Un vrai guerrier, par Nick Harris

L’ex-commentateur du MotoGP™ met à l’honneur l’incroyable performance réalisée par Marc Márquez ce dimanche.

Vendredi matin, mon grand ami Martin Raines et moi-même étions en pleine conversation sur Zoom. Alors que la session était sur le point de se terminer, cette brillante prestation de Marc Márquez (Repsol Honda Team) interrompait soudainement notre discussion, pour laisser place à quelques cris : Le Catalan venait de se hisser au sommet de la feuille des temps, mais comment était-ce possible ? Lui qui revenait à la compétition après très exactement 265 jours sans avoir touché à sa RC213V. L’octuple Champion du Monde n’avait jamais roulé sur cette piste auparavant, les conditions y étaient loin d’être parfaites et lui-même avait admis qu’il serait certainement amené à souffrir durant le week-end, en raison de ce bras encore très largement diminué par cette chute de la saison passée à Jerez.

Avec Martin, on avait eu de cesse de répéter cette semaine, à quel point il devait se ménager, protéger sa blessure, pour gagner en force et guérir. Après tout, ces quelques points inscrits dimanche auraient été un bon point de départ. Ce qu’on avait totalement oublié, c’est que ces deux termes protéger et faire attention ne faisaient visiblement pas partie de son vocabulaire.

Je me souviens de la dernière interview que j’ai réalisée avec lui, c’était à Valence en 2017. Tout fraîchement sacré, il revenait sur son année, confiant qu’elle avait été plus compliquée, qu’il avait par conséquent dû prendre moins de risques. Sauf qu’à la mi-saison, à l’occasion d’une simple visite chez le coiffeur, il découvrait qu’il avait commencé à perdre des cheveux. Oui mais voilà : personne de sa famille n’était spécialement atteint de calvitie. Les médecins lui confirmeront par la suite, que le stress était à l’origine de ce désagrément. Finies les précautions, Marc Márquez reprenait donc ses bonnes vieilles habitudes. Et tant pis si coudes et genoux touchaient le sol, du moment qu’il conservait sa couronne… et ses cheveux !

Au final, Maverick Viñales (Monster Energy Yamaha MotoGP) et Alex Rins (Team Suzuki Ecstar) repoussait Marc Márquez au troisième rang de cette session. Malgré tout, il confirmait ce retour en force avec un sixième chrono en qualifications. Pour ceux qui doutaient encore de ses intentions, il vous aura suffi d’assister à son départ. On aurait dit un taureau qu’on relâchait au bout de neuf mois d’enfermement dans son box. En l’espace de deux virages, il était déjà troisième. La question était juste de savoir s’il parviendrait à tenir la cadence, sur un circuit aussi exigeant que celui de Portimão.

Toutefois, le natif de Cervera a serré les dents, se souvenant qu’il y a encore quelques mois de ça, il regardait ses petits camarades en découdre devant son écran de télé.

Le natif de Cervera aura fait le travail et survécu aux dix derniers tours, pour terminer septième, à seulement 13 secondes du vainqueur Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP). À son arrivée au box, le fer de lance Honda ne pouvait s’empêcher de contenir ses larmes, certainement un mélange de douleur et de soulagement. Marc Márquez a montré qu’il était un vrai guerrier, digne d’un Mick Doohan ou d’un Barry Sheene, revenus d’horribles blessures pour remporter des titres.

L’histoire se poursuivra dans deux semaines à Jerez.

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