Ducati retrouve les sommets 15 ans après

Pecco Bagnaia est le premier pilote du constructeur italien à être Champion du Monde depuis Casey Stoner en 2007

Ils en rêvaient, c'est enfin arrivé ! Après avoir dominé les Championnats constructeurs et par équipes l'an passé, l'usine de Borgo Panigale vient d'atteindre son objectif ultime : le titre pilotes, grâce à Fracesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team). À l'arrivée du Grand Prix de Valence, les rouges ont laissé éclaté leur joie et célébré ce titre qui met fin à une longue période de disette. En effet, le dernier représentant de la marque transalpine à avoir soulevé le trophée de Champion du Monde n'est autre que le MotoGP™ Legend Casey Stoner...en 2007 ! Pecco Bagnaia n'avait à l'époque que 10 ans et personne ne s'attendait à une si longue attente dans le clan italien.

De Motegi à Valence

Depuis ce GP magique qui s'est déroulé à Motegi en 2007, où l'une des personnalités les plus importantes et les plus acclamées du Championnat, Casey Stoner, a réussi à donner à l'usine de Borgo Panigale sa dernière couronne de Championnat du Monde, jusqu'au Grand Prix de Valence 2022, beaucoup de choses se sont passées. En effet, les rouges ont connu pas mal de hauts et de bas, de nombreux paris infructueux et beaucoup de travail qui semblait ne jamais être récompensé.

Après avoir remporté cette couronne mythique, la star australienne Casey Stoner a connu plus de difficultés avec sa Desmosedici de 2008 à 2010, saison au terme de laquelle il rejoignait le team Repsol Honda. Coup dur pour Ducati, qui se retrouve orphelin de son joyau.

L'arrivée de Valentino Rossi

À l'époque, le constructeur de Borgo Panigale est conscient qu'il faut frapper un grand coup. C'est pourquoi, après avoir investi un certain nombre d'efforts et de ressources, les rouges parviennent à attirer nul autre que Valentino Rossi, le pilote transalpin le plus adoré du paddock sur une moto italienne. Un scénario digne d'une comédie romantique promis à une fin heureuse... du moins c'est ce qu'on pensait.

Le nonuple Champion du Monde accepte l'offre de Ducati et passe en 2011 de l'une des motos les plus maniables du plateau, une Yamaha qui reste sur trois titres MotoGP™, à la difficile Desmosedici. Avec un seul podium, Vale conclut sa première saison sans victoire depuis ses débuts en Grand Prix. Lors de la campagne suivante, malgré un travail acharné sur le développement, le Docteur éprouve toujours autant de difficultés et ne signe que deux podiums et la sixième place du général. Fin 2012, Valentino Rossi met un terme à son aventure avec l'écurie.

L'arme secrète Dovizioso

Des années de disette se sont écoulées jusqu'en 2016, où le vétéran Andrea Dovizioso prouvera que travailler en silence est toujours payant. Le natif de Forlimpopoli signe chez Ducati pour prendre la relève de son compatriote en 2013 mais ce n'est que trois saisons plus tard que l'efficacité de cette collaboration est démontrée. L'Italien décroche la deuxième victoire de sa carrière en 2016 sous la pluie de Sepang. En 2017, il rempile dans le team d'usine, où il dispose d'une moto plus compétitive que jamais. Prétendant au titre jusqu'à la dernière course avec six succès, il s'incline finalement face à Marc Márquez (Repsol Honda Team) à Valence dans une saison où l'armada rouge voit débarquer Jorge Lorenzo. L'Espagnol connaît une année en dents de scie qu'il conclut avec trois podiums et une septième place au Championnat du Monde.

Le duo Dovi-Lorenzo insuffisant

Le début de l'année 2018 est quelque peu mouvementé des deux côtés du box. Alors que l'on s'attend à ce que Lorenzo perfectionne son style sur la moto italienne, un début de saison poussif incite l'usine à ne pas renouveler le contrat du Majorquin, qui, blessé dans son orgueil, s'imposera au Mugello, en Catalogne et en Autriche.

Le début d'année du n°4 n'est pas plus réussi, puisque malgré son succès au Qatar, le transalpin ne décroche qu'un seul podium sur les huit courses suivantes. Cependant, une excellente fin de saison, avec trois victoires et quatre top 3 lors de la seconde moitié de la saison lui octroie la deuxième place du général. L'année 2019 sera très similaire pour l'Italien, qui est vice-Champion pour la troisième saison consécutive.

L'arrivée d'un jeune Italien prometteur

En 2020, Andrea Dovizioso quitte Ducati et la marque italienne doit une nouvelle fois sortir le grand jeu pour retrouver la gloire. Constamment devant sur le plan technique et dans l'évolution de la moto notamment au niveau de l'aérodynamisme, les balles de Bologne font sortir le jeune Francesco Bagnaia, Champion du Monde Moto2™ en 2018, pour montrer que l'avenir du motocyclisme italien est entre de bonnes mains. Avec une deuxième partie de saison solide pour son année de promotion dans l'équipe d'usine en 2021 avec six poles, quatre victoires et cinq podiums, le Turinois poussera Français Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) dans ses retranchements avant de se classer deuxième.

Malgré une expérience bien plus grande et une certaine ambition, le début de l'année 2022 n'est pas à la hauteur de saison précédente pour l'Italien. Cependant, après un nouveau Grand Prix fou à Phillip Island, Pecco Bagnaia réalise la plus grande remontée de l'histoire de la catégorie reine pour prendre la tête du Championnat. Le transalpin parvient à rattraper le retard de 91 points qu'il accusait au soir du GP d'Allemagne.

15 ans plus tard, Francesco Bagnaia ramène la couronne des pilotes à Ducati et 13 ans après le dernier titre de Valentino Rossi, l'Italie retrouve un Champion du Monde en catégorie reine. Le rêve est enfin devenu réalité et la disette prend fin.

Félicitations à Pecco. Félicitations à Ducati.

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