Au cours de l'histoire, la chicane finale du circuit TT d'Assen a été le théâtre de moments mémorables. Kevin Schwantz contre Wayne Rainey, Nicky Hayden contre Colin Edwards, Valentino Rossi contre Casey Stoner ou encore contre Marc Márquez (Repsol Honda Team). Désormais, on peut ajouter à cette liste Aleix Espargaró (Aprilia Racing) contre Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing) et Jack Miller (Ducati Lenovo Team).
L'Espagnol a réussi à faire d'une pierre deux coups et à conclure une remontée fantastique après que son rival Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) l'a percuté au cinquième tour et envoyé dans le bac à gravier au virage 5.
Après la course, le pilote catalan, qui n'a plus que 21 points de retard sur le Français au Championnat, est revenu sur son incroyable double dépassement. Contrairement à ce que l'on pense, il ne s'agissait pas simplement d'être plus courageux et de freiner plus tard que Brad Binder et Jack Miller.
« À deux tours de la fin, je suis arrivé à la troisième carte, ce qui n'était pas facile. Je me suis dit qu'il fallait prendre le virage rapide en tournant et en emmenant beaucoup plus de vitesse qu'eux et que ça paierait », a déclaré le pilote Aprilia, qui évoque la 15e courbe, celle qui amène les acteurs dans la célèbre section du stade d'Assen.
« Le dépassement s'est fait au dernier freinage mais en réalité tout s'est joué dans le virage à gauche. J'étais 20km/h plus rapide, c'était incroyable la vitesse que j'avais. Donc c'était juste l'inertie que j'avais dans le virage. »
« J'ai vu que Brad n'était pas très bon à ce freinage et je me suis dit que j'allais prendre l'intérieur et j'ai réussi à arrêter la moto. Donc je suis heureux parce que c'était très important pour les points. »
Tout au long de la course, Aleix Espargaró a tranquillement pris le meilleur sur ses adversaires dans la chicane Geert Timmer. La plupart de ces manœuvres ont été amorcées dans le rapide virage à gauche de Ramshoek, le natif de Granollers étant capable d'être bien plus véloce que la plupart de ses rivaux dans cette courbe.
« J'ai dépassé au moins 20 pilotes là-bas ! Je pense que c'est le seul endroit où j'ai doublé. Chaque dépassement, chaque tour, c'était à cet endroit. »
Pourquoi l'Espagnol était-il autant supérieur au virage 15 ? Il semble que le nouveau carénage de l'Aprilia n'y soit pas pour rien. Aleix Espargaró et Maverick Viñales (Aprilia Racing) ne l'ont pas utilisé en Allemagne à cause de la chaleur, mais ils ont su en faire le meilleur usage aux Pays-Bas.
« Dès vendredi, j'ai senti qu'en relâchant le frein plus tôt dans la section ultra-rapide, j'étais beaucoup plus véloce que les autres. Je perdais à certains endroits mais dans la section rapide, ma moto était bien meilleure », a commenté le n°41.
L'ascendant psychologique de la course au titre est certainement passé du côté d'Aleix Espargaró et d'Aprilia avant la pause estivale. Tout comme Assen, Silverstone est un circuit rapide et fluide. Si l'on remonte le temps jusqu'au GP de Grande-Bretagne de l'année dernière, un certain numéro 41 y fêtait son premier podium avec Aprilia...