Mir : « Les gens s’attendaient à ce que je gagne partout ? »

Le Champion du Monde ne semble nullement inquiet par ses performances en ce début de saison, même s’il souhaite remédier aux qualifications.

Vu de l’extérieur, ce début d’année n’aura pas été une franche réussite pour Joan Mir (Team Suzuki Ecstar). Auteur d’un podium en quatre courses, le Majorquin occupe malgré tout la quatrième place au Championnat du Monde, avec 49 points au compteur.

À titre indicatif, ce sont 38 unités de plus qu’à ce stade de la saison en 2020. Il pointait alors au 14e rang, à 48 longueurs de Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP), sachant qu’il en accuse 17 de retard sur Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) à l’heure actuelle. Et le tenant du titre aurait certainement pu être beaucoup plus proche, si les Ducati de Francesco Bagnaia et de Johann Zarco (Pramac Racing) n’étaient pas venues lui souffler la deuxième position sur la ligne lors de la manche inaugurale. Quoi qu’il en soit, le representant du team Suzuki Ecstar nous aura offert de magnifiques remontées une nouvelle fois, tantôt de la quatrième ligne, tantôt de la troisième, comme ce fut le cas à Portimão où il se voyait récompensé d’un Top 3.

Fabio Quartararo, Francesco Bagnaia, Joan Mir, Grande Prémio 888 de Portugal

« Honnêtement, ce n’est pas le début de saison rêvé, même si nous étions dans le coup, que ça soit au Qatar ou à Portimão, souligne-t-il. Le podium fait également partie de nos objectifs pour Jerez et Le Mans. Après quoi, je m’attends à être plus fort. Mais pour le moment, il faut faire en sorte d’inscrire le maximum de points. Est-ce que les gens s’attendaient à ce que je gagne partout ? »

Rappelons que quelques mois plus tôt, la manche de Portimão s’était avérée être un désastre pour le clan Suzuki, preuve même qu’ils seront parvenus à bien redresser la barre sur cette piste. À Jerez, Joan Mir ne fut jamais vraiment en mesure de rivaliser pour le podium en dépit de tous ses efforts. Cette fois, le pilote ibérique aura davantage souffert de ses mauvaises qualifications : un point qu’il espère rapidement corriger.

« J’avais un bon ressenti, explique-t-il. Nous avions fait de belles avancées durant le week-end, en matière de rythme. Le problème, c’est qu’en course, nous n’avions pas la capacité de doubler pour ensuite ralentir la moto. Je crois que c’est un problème qui a surtout affecté les Suzuki et les Yamaha. Et dans ce cas-là, c’est comme si vous faisiez face à un mur. »

« J’étais à une demi-seconde du pilote qui me précédait et je n’arrivais pas à prendre l’ascendant sur lui, puisque mon pneu avant était en surchauffe. Du coup ma moto ne s’arrêtait pas, ajoute-t-il. Pourtant j’en avais un peu plus, c’est assez frustrant. Mais ce n’est pas la première fois que ça arrive sur cette piste et je pense que je ne suis pas le seul à avoir eu ce souci. En tout cas, nous devons améliorer nos qualifications, car je suis persuadé que nous avions un meilleur rythme que Jack. C’est juste qu’il a mieux géré. »

Un désavantage qui aurait également pu être compensé avec un meilleur moteur… Toujours est-il que les chiffres parlent d’eux-mêmes : cinq de ses huit podiums décrochés à ce jour en MotoGP™ ont été obtenu en étant parti au-delà de la deuxième ligne. Précisons tout de même que cet exercice n’a jamais été le fort du n°36. Son unique première ligne en trois ans s’est présentée lorsque Johann Zarco s’est vu destitué du troisième chrono au GP de Styrie 2020. En d’autres termes, Joan Mir ne s’est qualifié sur la première rangée que dix fois en 90 courses, ce qui ne l’a pas empêché de s’adjuger deux titres.

Les qualifications restent leur point faible certes. À voir ce dont ils seront capables au Mans, après ces quelques 64 tours couverts en essais à Jerez.

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