étais présent et je peux vous assurer que leur joie était contagieuse !
Il n’y a que deux fois où j’ai vu Nicky perdre son sang-froid : une fois à Estoril bien sûr, après cet accrochage avec son coéquipier de l’époque Dani Pedrosa ; incident qui aurait bien pu lui coûter le titre. La deuxième fois, c’était plus de la frustration. En conférence de presse, Valentino Rossi était habitué à discuter avec le pilote d’à côté et un jour, Nicky ne s’était pas gêné pour lui faire remarquer que son comportement n’avait rien de très poli.
Il y a eu beaucoup de grands Champions, venus d’outre-Atlantique, pour courir au plus haut niveau, comme les Roberts, Spencer, Lawson, Rainey… mais Nicky aura vraiment laissé un souvenir impérissable.
Ce jeudi, le n°69 sera retiré du MotoGP™. Je vais parler au nom de beaucoup, mais je suis convaincu que - même s’il s’en est allé – ce numéro sera à tout jamais associé à l’humilité et l’honnêteté dans ce paddock.