Ce 1000e Grand Prix, le team Tech3 n’est pas près de l’oublier. D’une part, la structure française y aura raflé son premier succès à domicile en l’espace de 34 ans ; l’œuvre de Dani Holgado (Red Bull KTM Tech3), actuel leader de la catégorie Moto3™… Mais ils n’étaient décidément pas au bout de leurs surprises. Et pour cause : leur rookie Augusto Fernández (GASGAS Factory Racing Tech3) décrochait dans la foulée une honorable quatrième place en MotoGP™. Notre rédaction est donc allée tout naturellement recueillir les réactions d’Hervé Poncharal.
La première victoire de Tech3 à domicile
« Jamais on ne pensait pouvoir gagner en MotoGP™‚ jusqu’au jour où Miguel s’est imposé en Autriche. Ça fait quatre ans qu’on court en Moto3™. À Valence, Deniz était déjà passé tout près de la victoire… Puis le compteur s’est enfin débloqué à Portimão. Mais là, ça a encore une toute autre saveur car, que ça soit de la 125cc, 250cc, 500cc, du Moto2™, ou MotoGP™, une malédiction s’était toujours abattue sur nous à domicile. Franchement, Dani aura fait figure de patron, pourtant on sait à quel point cette catégorie est disputée. Il peut s’y passer tellement de chose, on n’est jamais certain de rien jusqu’à la fin. Cela dit, on savait à l’issue des qualifications qu’il avait un excellent rythme de course. Et ça ne pouvait pas mieux tomber pour ce 1000e GP : c’était un joli clin d’œil. Je peux vous dire que ce succès, on l’a savouré, tant il était attendu ! Je suis super content d’avoir pu partager ça avec Dani [Holgado]. Au-delà du pilote, c’est un garçon super gentil, humble. Après ce triomphe du Moto3™, je me suis dit : ‘quoi qu’il se passe en MotoGP™, ça restera une journée mémorable.’ »
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… et la quatrième place en prime d’A.Fernández !
« Augusto nous avait déjà bluffé samedi, en se sauvant des repêchages, ce qui ne nous était pas arrivé depuis longtemps. Il a quand même sorti Fabio Quartararo devant son public ! Quand on vu son chrono honnêtement, on n’y croyait pas. C’était un grand moment de joie, d’émotions. Je pense qu’inscrire une telle performance lui a fait un grand bien au moral. Les gens ont commencé à le voir comme un pilote et non pas comme quelqu’un qui assure simplement l’intérim. Hélas, à vouloir peut-être viser trop haut, il tombe à la Tissot Sprint et de nouveau au warm-up ; ce qui l’obligera à prendre le départ avec sa deuxième moto. Sincèrement, on ne savait pas trop quoi attendre, alors dans le doute, on a mis un soft à l’avant. Entre la chaleur et les 27 tours à couvrir, ça constituait un risque. Mais il fallait qu’il récupère sa confiance. Lorsqu’il y a eu cet accrochage entre Luca Marini et Alex Márquez, on s’est dit : « Merde, maintenant il s’est fait décrocher du groupe », alors qu’il avait signé un bon envol. À notre grande surprise, il est revenu néanmoins au contact et a maintenu une cadence plutôt élevée. Au bout du compte, il se classe quatrième, à seulement 1.5 seconde de Johann Zarco et en ayant réussi à contenir l’Aprilia officielle d’Aleix. Alors oui, ce n’est pas un podium, ni une victoire. Mais pour nous, c’est tout comme ! Il ne faut pas oublier que c’est à peine sa cinquième course en MotoGP™. Et des rookies qui ont été capables de telles prestations, de vous à moi, il n’y en a pas eu beaucoup. »
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A.Fernández, un pilote sous-estimé
« Le plus triste dans tout ça, ce sont ces questions que les médias lui posent parfois, du style : « tu ne crains pas de devoir céder ta place à Pedro la saison prochaine ? » ou quand j’entends « de toute façon, il est là en attendant que Pedro arrive. » Ça m’énerve, car honnêtement depuis le début d’année, il fait de superbes performances qui passent presque tout le temps inaperçues. Certains diront : ‘oui, là il a terminé dixième car il y a eu des chutes’… C’est vrai mais pas que ! Regardez, ce week-end, il a atteint la Q2, il repart avec le septième meilleur temps absolu en course et finit tout proche du Top 3. Clairement les performances étaient là […] Certes, le pilote a besoin de son équipe et réciproquement. Après, quoi qu’on en dise, une fois que les feux s’éteignent, ils sont un peu seuls face à eux-mêmes. Et là, il a clairement démontré de quoi il était capable : chapeau ! Franchement, je suis heureux de voir que ça fonctionne aussi bien. Augusto est un garçon si attachant, discret, appliqué… Comme Dani [Holgado], il apporte d’ailleurs au team une forme de sérénité. Quand on évolue dans un tel environnement, c’est tellement plus agréable. »
Le Grand Prix de France, un franc succès
Hervé Poncharal, tout comme l’ensemble du clan Tech3, aura par ailleurs grandement apprécié l’ambiance tout au long de ce week-end tricolore.
« Étant en contact avec Claude Michy tout au long de l’année, je savais qu’il y aurait du monde… et c’est ce qu’on veut voir ! En plus, la météo aura été de notre côté. Franchement, j’ai passé de superbes moments en compagnie des fans, que ça soit à la fanzone ou au hero walk. Ce fut comme une sorte de communion. Même les pilotes ont adhéré en nombre. À vrai dire, ça se voit que c’est un public de connaisseurs, de passionnés. Au passage, j’ai été assez surpris par le nombre d’enfants présents : toutes les générations étaient réunies. »
P.Espargaró, impatient de revenir
Cette euphorie ne l’empêchait pas d’avoir une petite pensée pour son second pilote MotoGP™, en la personne de Pol Espargaró (GASGAS Factory Racing Tech3), forfait depuis cette violente chute de Portimão. Dans cette interview, le patron du team Tech3 donnait justement de ses nouvelles.
« On s’écrit très régulièrement. D’ailleurs, pendant la course alors que j’étais sur le muret avec son chef mécanicien Paul, il nous a appelé en FaceTime. On n’entendait quasiment rien à cause du bruit mais on s’est fait un coucou. Tout ça pour dire qu’il suit de près ce qu’il se passe. Il bosse énormément de son côté. Cette semaine, je sais qu’il avait pas mal d’examens dans le but d’affiner le potentiel feu vert médical. Son objectif serait à vrai dire de revenir au Mugello. Après, pour en avoir parlé encore ce week-end au Docteur Charte, ses blessures étaient assez importantes. Donc mieux vaut attendre que ça se soit bien recalcifiée avant d’envisager un retour à la compétition. On a la chance qu’il y ait un break entre Le Mans et le Mugello… alors on espère. Quoi qu’il en soit, on ne plaisante pas avec la santé, qui plus est avec la colonne. Là, il pourrait rouler sur une moto physiquement. Le problème c’est s’il tombe ou si quelqu’un le percute. Lui en tout cas trépigne d’impatience. On est d’autant plus dans le regret que Pol, Jack et Brad étaient à un niveau similaire cet hiver. »
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