Poncharal : « Une grille encore plus serrée qu’en 2021 »

Mais le patron du team Tech3 KTM Factory Racing sait qu’ils ont de précieux atouts, alors pas de quoi entacher ses ambitions.

La pré-saison de MotoGP™ vient de s’achever à Mandalika : cinq journées de Test Officiel pour le moins studieuses. Remy Gardner (Tech3 KTM Factory Racing) et Raúl Fernández (Tech3 KTM Factory Racing), qui font leurs grands débuts en catégorie reine, auront en effet parcouru pas moins 479 tours à eux deux… enfin sans compter ceux bouclés durant le Shakedown.

ARTICLE - NOUVELLE ANNÉE, NOUVEAU BINÔME CHEZ TECH3 KTM FACTORY RACING

VIDÉO - LE TEAM TECH3 IMPATIENT D'ACCUEILLIR SES NOUVELLES RECRUES

VIDÉO - COMMENT GARDNER ABORDE CETTE ASCENSION EN CATEGORIE REINE ?

VIDÉO - R. FERNÁNDEZ À L'ASSAUT DU MOTOGP™ !

« Beaucoup sont tentés de dire que ce n’est pas suffisant pour les rookies, mais je peux vous assurer qu’en réalité c’est usant ! On ne se rend pas compte à quel point c’est difficile à encaisser, surtout quand on vient de passer deux mois en Europe, dans des conditions bien éloignées de la Malaisie ou de l’Indonésie, sans avoir effectué le moindre roulage, » fait remarquer Hervé Poncharal, contacté à une semaine de son départ au Qatar.

Raul Fernandez, Tech3 KTM Factory Racing, Sepang MotoGP Shakedown Test

Une pré-saison constructive

Remy Gardner, pourtant fraîchement opéré du poignet et Raúl Fernández avaient à vrai dire à cœur de cumuler les kilomètres pour se familiariser un peu plus avec leur nouvel environnement.

« Comme vous le savez, quand on passe du Moto2™ au MotoGP™, tout un tas de repères changent. On est entouré de plus d’ingénieurs, que ça soit au niveau de l’électronique ou des pneus. On roule non plus avec des freins en acier mais en carbone. Chaque pilote a deux motos, réglées différemment pour qu’on puisse évaluer plus de choses. Autant dire que la méthode de travail diffère assez de celle à laquelle ils étaient jusque-là habitués. C’est plus intense et pas seulement en piste, car il faut savoir rester concentré sur ses commentaires, » précise-t-il.

Remy Gardner, Tech3 KTM Factory Racing, Mandalika MotoGP™ Official Test

Au bout du compte, l’Espagnol se voyait crédité du 19e temps à Sepang à un peu plus d’une seconde, du 22e à Lombok, après avoir subi une lourde chute. Son coéquipier terminait pour sa part aux 23e rangs. « Après le but n’était pas non plus d’aller chercher un chrono, commente-t-il. Les essais hivernaux, ce sont avant tout des séances de travail ! Certains sont du genre à vouloir marquer les esprits. Nous, on n’en est pas là. »

VIDÉO - LES ROOKIES REVIENNENT SUR LEUR SHAKEDOWN

VIDÉO - LES ROOKIES TOUT SOURIRE À SEPANG !

VIDÉO - COMMENT LES ROOKIES ONT-ILS VÉCU CE TEST À MANDALIKA ?

Une RC16 meilleure sur les longs runs

Pas de raison de céder à la panique non plus, même si la première KTM – en l’occurrence celle de Miguel Oliveira (Red Bull KTM Factory Racing) – ne figurait qu’au 15e rang en Malaisie. Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing), meilleur représentant de la marque autrichienne, faisait à peine mieux à Lombok, comme en atteste ce 11e chrono.

« Il a été décidé de prendre la base sur laquelle on évoluait fin 2021 et d’analyser quels étaient les points à améliorer, pour ainsi comprendre où on se situe par rapport à la concurrence. Au bout du compte, notre moto est une évolution de la version 2021, plus qu’un prototype radicalement nouveau, » explique-t-il.

« C’est vrai que sur un tour, en Indonésie comme en Malaisie, la première RC16 pointait à cinq dixièmes, reprend-t-il. Cela dit, le time-attack n’a jamais été le point fort de KTM. La preuve c’est qu’on a rarement vu une KTM en première ligne… En revanche, Brad nous a habitués à de belles remontées et effectivement on a un rythme de course plutôt intéressant. À Mandalika, si vous prenez la moyenne sur l’ensemble des tours, Miguel est troisième ! Et à partir du Qatar, notre package sera progressivement amélioré par petites touches. »

Raul Fernandez, Tech3 KTM Factory Racing, Sepang MotoGP Shakedown Test

Optimiste et réaliste

De là, que peut-on attendre de ses représentants ? « Si je vous dis qu’on veut figurer dans les 15 premiers, vous allez penser que je suis peu ambitieux, répond-t-il. Mais la grille est encore plus serrée que les années précédentes. Au-delà des machines, dont les performances sont devenues de plus en plus proches, regardez le nombre de Champions du Monde qui évoluent désormais dans cette catégorie, la qualité des rookies… C’est vraiment un plateau de rêve ! Notre objectif n°1, c’est bien sûr aller chercher ce titre de meilleur rookie, même si on sait encore une fois que ça ne sera pas évident. Déjà les deux miens vont se bagarrer entre eux, comme ils l’ont fait l’an passé. Fabio Di Giannantonio et Marco Bezzecchi sont également très rapides. Et je pense que Darryn Binder va monter en puissance. Après c’est sûr qu’en 2021, on a assisté à quatre poles et une victoire de Jorge Martín pour ses débuts […] Ce que je voudrais, c’est qu’on puisse empocher quelques Tops 5, surtout sur la deuxième partie de saison. Il va aussi falloir qu’on se jauge par rapport aux pilotes officiels KTM : Miguel Oliveira et Brad Binder, qui ont gagné des courses, qu’on soit le plus proche d’eux. »

Les atouts du clan KTM

En attendant, le patron du team Tech3 a toutes les raisons de se montrer optimiste :

« On part au Qatar avec de grandes ambitions, on n’est pas là pour faire de la figuration. 2022 est une année hyper-importante pour KTM. On n’a jamais eu une équipe aussi performante, complémentaire. On a deux pilotes qui ont de l’expérience, qui peuvent se battre pour des victoires et de l’autre, deux jeunes, extrêmement talentueux, capables d’apporter un regard différent. Ça peut faire la différence niveau développement. Et puis il y a Fabiano… »

Tech3 KTM Factory Racing Team Launch 2022

Hervé Poncharal fait bien sûr référence à Fabiano Sterlacchini, ancien proche de Luigi Dall’Igna, qui a été recruté l’été dernier par KTM, après de longues années passées chez Ducati. Lequel a directement été placé au poste de Head of Technology.

« C’est la première année où il est vraiment aux commandes, avec toute la liberté d’agir, d’influer sa méthode de travail. En 2021, il a appris, étudié, enregistré tout un tas de choses et maintenant il va pouvoir commencer à délivrer, » indique-t-il.

Un Fernández peut en cacher un autre

Mais Tech3 est également présent en Moto3™ et là encore, un Fernández y sera aligné : Adrían, le cadet de Raúl ! « C’est un joli clin d’œil d’avoir les deux frères. En plus, ils s’entendent super bien, confie le team manager de la structure. C’est une famille très unie, ils respirent moto, rêvent moto. Le papa a passé les trois semaines avec Raúl en Asie et à peine rentré à Madrid, il sautait dans le premier train pour cette fois retrouver Adrían. Il a d’ailleurs beaucoup progressé. Je pense qu’il peut faire des podiums et j’aimerais beaucoup qu’il finisse dans le Top 8/10 en fin de saison. »

Öncü, favori pour le titre ?

De l’autre côté du box, l’heure est désormais venue pour Deniz Öncü de franchir une nouvelle étape, après ces trois premiers podiums inscrits en 2021 : « C’est sa troisième saison en Moto3™, alors l’objectif sera clairement de se battre pour des victoires. À mes yeux, il fait partie des quatre / cinq pilotes qui peuvent jouer le titre cette année et il le sait, affirme-t-il. Hormis cette petite entorse, les essais se sont bien passés, pour l’un comme pour l’autre d’ailleurs. On a une bonne équipe et je dirais qu’on est prêts ! »

Deniz Oncu, Red Bull KTM Tech 3, Bitci Motorrad Grand Prix von Österreich

Les deux équipes du clan Tech3 nous donne donc rendez-vous au Qatar le 6 mars pour le coup d’envoi de cette saison 2022.

Regardez les courses en Direct ou OnDemand, et profitez avec le VidéoPass, de tout le contenu motogp.com, qu’il s’agisse d’interviews, de sujets techniques… ou encore d’épreuves historiques.