Un lever de soleil bien silencieux à Jerez, par Nick Harris

L’ex-commentateur du MotoGP™ évoque ce GP d’Espagne, d'ordinaire si animé, disputé à huis clos cette année.

Alors que le jour était en train de se lever à Jerez, il régnait un angoissant silence. Il était 7h32 et jamais on avait autant ressenti l’absence de ces fans, qui se seraient déjà massés en nombre à cette heure-ci.

Comment ne pas songer à toutes ces fois où on arrivait aux alentours de 7h du matin pour éviter justement cette foule de près de 100 000 spectateurs et ses bouchons engendrés. Doucement mais sûrement, le ciel commençait à s’éclaircir par l’Est, dans une véritable cacophonie.

De la terrasse de la salle de presse, je scrutais au travers de l’obscurité ce paddock, déjà comparable à une sorte de ruche, avec au loin ce stadium qui se remplissait à proximité des virages Angel Nieto et Peluqui.

Peu à peu les collines se révélaient et je découvrais des milliers de fans agglutinés. La musique et la bière y coulaient à flot, les klaxons retentissaient. Si seulement il y avait eu de la place, ils se seraient mis à danser ! On avait vraiment l’impression que toutes les routes d’Europe conduisaient ce week-end-là au sud de l’Espagne et qu’il fallait le célébrer avec style.

S’il y a un circuit qui résume le MotoGP™, c’est bien Jerez, avec ses collines andalouses, qui s’animent soudainement début mai d’une façon incomparable. On y ressent ce cocktail d’excitation, de pure joie et de patriotisme, après un long hiver et un début de saison disputé hors Europe.

Dani Pedrosa, Repsol Honda Team, Gran Premio Red Bull de España

Nombreux ont d’ailleurs été les pilotes portés par ce public. Je me souviens de les avoir vu grimper au grillage pour célébrer la victoire d’Alex Crivillé face à Mick Doohan, alors qu’il restait encore un tour et de ces quelques bouteilles en plastique qui se sont mises à voler, lorsque le Champion du Monde Kenny Roberts se retirait juste devant eux.

Le plus triste dans tout ça, c’est qu’on a jamais vu autant de spectacle dans les trois catégories. Mais espérons qu’aussi bien pour eux que pour les pilotes, que les spectateurs soient de nouveau très rapidement admis. L’année dernière, j’ai assisté à une finale dans le stade de Wembley. 250 personnes y avaient eu accès pour l’occasion, sur les quelques 90 000 sièges disponibles. L’atmosphère y était juste surréaliste…

Dimanche, nul doute que les fans auraient vibré pour la victoire de Jack Miller. Je n’ai qu’un message à faire passer : soyez patients, nous serons bientôt tous réunis pour partager notre passion et l’attente en aura valu la peine.

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