L’attente fut longue pour Albert Arenas (Sama Qatar Ángel Nieto Team). Contraint au repos forcé après cette chute survenue à vélo fin mars, l’Espagnol va néanmoins pouvoir reprendre la compétition dès le week-end prochain à Jerez. En amont de cette épreuve, le représentant du team Sama Qatar Ángel Nieto Team nous a accordé une interview ; un entretien où il revient sur les circonstances de l’accident et sur cette période compliquée qui s’en est suivie.
Esto ya ha acabado!!! En 10 días de vuelta con mi equipo @angelnietoteam en Jerez???????????????????????????????? vamossssss
— Albert Arenas (@AlbertArenas75) 23 de abril de 2019
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Gracias a todos por vuestro apoyo durante estos días, gracias al Dr. Charte, Dr. Muchart, Dr. Mir y a la Dexeus!!! ????????✊???? pic.twitter.com/QX9XtY6TAm
Avant toute chose, comment vas-tu ?
« Ces derniers jours ont été assez éprouvants, mais ça va mieux… surtout depuis que j’ai le feu vert des médecins pour courir à Jerez. Ce mardi matin, j’ai été faire un ultime scanner à l’hôpital Dexeus et les résultats ont été concluants. »
As-tu repris l’entraînement ?
« À compter d’aujourd’hui, je pourrais y aller avec un peu plus de punch disons, même si ça fait déjà cinq jours que je me suis mis à la natation, c’est bien pour le cardio. Je combinais ça avec quelques exercices mais de façon très tranquille. À partir de maintenant, c’est reparti. »
À quel niveau penses-tu arriver à Jerez ?
« Ce qui me gêne le plus, c’est cette petite fracture au niveau de la côte… Et je ne sais pas à quel point ça m’handicapera sur la moto. Je vais m’entraîner avec l’objectif d’arriver à 100%, je vais faire comme si tout était normal. On aura une idée plus précise vendredi prochain. »
Ça fait un mois depuis cet accident de vélo. Comment as-tu vécu cette période ? Qu’est-ce qui a été le plus compliqué pour toi, l’aspect physique ou mental ?
« Sans nul doute sur le plan mental, car j’étais un peu dans l’inconnu. Je ne savais pas ce qu’il se passait, si j’allais pouvoir être en Argentine. Ça n’a pas été évident à assimiler, il a fallu que je prenne mon mal en patience. J’ai essayé de faire d’autres choses, de bouquiner, de me distraire un peu pour tenter de le vivre au mieux. »
Il faut aller de l’avant, mais peux-tu nous expliquer ce qu’il s’est passé exactement ce jour-là ?
« Avec Álex {Rins} on avait décidé d’aller faire un tour de vélo, notre ultime entraînement avant d’aller en Argentine. On sortait à peine et dans un rond-point de Sant Cugat, je me suis pris un nid de poule. Je l’ai pas vu, car il y avait un léger renforcement avec une plaque d’égout et je regardais au loin. J’ai pas eu le temps de réaliser, le guidon s’est plié et a tapé dans mes côtes de façon assez brutale. Je pensais que c’était rien, mais j’avais du mal à respirer et je ne me sentais pas forcément bien. Et puis lorsque les médecins ont commencé à évoquer cette blessure à la rate, c’est là que j’ai commencé à avoir peur, car on sait l’urgence de ce genre d’intervention. J’étais un peu sous le choc. Moi, j’étais persuadé de partir le lendemain en Argentine et en fait non, ils m’ont dit : ‘Toi, tu vas nulle part, parce qu’on doit t’opérer’. C’était vraiment une sensation bizarre, mais à partir du moment où j’ai été pris en charge, les docteurs ont fait un superbe travail. »
Quelle a été l’importance de ton équipe et de ton entourage dans ton processus de récupération ?
« À l’hôpital, c’était un peu l’inconnu, car je ne savais pas quand est-ce que j’allais pouvoir revenir. Ils m’ont juste dit que je sortirai dans peu de temps et que je retrouverai une vie normale, mais ils ne m’ont pas donné de date précise pour autant. Chaque jour, mes amis venaient me voir et je reconnais que leur soutien m’aura été d’une aide très précieuse. Ça n’a pas été évident d’annoncer à l’équipe que je ne serai pas à Termas. Ceci étant, ils m’ont toujours soutenu. Ils étaient confiants quant au fait que je reprendrai très vite. Le meilleur moment finalement, ça a été quand je les ai appelés pour leur dire que j’étais de retour. C’était comme une victoire, car franchement je ne l’ai pas super bien vécu. Malgré tout, j’essayais toujours de surveiller mon alimentation, mon sommeil et de garder ce côté positif. Je pense d’ailleurs que c’est aussi pour ça que j’ai récupéré aussi ‘vite’.»
Tu comptes actuellement 35 points de retard sur le duo Jaume Masia – Arón Canet. Est-ce que tu penses que c’est récupérable ?
« C’est faisable, mais je dois avoir bien en tête que ça ne se récupère pas en l’espace d’une ou deux courses. Il faut y aller petit à petit, sans s’offusquer. Et puis ça sera important d’arriver à Jerez avec mes sensations du Qatar, car au final c’est une blessure que je me suis faite en dehors d’un circuit. Qu’importe ça appartient désormais au passé. J’ai confiance en l’équipe et réciproquement ils ont confiance en moi. »
Est-ce qu’un pilote a particulièrement attiré ton attention, lorsque tu as regardé les courses ?
« On apprend toujours des choses, en ayant un regard extérieur. Mais en tout cas, ça m’a permis de voir qu’il n’y avait clairement pas un favori. C’est un peu une loterie et c’est le plus régulier du week-end qui s’en sort. Arón en fait partie. Il essaie toujours d’être là. »
Et pour finir qu’attends-tu de ce GP d’Espagne ?
« En 2017, avec Mahindra, j’y avais réalisé ma meilleure course. L’an passé, j’avais en revanche été contraint à l’abandon à cause de soucis de pneus, mais c’est un tracé qui me plaît beaucoup. Sans compter que j’y ai remporté ma première course de CEV. J’en ai de très bons souvenirs. Il y a quelques mois, nous y avions fait de très bons Tests aussi, de quoi me donner confiance. Je crois que c’est un circuit magistral pour y effectuer son retour. Vous êtes un peu chez vous et j’ai vraiment hâte de retrouver toute mon équipe. »