‘D’ici-là, la pluie aura peut-être cessé’, par Nick Harris

Nick Harris, ex-commentateur du MotoGP™, vous raconte l’histoire du Grand-Prix de Grande-Bretagne dans son ultime chronique.

Jeudi dernier, alors que nous roulions sur l’A43, un déluge s’abattait à tel point qu’on ne voyait même plus ces panneaux indiquant la route de Silverstone. En temps normal, ça aurait été un jeudi de pré-GP comme on en a l’habitude… Mais là Silverstone semblait étonnamment vide. Pour la première fois depuis 1949, il n’y aura pas eu de GP de Grande-Bretagne. Certes, il y a deux ans l’épreuve avait été annulée justement pour ces raisons. Néanmoins, les essais et les qualifications s’étaient malgré tout déroulés. Les étapes néerlandaise et anglaise n’auront cette fois pas lieu à cause du Covid-19.

Silverstone, qui a accueilli la toute première course de F1 en 1949, aura à vrai dire ouvert la voie en matière de sécurité, à une époque où la plupart des manches se tenaient sur des tracés routiers, jugés dangereux pour beaucoup. Le Championnat du Monde finissait d’ailleurs par abandonner la célèbre piste du TT en 1976, après que certains aient décidé de boycotter ce rendez-vous, à l’image de Giacomo Agostini et de la Fédération Espagnole.

Le 14 août 1977, le Grand Prix de Grande-Bretagne s’installait ainsi à Silverstone : le début d’une nouvelle ère. Et certaines destinations comme Rijeka en Yougouslavie, Brno en Tchécoslovaquie, Nürburgring ou encore Sachsenring en Allemagne, allaient lui emboîter le pas en construisant des circuits flambant neufs, histoire de préserver leur place au calendrier.

Ce jour-là, on aurait presque pu avoir droit au God Saves the Queen en 500cc. Steve Parrish menait la course, soutenu par son ami et Champion du Monde Barry Sheene depuis le muret des stands. Oui mais voilà, à quelques tours du but, la pluie fit son apparition et Steve Parrish perdait l’avant de sa Suzuki à hauteur de Copse. Un autre Anglais héritait alors du leadership, un certain John Williams, qui subissait toutefois le même sort. L’Américain Pat Hennen triomphait donc au terme de cet affrontement, la deuxième victoire de sa carrière. Ironiquement, sa carrière prendra fin un an plus tard, suite à une chute survenue sur l’Île de Man dans une compétition parallèle.

En 1979, on assistait ensuite à cet emblématique combat entre Kenny Roberts et Barry Sheene, qui plus est télévisé. 28 tours de pure magie, avec un écart de seulement 30 millièmes sur la ligne, dont l’Américain sortait vainqueur.

Depuis, bien des Britanniques ont tenté de triompher à domicile à l’image de Ron Haslam, Cal Crutchlow ou encore Niall Mackenzie et Carl Fogarty, lorsque le Championnat du Monde faisait escale à Donington… mais aucun d’eux n’y sera parvenu. En attendant, on est impatients de revenir à Assen et à Silverstone. D’ici là, la pluie se sera peut-être arrêtée.

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