Nick Harris : Paranoïaques sur la météo, nous ? Non !

L’ex-commentateur du MotoGP™ aborde tous ces aléas climatiques qui ont frappé les Grands Prix, comme ce fut le cas l’an passé à Silverstone.

Je dois admettre que nous sommes souvent paranoïaques concernant la météo et malheureusement nous avons des raisons de l’être, la précédente édition en est la preuve. Nous étions tellement lassés d’entendre - à chacune de ces venues en Angleterre - des débats incessants s’il fera beau ou pas, des discussions principalement tenues par des Espagnols ou des Italiens, qui ne comprennent pas comment on peut vivre dans un pays où il pleut autant.

À ces gens-là, nous avions habitude de rappeler que le ciel pouvait également jouer quelques surprises à Assen, au Sachsenring, au Mans… et même au Qatar ! Des arguments, qui sont aussitôt passés à la trappe, lorsque ce déluge s’est abattu sur le circuit tout fraîchement resurfacé de Silverstone, entraînant l’annulation de notre bien-aimé Grand Prix de Grande-Bretagne. C’est la première fois qu’un Grand Prix était complétement annulé le jour-même en 69 ans d’histoire. Inutile de parlementer… la météo était bel et bien sortie vainqueur.

Par le passé, nous avions déjà eu des séances annulées, des courses raccourcies voire reportées d’une journée, comme ce fut le cas au Qatar en 2009. C’est aussi arrivé que des pilotes refusent de courir, appauvrissant considérablement la grille… D’ailleurs, je me souviens avoir été convié une fois dans le motorhome de Barry Sheene à Nogaro en 1982, pour rédiger une lettre de la part d’un groupe de pilotes emmené par Kenny Roberts, où ces derniers annonçaient aux organisateurs qu’ils s’opposaient à prendre le départ. Comment ne pas évoquer également ces signes qu’Eddie Lawson faisait à Pier Francesco Chili du bord de piste, à chacun de ses passages au Grand Prix des Nations 1989 ; l’Américain ayant renoncé à disputer la course pour des raisons de sécurité contrairement à l’Italien.

N'oublions pas non plus ce GP d’Autriche, qui devait inaugurer la campagne 1980, annulé à cause de la neige et cette course 250cc à Indianapolis, supprimée avec l’arrivée de cet ouragan en 2008. Enfin, j’ai parlé des heures et des heures pour tenter de meubler alors que la pluie s’abattait à Motegi, Sepang ou à Losail, mais au final, la course a toujours eu lieu.

En Grande-Bretagne, nous avons cette expression appelée le moment Michael Fish. En 1987, ce présentateur météo de la BBC avait dit aux millions de spectateurs de ne pas s’inquiéter, alors que le soir-même des orages – d’une rare violence - frappaient le Sud de l’Angleterre ! Forcément, il y a de quoi être traumatisé. Excusez l’expression, mais je suis sûr que la foudre ne frappera pas deux fois ce week-end… Et même si c’était le cas, je suis certain que ce circuit – tout fraîchement resurfacé – ferait face à tous les éléments.

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