Quelle issue pour Rins et Mir ?

Les deux hommes se retrouvent sans guidon au vu des démarches amorcées par Suzuki de quitter le MotoGP™.

Suite à cette annonce faite par Suzuki d’envisager un possible départ du MotoGP™, des questions entourent forcément l’avenir de Joan Mir (Team Suzuki Ecstar) et d’Alex Rins (Team Suzuki Ecstar). Où évolueront ces deux pilotes à compter de 2023 ?

Car ce sont tout de même deux pointures qui se retrouvent soudainement sur le marché : l’un ayant gagné trois courses en MotoGP™ et l’autre s’y étant adjugé le titre il y a deux ans. À ce stade, leurs managers respectifs ne semblent négliger aucune piste.

Bien évidemment, Joan Mir pourrait trouver refuge chez Repsol Honda. C’est en tout cas ce que laissaient sous-entendre certaines rumeurs. Interrogé à ce sujet, le Majorquin répondait : « Nous étions en négociation avec Suzuki avant d’apprendre la nouvelle. Du coup, ça complique la tâche de mon agent. Actuellement, je sais qu’il discute avec Honda et d’autres constructeurs. Il essaie de sécuriser mon futur, mais ce n’est pas évident. »

« Si je suis pressé ? Non pas spécialement, ajoutait-il. Après c’est sûr que si vous demandez aux pilotes, ils vous diront toujours que ça les rassurerait de ne pas avoir à se préoccuper ça. On est tous pareil ! Dès qu’on aura quelque chose, ça sera mieux. »

Si Joan Mir venait réellement à se rapprocher de Honda, un pilote serait auquel cas menacé : Pol Espargaró (Repsol Honda Team). Le Catalan revenait d’ailleurs sur ce remplacement qu’il se serait vu notifier selon certains médias et qui serait « totalement faux ». En revanche, le natif de Granollers n’écarte pas l’idée de se constituer un plan B.

« J’ai un contrat avec Honda jusqu’en fin d’année, commençait-il par rappeler. Ils cherchent un pilote, moi je cherche une moto. Peut-être qu’on parviendra de nouveau à un accord. Sinon quoi nos chemins se sépareront. Ce n’est pas un souci, il y a d’autres places disponibles en MotoGP™. »

Quid également d’Alex Rins qui, à l’instar de son coéquipier, souhaitait rempiler auprès de Suzuki. Sur le papier, sa GSX-RR se rapprocherait plus de la M1. Or, Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) est bien parti pour rester chez Yamaha, tandis que Franco Morbidelli (Monster Energy Yamaha MotoGP™) est déjà théoriquement sous contrat.

Et l’Italien tenait à mettre immédiatement les choses au clair concernant les doutes émis sur sa solidité : « Je piloterai une Yamaha la saison prochaine. Je ne vois pas en quoi le fait qu’il y ait deux gros pilotes sur le marché, affecte mon avenir sur le court terme, » affirmait-il.

Alors Alex Rins serait-il prêt à accepter un guidon au sein d’une équipe satellite Yamaha ? Ou s’orientera-t-il vers une autre marque ? Ce dernier pourrait aussi se retrouver en concurrence avec son compatriote Joan Mir… Beaucoup d’hypothèses, mais en attendant peu de certitudes !

« Pour le moment, je n’ai rien pour 2023, indiquait-il. Mon agent risque d’être un peu plus occupé ces prochaines semaines. Pour ma part, je dois juste m’efforcer de faire mon travail du mieux que possible. Je n’ai jamais eu un aussi bon package. Ça me motive encore plus à me surpasser. Je veux leur montrer qu’ils ont pris la mauvaise décision. Ça faisait partie du plan de continuer ensemble. On avait amorcé les discussions. Si Livio et Shinichi avaient su, jamais on se serait engagés dans une telle démarche. »

« Ça a totalement changé la donne, reprenait-il. Joan et moi, nous quittons Suzuki… Enfin ils nous lâchent, donc il faut bien qu’on aille quelque part. Je n’ai pas envie que des pilotes perdent leur guidon à cause de nous. Mais c’est l’unique solution. Je ne suis pas en position non plus de choisir une moto. Actuellement, tout ce que j’ai, ce sont des numéros de téléphone. »  

Joan Mir et Alex Rins avaient d’autre part une pensée pour tous ceux qui les entourent et qui se retrouveront bientôt sans emploi.

« Bien sûr, si je peux les garder avec moi, ça serait mieux, avouait Joan Mir. Mais il faudra tenir compte de l’endroit où je vais aller, des conditions, des gens qui sont déjà en poste… s’ils souhaitent rester ou pas. Parfois, il y a des choses que vous ne pouvez contrôler […] C’est délicat d’en parler, car au-delà des rumeurs, c’est également une question de respect envers eux. C’est super gênant comme situation. »

Même son de cloche côté Alex Rins : « J’ai tout donné pour cette équipe depuis 2017, à l’image de tout le staff. Et comme moi, ils ont été sous le choc en apprenant la nouvelle. Dans mon cas, je pense que je parviendrai à trouver quelque chose. Pour eux en revanche, ça s’annonce plus compliqué et j’en suis vraiment désolé, car à mes yeux c’est une seconde famille. Essayons juste de profiter des courses qui nous restent ensemble et de terminer de la meilleure façon possible. »

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