Plus de courses réduites à six tours, par Nick Harris

L’ex-commentateur du MotoGP™ se plonge dans les origines de ces courses flag-to-flag.

J’avais presque oublié ce qu’était une course flag-to-flag jusque ce week-end au Mans : les pilotes qui se précipitent dans la pitlane pour changer de moto, ceux qui ne s’arrêtent pas au bon endroit… Et c’est justement après une manche disputée au Mugello en 2004 que ce concept a vu le jour. Je me souviens Valentino Rossi y avait remporté la course la plus courte de l’histoire, longue de six tours ; l’équivalent de 31.470 km parcourus.  

En fait ce jour-là, le Grand Prix avait dû être interrompu au 17e tour en raison d’une averse. Du coup un second départ avait été donné, pour en déterminer le résultat final. Des rumeurs racontent que certains diffuseurs avaient stoppé la diffusion, pensant que les dés étaient jetés, mais le règlement de l’époque était assez clair ! Finalement, les choses allaient évoluer l’année suivante : la notion de flag-to-flag était née.

Les pilotes pouvaient dès lors changer de moto, si on passait du sec au mouillé, et vice versa. La première fois qu’ils allaient d’ailleurs y goûter, c’était au Portugal, lors du second rendez-vous. Sauf qu’au bout du compte, la piste séchait et personne ne rentrait.  

Il fallut ensuite attendre le GP d’Australie 2006 pour assister à une nouvelle course de ce genre. James Ellison avait été le premier à rallier les box, mais l’histoire retenait davantage son vainqueur Marco Melandri, auteur d’une magnifique glissade dans le dernier virage.

Sept ans plus tard, les fans étaient témoins d’un flag-to-flag quelque peu particulier sur ce même tracé de Phillip Island. À vrai dire, la piste avait été resurfacée et Bridgestone réalisait que ses pneus ne tiendraient sur la durée totale d’une épreuve. Les concurrents avaient donc pour consigne de s’arrêter entre le neuvième et le dixième tour. Ceci étant, à ma grande stupeur, Marc Márquez (Repsol Honda Team) poursuivait en piste. Je me suis demandé si j’avais bien compté, si ce n’est que contre toute attente, mes calculs étaient bien juste. C’était l’équipe qui s’était trompée… comme quoi à une époque où tout est informatisé, ce type d’erreurs est encore possible ! Le Catalan se voyait de ce fait disqualifié pour non-respect de la fenêtre.

Bien avant, il y avait déjà eu quelques courses qui avaient viré à la pagaille, comme en 1978 à Silverstone. Certains pilotes étaient rentrés pour chausser des pneus pluie, tandis que d’autres étaient restés en slicks. Armés d’un stylo, d’un papier et de nos yeux, on tentait d’y voir plus clair. Tout compte fait, Kenny Roberts était déclaré vainqueur. Néanmoins Steve Manship, classé deuxième, revendique toujours cette victoire.

Même quand des règles avaient été instaurées, on était pas à l’abri de tels cafouillages. Exemple du GP de Belgique 1989. La course avait été stoppée deux fois, avant d’être relancée. Mais après de longues discussions la troisième partie avait été jugée contraire aux règles et seulement la moitié des points avaient été attribués.

Une chose est sûre pas d’épreuve réduite à six tours ou de compter sur ses mains ce week-end et espérons que la pluie ne vienne pas s’en mêler.

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