Tour d’horizon des francophones du paddock : Claude Michy

La série continue avec cette fois, une interview de Claude Michy - promoteur du Grand Prix de France.

Comment avez-vous attrapé cette passion des sports mécaniques ?
« J'ai débuté par le ski, puis je suis passé aux Formules Renault. Je n'ai pas fait de motos, mais le hasard a fait que j'ai eu l'opportunité de travailler sur l'organisation de courses et sur le Dakar. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai connu Carmelo Ezpeleta car l’épreuve passait alors par Barcelone ».

Décrivez-nous les grandes lignes de votre parcours.
« En 1993, la France ne figurait pas au calendrier. Du coup j’ai souhaité m’entretenir avec eux. Je n’étais pas le seul candidat à l’organisation d’un Grand Prix. Je n’avais rien, même pas un circuit, mais c’est moi qu’ils ont choisi. 26 ans se sont depuis écoulés ! »  

Quels sont les moments les plus difficiles auxquels vous avez dû faire face ?
« Il n'y a pas de difficulté particulière. Tout est dans la gestion de l’entreprise. Ici, il s’agissait en l’occurrence de trouver un circuit, mais Carmelo m’a toujours accordé sa confiance. J’ai d’ailleurs un énorme respect pour ce qu'il a fait, que ça soit pour le MotoGP™ ou pour moi-même. Je pense que cela fait oublier toutes les éventuelles petites contrariétés. »

À l’inverse, y a-t-il eu des moments particulièrement forts, au point de vous tirer des larmes de joie ?
« Je pense que pour un Français, entendre la Marseillaise reste toujours un moment fort alors je dirais les victoires de Mike Di Meglio et Louis Rossi, mais aussi la deuxième place de Johann Zarco. Les performances de nos pilotes, c’est en quelque sorte un multiplicateur d’émotions. »

Quel bilan dressez-vous de cette saison 2019 ?
« Au niveau sportif, je pense que personne ne s’attendait à une telle année : que Jorge Lorenzo se retire, que Johann Zarco quitte KTM et que Fabio Quartararo enchaîne les poles… Les contrats étaient figés, pourtant ça s’est mis à bouillonner de partout. Tous ces imprévus, ce côté improbable, c’est un élément important de notre sport et c’est justement ce qui en fait son charme ! Pour ce qui est du Grand Prix de France, nous sommes sur un projet qui fonctionne, mais il ne faut pas se relâcher en partant du principe que tout est acquis. Il faut continuer pour essayer de satisfaire le public et ces gens qui nous font confiance, comme Dorna avec qui on a un contrat jusqu'en 2026. Tous ces éléments-là entrent en ligne de compte. En fait, la performance ne doit pas être que sur la piste : elle doit également l’être chez les organisateurs ! »

Quelles sont les perspectives pour 2020 ?
« Aujourd'hui, il n'y a plus de place de tribune à vendre, ça montre donc qu'il y a de l’intérêt. On essaie de travailler au mieux pour régler les quelques points négatifs, parce qu'il y en a toujours. On a conscience qu’on arrivera peut-être à satisfaire tout le monde, mais c'est un vrai sujet : un organisateur se doit de penser à son public, aux sacrifices que certains ont faits pour venir et de leur offrir les meilleures conditions durant ce week-end. C'est ce qui importe le plus. Après, ceux qui font le spectacle, ce sont les pilotes… Alors il faut les respecter et les remercier pour tout ce qu'ils font, que ça soit sur la piste ou en dehors, en se rendant par exemple disponibles pour la Fan Zone, malgré leur emploi du temps très serré. »