Ce que Ken Kawauchi peut apporter à Honda selon Livio Suppo

L’ancien team boss de chez Honda et Suzuki commente l’arrivée du nouveau responsable technique au HRC.

Il y a une semaine de ça, Alberto Puig officialisait l’arrivée de Ken Kawauchi au HRC, en tant que nouveau responsable technique. Le Japonais a joué un rôle fondamental dans l’ascension de Suzuki, jusqu’à obtenir ce fameux titre en 2020 avec Joan Mir. Désormais, un nouveau challenge se présente à lui au sein d’une marque, qui entend bien renouer avec son succès d’antan.

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Et qui de mieux pour en parler que Livio Suppo ? L’Italien, qui a connu cinq titres MotoGP™ en sept ans avec Honda, a en effet pu côtoyer Ken Kawauchi la saison passée chez Team Suzuki Ecstar ; structure dont il était le team manager.

Dans une interview accordée à Jack Appleyard, Livio Suppo revient sur la situation dans laquelle Honda s’est mise, tout en disant ne pas comprendre et explique en quoi Ken Kawauchi pourrait les aider.

« Ken était le directeur technique de Suzuki. Tous les techniciens devaient donc lui envoyer un compte rendu après chaque session. Il dirigeait par ailleurs les réunions techniques, autant dire qu’il est très doué pour collecter des informations et les renvoyer à l’usine, souligne-t-il. Et c’est encore plus valable dans le cas des constructeurs japonais, car il peut parfois y avoir quelques difficultés à communiquer avec les gens du circuit et vice versa. C’est vraiment un élément central, car il est indispensable qu’ils aient la même vision et qu’ils aient confiance les uns en les autres. Sinon quoi, le développement de la moto tourne au désastre. »

« À mon sens, Ken a donc deux gros atouts. Tout d’abord, il est très bon dans son travail et deuxièmement, il a très bon caractère. Je pense que l’empathie est véritablement une qualité dans ce milieu pour faire coïncider les différentes visions. Il arrive parfois que quelque chose nous échappe au circuit et pas à l’usine, ou l’inverse, » précise-t-il.

« Je ne pense pas que le rôle de Ken sera d’élaborer la nouvelle moto, ajoute-t-il. J’imagine que ça restera proche de ce qu’il faisait chez Suzuki et je n’ai aucun doute sur ses compétences. Il aidera tout le monde au HRC à suivre la même direction. Je dis bien la même direction, ça ne veut pas forcément dire la meilleure. Si vous êtes raccord, au moins tôt ou tard, vous serez fixés. A contrario, si tout le monde s’éparpille, alors personne ne saura ce qui va ou pas sur cette moto, d’où vient le problème. Au final, c’est important de ne pas avoir de guerre en interne, entre des personnes qui pourraient penser que leurs idées sont meilleures que celles des autres. »

« Que peut-il apporter à court terme ? C’est une question difficile, répond-t-il. Il faudra voir comment se passe le début de saison, si les résultats s’améliorent ou pas, tout comme la motivation, l’ambiance. Dès lors, tout sera beaucoup plus simple. »

« Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais il y a un an, lors des tests de pré-saison et puis même au Qatar, tout le monde disait que Honda était de retour. Même Pol Espargaró y croyait après son podium. Alors que s’est-il passé après ? Comment ont-ils pu passer d’une moto capable de jouer aux avant-postes à un prototype qui arrive tout juste à se hisser dans le Top 10 ? C’est très étrange. Honnêtement, j’ai du mal à comprendre, » avoue-t-il.

« Shinichi Kokubo a prouvé qu’il pouvait construire un bon prototype. Il occupait déjà le poste de directeur technique au HRC quand j’étais là-bas. En 2012, quand on est passés au 1000cc, ils ont conçu un prototype à la base très solide. À l’époque, Casey, Dani et Cal étaient tous trois ultra compétitifs. Shuhei Nakamoto, ancien vice-président était là pour mettre de l’ordre. En tant qu’ami de Ken et de Kobubo, c’est tout le mal que je leur souhaite. »

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