Retour sur le parcours de Lorenzo

Après 18 saisons passées au plus haut niveau, Jorge Lorenzo a finalement décidé de raccrocher le cuir.

Jorge Lorenzo (Repsol Honda Team) met un terme à sa carrière : la nouvelle est finalement tombée ce jeudi sur le tracé Ricardo Tormo…

Tout avait commencé un 4 mai 2002 à Jerez, précisément le jour de ses 15 ans. L’Espagnol avait en effet dû attendre la journée du samedi pour faire son entrée dans l’arène, faute d’avoir l’âge réglementaire. Le natif de Palma fera par la suite deux apparitions au sein du Top 10 à Motegi et à Rio. C’est justement sur cette piste brésilienne qu’il ira décrocher son tout premier succès un an plus tard, au terme d’une course qui lui vaudra à tout jamais ce surnom de ‘Por fuera’, avec ces attaques constamment portées à l’extérieur. Un autre podium viendra tout compte fait s’ajouter à son compteur cette même saison, en Malaisie. Mais c’est en 2004 que le représentant du team Caja Madrid Derbi Racing hausse véritablement le ton. Toujours armé de sa Derbi, le pilote ibérique y enregistre trois succès pour un total de sept Tops 3.

Vient alors l’heure du passage à la 250cc… la grande époque ! Jorge Lorenzo y sera opposé à des pilotes comme Dani Pedrosa, Andrea Dovizioso, Casey Stoner, Hiroshi Aoyama ou encore Sebastian Porto. Sa campagne se soldera au bout du compte par six podiums et une cinquième place finale. En 2006, le Majorquin troque ensuite sa Honda RS250RW pour une Aprilia RSW 250 et débarrassé du duo Dani Pedrosa – Casey Stoner parti en MotoGP™, ce dernier crève l’écran jusqu’à ravir ce premier titre mondial à Valence. Jorge Lorenzo y était arrivé avec huit succès au compteur et 13 petites longueurs d’avance sur son adversaire Andrea Dovizioso.

Le Baléare parvient d’ailleurs à conserver cette couronne une seconde année, grâce à une régularité hors-pair et pour cause ! Mis à part, ce zéro pointé de Silverstone et cette 11e position au Japon, Jorge Lorenzo ne fera jamais moins bien que huitième en 17 épreuves. Dès la Malaisie, l’affaire est dans le sac, tellement que la marge vis-à-vis d’Andrea Dovizioso est conséquente.

En 2008, le Majorquin débarque ainsi en MotoGP™ et directement chez le Fiat Yamaha Team aux côtés d’un certain Valentino Rossi, s’il vous plaît ! Sans plus tarder, Jorge Lorenzo inscrit la pole au Qatar, pour en définitive se classer deuxième du Grand Prix derrière Casey Stoner. Sur les deux épreuves suivantes, même chose : la nouvelle recrue du clan Yamaha se distingue aux qualifications et réussit même à transformer l’essai sur le circuit d’Estoril… son premier triomphe dans la cour des grands. Oui mais voilà, le n°48 se fracture les deux chevilles en essais libres à Shanghai ; ce qui ne l’empêchera pas de franchir le drapeau à damier au quatrième rang. Dans la foulée, le pilote ibérique subira une nouvelle chute à Montmeló. Cette fois, il déclare forfait. Rebelote à Laguna Seca, avec ce highside survenu dès le premier tour. Malgré ces deux autres podiums inscrits à Misano et Indianapolis, Jorge Lorenzo devra donc se contenter d’une quatrième place au Championnat.

Ceci étant, l’Espagnol connaîtra de bien meilleurs résultats en 2009, au guidon de sa M1 désormais frappée du n°99. Dommage que ces deux abandons à Silverstone et Brno aient entaché sa campagne, sans quoi il aurait sans doute pu rivaliser face à Valentino Rossi pour le titre. En tout cas, tout le monde retiendra le fameux duel qu’ils se seront livrés en Catalogne.

Mais en 2010, tous ses efforts finiront par être récompensés. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : neuf victoires, en plus de ces sept autres podiums, qu’il ne manquera au passage que deux fois – en Aragón et au Japon… Bref Jorge Lorenzo est sacré avant même de se rendre à Phillip Island !

La saison suivante avait également plutôt bien commencé, sauf qu’à Silvertone, l’Espagnol se fait piéger. Dans le même temps, Casey Stoner hausse le ton et pour ne rien arranger, le Champion du Monde perd le contrôle de sa moto durant le warm-up de Phillip Island. Le Baléare y laissera un bout de doigt ; un incident qui l’obligera à faire l’impasse sur les trois dernières épreuves. Mais en 2012, le voilà de retour aux affaires. Mieux encore, le podium ne lui échappera que deux fois. Un véritable récital qui lui permet d’être couronné deux semaines avant la grande finale.

2013 marque ensuite l’arrivée d’un nouveau phénomène en la personne de Marc Márquez, mais jusqu’à Assen, les choses se déroulaient plus ou moins bien. Après tout, le Majorquin occupait la deuxième place au classement général… Toutefois, le représentant du team Yamaha Factory Racing connaissait un nouveau coup dur avec cette fracture de la clavicule survenue en FP2. Jorge Lorenzo se faisait illico opérer pour participer à la course du samedi, qu’il terminait à une héroïque cinquième place. Cependant, il aggravait sa blessure en Allemagne et choisissait par conséquent de déclarer forfait. C’est alors que Marc Márquez s’emparait des commandes du Championnat, que plus jamais il ne quittera. Jorge Lorenzo restait malgré tout en lice pour le titre en amont du GP de Valence. Malheureusement pour lui, son compatriote allait finir troisième… alors que 13 points les séparaient jusque-là.

En 2014, Jorge Lorenzo partait d’emblée au tapis, avant de voler le départ à Austin. Deux faux-pas, qui ne lui permettront pas de revenir sur Marc Márquez, auteur d’un parcours sans faute sur les dix premiers rendez-vous et ce, en dépit de ces deux triomphes inscrits en Aragón et à Motegi. Le pilote ibérique concluait ainsi l’année en troisième position.

La saison suivante, Jorge Lorenzo enchaînait quatre succès à son arrivée en Europe. Quatre victoires, qui lui permettaient de se relancer au Championnat ; tandis que Marc Márquez se retrouvait progressivement hors course. Ce dernier s’accrochait d’ailleurs avec Valentino Rossi à Sepang ; une manœuvre pour laquelle ‘The Doctor’ sera sanctionné à Valence. Parti dernier, l’Italien parviendra à se frayer un chemin sans pour autant atteindre le trio de tête emmené par… Jorge Lorenzo. Et de 5 pour le Majorquin !

Sa campagne 2016 fut un peu plus terne, encore que… Jorge Lorenzo s’y illustrera à quatre reprises pour tout compte fait terminer troisième au classement général. Et le pilote ibérique concluait de la plus belle des manières ces neuf années de partenariat avec Yamaha, sur une victoire !

Un autre chapitre débutait alors avec Ducati, mais l’adaptation ne sera pas si simple. Le Majorquin parvenait tout de même à se hisser trois fois sur le podium à Jerez, à Aragón et en Malaisie. Son premier triomphe en rouge, il arrivera un an plus tard au Mugello ! Ceci étant, sa décision de rejoindre Honda en 2019 était déjà prise et il ne reviendra pas dessus, en dépit ces démonstrations faites en Catalogne et en Autriche.

Jorge Lorenzo avait en fait à cœur de briller sous les couleurs d’un autre constructeur. Mais le Baléare allait avoir encore plus de mal à dompter cette RC213V. À vrai dire, le n°99 partait avec un certain handicap puisque courant janvier, ce dernier se brisait d’entrée le poignet gauche. Et alors qu’il venait presque de récupérer, le pilote du team Repsol Honda était victime d’un violent highside à Assen. Diagnostic : deux vertèbres de cassées, une blessure qu’il traînera tout au long de l’année. Plus jamais il ne retrouvera cette 11e place acquise au Mans. La suite… vous la connaissez.

Regardez les courses en Direct ou OnDemand, et profitez avec le VidéoPass, de tout le contenu motogp.com, qu’il s’agisse d’interviews, de sujets techniques… ou encore d’épreuves historiques.