Márquez : « Ma priorité : retrouver mon pilotage ! »

Au vu de l’événement, l’octuple Champion du Monde accordait une conférence de presse spéciale pour évoquer son retour en piste.

En ce jeudi, tous les regards étaient nécessairement tournés vers Marc Márquez (Repsol Honda Team), puisque l’octuple Champion du Monde a officiellement été déclaré apte à courir ce GP 888 du Portugal : une nouvelle, qui s’inscrit dans la continuité de cette annonce faite samedi matin, comme quoi les médecins de Madrid lui donnaient le feu vert pour reprendre la compétition. Après plus de neuf mois passés loin des circuits, le moment de vérité est donc arrivé. Mais le natif de Cervera refuse de se mettre la moindre pression, allant jusqu’à affirmer n’avoir aucun objectif en particulier pour ce week-end, si ce n’est de se réhabituer peu à peu à la conduite de sa RC213V.

Afin de décrire un peu plus son état d’esprit en amont de son retour, une seconde conférence de presse avait même été organisée à destination des médias espagnols, dont voici un petit extrait.

Où en est-il dans sa récupération et ses objectifs pour cette course ?
« Avant toute chose je suis content de tous vous retrouver, j’ai comme des papillons dans le ventre. Physiquement, je ne vais pas vous cacher que je ne suis pas à 100%, mais avec les médecins nous avons estimé que c’était le bon moment pour reprendre, puisque l’os est désormais bien consolidé. Maintenant à moi de retrouver mes sensations en tant que pilote, c’est mon principal objectif, plus que l’obtention d’un résultat en particulier. Logiquement, vous ressentez une certaine attente de la part des médias. On doit toutefois savoir s’en écarter. À vrai dire, il n’y a pas de pression à avoir, j’aurai tout le temps de la mettre à l’avenir, car je suis le premier à vouloir revenir sur le devant de la scène. En attendant, on y est pas encore. On va y aller étape par étape, disons que ça sera un peu comme ma ‘pré-saison’. Neuf mois se sont tout de même écoulés depuis ma dernière sortie en piste, une période au cours de laquelle j’ai réalisé qu’on avait qu’un seul corps, qu’il fallait en prendre soin et qu’il ne fallait pas se précipiter. C’est justement parce que nous n’étions pas tous d’accord, que je ne suis pas revenu avant ! »

Son plan d’action :
« Je vais aborder les choses normalement et même s’il a des gouttes de pluie, je sortirai. Si nous avons attendu autant, c’est aussi pour pouvoir être en mesure de disputer un week-end dans son intégralité. Je vais récupérer la base qui était celle de Stefan. Pourquoi ? Parce que je n’ai plus aucun souvenir de ce que j’avais il y a neuf mois, comme ça une préoccupation en moins […] J’ai roulé sur cette piste il y a un mois, mais mon frère m’a déjà prévenu qu’il n’y avait rien de comparable à une MotoGP™. Rien que le premier virage, il paraît qu’il demande beaucoup d’efforts. C’est un tracé très technique, où il est difficile de trouver ses limites, avec pas mal de courbes à l’aveugle visiblement. À moi de m’y adapter. »

La gestion de la fatigue :
« C’est un point sur lequel j’éprouve quelques interrogations, car je suis parfaitement conscient que j’aurais très certainement des courbatures le samedi et pas seulement au niveau du bras. Je sais que ma condition physique risque très légèrement de décliner au cours du week-end, mais ça fait aussi partie du processus de récupération ; une phase par laquelle je me dois de passer. »

La période la plus difficile au niveau mental :
« Je dirais que c’était aux environs d’octobre – novembre. Ça faisait deux mois que je m’étais fait opérer presque trois et je ne voyais aucune évolution. Quoi que je fasse, je voyais bien qu’un truc n’allait pas. C’est pour cette raison qu’on a décidé de procéder à une troisième intervention. Et avec l’infection, je ne savais pas trop ce qui se passait. Pour vous dire, j’avais même du mal à saisir un verre. C’était vraiment très compliqué de me voir dans cet état, mais au final, tout est rentré dans l’ordre. Et je pense qu’on en ressort encore plus fort ! »

La crainte de la première chute : 
« Un jour ou l’autre ça va se produire, mais le plus tard possible je l’espère. C’est ce que j’ai dit au docteur : le jour où je reprends la compétition, mon bras doit être capable d’encaisser une chute, car forcément ça fait partie des risques du métier. Je dois pouvoir me relever, récupérer la moto… Mais ce qui préoccupe le plus, ce n’est pas tant le fait de tomber, c’est le fait de ne plus piloter comme je le voudrais… On verra le temps que ça prend ! »

La moto en elle-même :
« L’ultime souvenir que je garde, ce n’est pas la chute, mais à quel point je me sentais à l’aise lors de cette course à Jerez. J’espère pouvoir retrouver cette sensation très prochainement, sachant que la moto n’a pas non plus trop évolué entre temps. »

Son retard au Championnat :
« Cet écart de points, je n’en fais pas une obsession, car encore une fois ce n’est pas ma priorité ! Si j’atteins mes premiers objectifs, alors on songera aux suivants ; le titre en fait partie. »

Un début d’appréhension chez ses rivaux ?
« Je ne suis pas à leur place. Mais s’ils sont suffisamment confiance en eux-mêmes, il n’y a pas à être nerveux. Oui, j’ai beaucoup gagné par le passé. Ceci étant, je reviens d’une longue absence. Durant tout ce temps, je n’ai pas pu m’entraîner comme je l’aurais voulu. Je n’ai pas encore totalement récupéré, alors ce qu’ils pensent, ça m’est égal. »

Les pilotes qui ont le plus mûri en son absence…
« Vu de l’extérieur, beaucoup ont mûri et tout particulièrement Joan. C’est lui au final qui a décroché le titre. À voir si Maverick et Fabio parviennent quant à eux à franchir cette ultime étape qui les sépare de la couronne. Chez Ducati, on ne sait pas trop non plus qui occupe le statut de leader, car Johann en met plein la vue en ce moment. Mais c’est difficile d’y voir clair, à ce stade je ne miserais sur personne. À voir si nous pouvons nous joindre à ce groupe par la suite. »

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