Alors que le Test de Mandalika venait de s’achever, des travaux débutaient le soir même sur cette piste, pour que tout soit prêt d’ici la deuxième manche de l’année.
Avant le GP du Qatar, motogp.com a justement eu l’occasion de s’entretenir avec Simon Gardini, General Manager du tracé, au sujet des modifications actuellement entreprises… Du resurfaçage au nettoyage, en passant par la construction d’une nouvelle route aux environs du circuit : une énergie incroyable a été déployée ; le Président Indonésien ayant même été jusqu’à demander l’interruption temporaire des travaux qui avaient été entamés à l’aéroport de Jakarta pour se concentrer sur ceux de Lombok.
« Il y a eu un véritable buzz autour de cette île. Bien qu’il s’agissait d’un événement sans spectateurs, de nombreux VIP avaient fait le déplacement pour assister à ces essais et on pouvait sentir qu’une certaine excitation régnait déjà quant à la prochaine venue du MotoGP™, » commençait par déclarer Simon Gardini.
« Vous savez, c’est une petite communauté, reprenait-il. Les locaux sont comme des disciples du MotoGP™. Ils étaient de partout, à essayer de pénétrer dans l’enceinte. Toutes les maisons et tous les hôtels des alentours sont pleins. Il ne reste également plus aucune voiture de location. C’est limite ils seraient tentés de bâtir à la va-vite de nouveaux logis, car ils savent que ça partirait immédiatement. Tout cet engouement : c’est précisément pour cette raison qu’on se devait d’avoir un Grand Prix ici. Et pour tous ceux qui pensaient plus judicieux d’accueillir les pilotes sur l’île principale, ça n’a fait qu’augmenter cette excitation de venir à Lombok. »
Dans l’ensemble, ce Test de Mandalika aura en effet connu un succès retentissant : l’endroit, le tracé en lui-même et les locaux, mais quelques problèmes liés à la jeunesse de ce projet, sont apparus. Après des discussions entre la FIM, Dorna Sport et l’Indonesia Tourism Development Corporation (ITDC), deux points d’amélioration ont ainsi été identifiés : la propreté de l’asphalte et l’excès d’agrégats qui affecte certaines portions du circuit. Depuis les travaux battent leur plein.
« Ça s’est produit sur d’autres tracés avant nous et il n’y a pas besoin de remonter trop loin. Tenez, prenez l’exemple du Grand Prix de Singapour en F1, il y avait encore des constructions en cours à côté. Ça constitue toujours un risque pour une première course, faisait-il remarquer. La chance que nous avons eue quelque part, c’est d’avoir un Test juste avant, qui nous aura permis de mettre en évidence ces quelques petites défaillances, notamment avec le goudron utilisé pour l’asphalte. Nous travaillons donc activement sur la piste et ses dégagements. »
« C’est quelque chose dont on ne s’était pas rendus compte avant, précisait-il. Au départ, on pensait que ces soucis étaient juste causés par la poussière. Mais il s’est avéré, que c’était des agrégats de pauvre qualité, qui se détachaient dans certaines portions du circuit à force de passage et qu’on retrouvait ensuite hors trajectoire. »
Simon Gardini expliquait alors tous les moyens mis en œuvre depuis et notamment cette demande, formulée par le Président Indonésie, de faire passer les travaux de Mandalika avant même ceux de l’aéroport de Jakarta. C’est dire l’importance qu’ils accordent au MotoGP™.
« Tout le monde est à pied d’œuvre depuis la fin du Test. Des experts en chaussée, en dallage ont été mis à contribution. Nous avons même reçu du matériel de Jakarta, car le Président en a eu connaissance et il a ordonné qu’on arrête les travaux de l’aéroport pour qu’on puisse en bénéficier. Le tout est arrivé par bateau à Lombok. Du coup on dispose de machines à la pointe de la technologie. Ça a été complété par la société R3, sans doute une des plus spécialisées dans la matière, tout particulièrement en ce qui concerne les sports mécaniques. Ils se sont joints à l’équipe pour la superviser, au même titre que Topcom, des professionnels dans la pose de chaussée. Leur expertise consiste à s'assurer que les niveaux, le cambrure et le drainage sont bien respectés. Bref rien n’a été négligé, » affirmait-il.
« Je ne suis pas certain que d’autres circuits se seraient aventurés dans ces travaux, compte tenu des délais pour le moins courts, indiquait-il. On parle tout de même de 1.6 km à refaire, ce n’est pas rien. Ça constitue un tiers du tracé et on pourrait bâcler tout ça. Mais nous sommes très bien entourés et je vous garantis qu’ils ont tout fait convenablement, pour qu’on ait un circuit soit digne de ce nom et que ce GP soit une réussite ! »
« Il y a vraiment une volonté de bien faire, à vrai dire c’est aussi une question de fierté nationale. La MGPA (Mandalika Grand Prix Association) et leur PDG sont là quotidiennement, pour épauler les troupes, soulignait-il. Ce n’est pas sans défis, mais nous sommes en train de gagner notre pari. Le goudron a fait un voyage de quatre jours, ce n’est pas comme dans les autres pays, où tout est à portée de main. Ici, la logistique est parfois aussi difficile que le travail en lui-même. »
Les travaux ne sont d’ailleurs pas loin d’être terminés. De bon augure pour le Grand Prix, organisé dans un peu plus de deux semaines. Car il n’a pas seulement fallu resurfacer…
« J’ai plusieurs fois assisté à l’introduction de nouveaux circuits et voir la première moto s’y élancer procure toujours une certaine effervescence. Il faut savoir qu’en parallèle, une nouvelle route a été construite, qu’il y a près de 2000 personnes en train de planter des arbres, de finaliser les canalisations, de dresser des monuments ou de veiller à l’aménagement paysager. Ce problème d’asphalte n’était pas prévu, mais c’est ce qui rendra le moment venu encore plus beau, » concluait-il.
motogp.com recontactera Simon Gardini après le GP du Qatar pour obtenir une dernière mise à jour sur le travail effectué à Mandalika.