D’Albacete à Jerez : Miller - Bagnaia, dix ans plus tard…

En 2011, les deux hommes – désormais coéquipiers chez Ducati – étaient déjà réunis sur un podium… du FIM CEV Repsol.

Ducati aura vécu une journée de rêve ce dimanche, en signant son tout premier doublé à Jerez, avec Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) et Jack Miller (Ducati Lenovo Team), le tout premier de la marque depuis celui signé par son ancien binôme Andrea Dovizioso – Jorge Lorenzo au GP de République tchèque.

Au travers de ce succès, l’Australien faisait également taire les critiques émises à son sujet, lui qui ne s’était jusqu’alors jamais illustré sur le sec. Le n°43 succédait ainsi à Loris Capirossi, dernier pilote à avoir triomphé sous ces couleurs en Andalousie, c’était il y a très exactement 15 ans.

Mais ce doublé avait une signification encore plus particulière, dans la mesure où tous deux avaient déjà été réunis dix ans plus tôt sur un podium, à l’époque du FIM CEV Repsol. C’était plus exactement sur le circuit d’Albacete, le 11 septembre. Ce jour-là, un Italien prénommé Francesco Bagnaia, tout juste âgé de 14 ans y remportait sa tout première course 125cc, tandis qu’un certain Jack Miller, classé deuxième à six seconde, y goûtait à son premier podium. Qui aurait dit que l’histoire se répéterait…

Miller_2021

Et le sujet était justement abordé en conférence de presse. « C’est marrant, parce qu’une vidéo a justement été faite il y a une semaine sur tous ces pilotes issus de ce Championnat, commençait par souligner Jack Miller. C’était mon premier podium et son premier podium aussi. Le problème, c’est que je faisais déjà plus ou moins la même taille, alors que lui, je m’en souviens, il m’arrivait là… Il était tout petit. On avait quoi ? 13, 14 ans ? Difficile d’imaginer que dix ans plus tard, on aurait signé les deux premières places du GP d’Espagne, qui plus est pour le compte de la même équipe. C’est assez impressionnant, mais les rêves deviennent réalité. »  

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Quoi qu’il en soit, ce triomphe venait récompenser des années de sacrifice pour Jack Miller, submergé par l’émotion dans le parc fermé. Surtout que le natif de Townsville était passé par une période compliquée. Récemment érigé au rang de pilote officiel et cité parmi les grands favoris durant la pré-saison, Jack Miller avait dû se contenter d’une neuvième place à deux reprises à Losail, avant de se faire opérer d’un syndrome des loges au bras droit. Et à son retour en Algarve, ce dernier était parti à la faute dans le virage 3. Mais le représentant du Ducati Lenovo Team aura su rebondir à merveille, en sautant sur l’occasion lorsque Fabio Quartararo rencontrait lui-même des soucis au bras. Lequel tiendra bon pour empocher sa première victoire depuis Assen 2016…

« Ça a été une montagne russe d’émotions, reconnaît-il. Ces dernières semaines ont été tellement éprouvantes. J’étais en colère, frustré, j’avais perdu confiance en moi. Mais une personne a su me rassurer… D’ordinaire, c’est ma maman qui endosse ce rôle, sauf que cette fois ça a été Lucy (Crutchlow). Elle m’a appelé durant le week-end pour me dire ‘tu es bon, allez tu peux le faire’, sur un ton un peu agressif vous savez. Elle m’a encore renvoyé un message ce matin et je l’en remercie, car parfois ce sont des mots que vous avez besoin d’entendre. Après tout, vous êtes des humains, c’est normal d’éprouver des doutes. » Des doutes qui ont visiblement été dissipés.

En tout cas, ce podium est une nouvelle fois la preuve que le FIM CEV Repsol est un magnifique tremplin pour les jeunes. Francesco Bagnaia allant jusqu’à qualifier cette filière de ‘bonne école’. D’autant plus que le voici désormais installé en tête du Championnat pour deux points : du jamais vu !

Et ce doublé n’est peut-être que le premier d’une longue série…

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