C’est un ‘Triumph’ !

Steve Sargent de chez Triumph a accordé une interview à motogp.com suite à la toute première épreuve disputée en tant que motoriste officiel

Le Grand Prix VisitQatar nous aura offert plusieurs records, y compris en Moto2™. Au-delà de marquer un tournant historique avec l’arrivée de Triumph en tant que motoriste officiel de la catégorie, cette course aura été jusqu’au bout hautement disputée, comme en témoignent ces 23 millièmes qui séparaient le vainqueur Lorenzo Baldassarri (FlexBox HP40) de Tom Lüthi (Dynavolt Intact GP) sur la ligne d’arrivée. Après la course un debriefing s’imposait en compagnie du chef de produit Triumph Steve Sargent.

Une des premières questions évoquées fut celle de la fiabilité et pour le moment, la marque britannique a rempli son contrat puisqu’un seul abandon fut à déplorer en course pour des raisons mécaniques, non liée au moteur !

« Voir toutes ces motos en piste et ne connaître aucun problème majeur, c’est ce à quoi nous nous efforçons encore aujourd’hui, déclare-t-il. Nous avons beaucoup testé cette moto, nous avons fait beaucoup d’essais que ça soit au banc moteur ou en piste avec des pilotes très pointilleux […] Assister à une course aussi serrée pour nos débuts, ça annonce la couleur. Les écarts étaient si minces entre le premier et le deuxième, même chose entre le troisième et le quatrième… C’est bon pour nous, pour les fans et le Championnat ! »

Ces écarts, qui étaient de l’ordre de 26 et deux millièmes, ne sont pas le seul indicateur des promesses affichées par ce nouveau motoriste. À titre indicatif, les huit premiers des qualifications ont battu la pole 2016 de Jonas Folger, qui demeurait le tour le plus rapide dans cette catégorie. Pour vous faire également une idée, lors du Test à Jerez, Brad Binder (Red Bull KTM Ajo) et Sam Lowes (Federal Oil Gresini Moto2) se seraient hissés sur la première ligne aux côtés de Valentino Rossi en 2004… et pour Steve Sargent il n’y a pas de raison pour que ça s’arrête !

« Si les conditions sont bonnes, je ne vois aucune raison qui empêcherait ces motos de battre les records existants sur les autres pistes. Et je pense que les chronos descendront davantage la saison prochaine, car ils sauront exactement comment marche cette moto pour hausser le ton. Avec le caractère du moteur, sa puissance et son couple, ils devraient être amplement capables d’arriver. »

18 courses restent encore à disputer, mais le niveau de performance est déjà à la hauteur des espérances aux yeux de beaucoup. Le moteur n’est à vrai dire pas le seul changement cette année. Combiné à ce moteur, figure aussi le nouvel ECU ; le but étant que ‘cette catégorie soit un cran au-dessus du Moto3™, mais dans un format plus simple que le MotoGP™’, selon les propres termes du directeur des technologies Corrado Cecchinelli. Et l’amélioration des performances n’est pas la seule source de motivation, il y a aussi tout l’aspect technique. « À travers ce nouveau moteur, nous souhaitons franchir une nouvelle étape. Le ‘Ride-by-wire’ nous aidera à faire un pas en avant pour ce qui est de la gestion du couple. Pour la première fois, équipes et pilotes vont découvrir qu’il est possible de faire fonctionner le moteur comme bon vous semble. »

‘Faire ce qu’on veut du moteur’ et apprendre à tirer le meilleur de sa machine, c’est justement quelque chose qui viendra avec le temps, au fur et à mesure que les pilotes gagneront en expérience, Steve Sargent en est convaincu.

 « Ce GP du Qatar fut une franche réussite et nous voulons continuer dans cette voie. Nous travaillons en étroite collaboration avec ExternPro pour nous assurer qu’ils soutiennent les équipes. Nous concernant, nous sommes là pour toute assistance technique, mais je pense que c’est aux équipes de voler de leurs propres ailes et de se familiariser avec la moto pour voir le potentiel qu’ils peuvent en tirer. De nombreux pilotes nous ont confié que le meilleur était à venir, car ils étaient encore dans une phase d’apprentissage. Après tout, ils n’ont qu’une seule course au guidon de cette moto. Je suis convaincu qu’ils se sont tous posés en compagnie de leur équipe pour expliquer comment ça s’était passé et ce sur quoi ils pouvaient continuer de travailler […] Avec les premières données, on constate en tout cas que les pilotes les plus rapides sont ceux qui ont un style de pilotage plus fluide. »

Enfin, un élément n’est certainement pas passé sous silence : le bruit ! « Au tout début de développement, nous avons entendu une moto faire un tour et le bruit était juste formidable. En novembre dernier, quand tout le plateau était enfin réunies en piste, j’en ai eu des frissons, pareil que ce dimanche au moment du départ de la course. »

Rendez-vous pour l’acte 2 qui se tiendra en Argentine, dans très exactement trois semaines.

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