Dans la carrière d’un pilote, il y a des dates qu’on n’est pas près d’oublier, comme ce 20 mai 2012 pour Louis Rossi, désormais consultant pour Canal+. Ce jour-là, la météo ne donnait guère envie de mettre un pied dehors… Mais pas de quoi rebuter le public, venu en nombre soutenir le local de l’étape. D’autant plus que la victoire finissait par lui revenir, sa toute première en mondial ! Dix ans plus tard, notre rédaction a souhaité savoir quel souvenir il en gardait.
« Après un départ plutôt prudent, j’avais réussi à remonter sur ce groupe de cinq et je sentais qu’il y avait possibilité de se détacher avec Maverick, car notre rythme était supérieur à celui des autres. C’est vrai qu’il y a aussi eu pas mal de chutes. Et puis au bout du compte, il m’a abandonné… » Le n°96 fait bien sûr référence à ce moment où le Catalan, comme Héctor Faubel et Miguel Oliveira avant lui, se faisait piéger en tête de course. Sept boucles restaient alors à couvrir. « Je me suis dit que seul, ça allait être long, ajoute-t-il. Mais j’ai poursuivi ma route, tout en essayant de ne pas commettre d’erreurs. L’écart a continué de grandir et j’ai gagné ! »
Le n°96 franchissait en effet le drapeau à damier en vainqueur, avec plus 27 secondes d’avance sur son plus proche poursuivant Alberto Moncayo. « J’en garde forcément un souvenir incroyable dans la mesure où il s’agissait de mon premier succès, c’était au Mans, en présence d’une foule déchaînée malgré les conditions, commente-t-il. J’ai encore en mémoire les clameurs du public dans ce dernier tour et au moment du passage sur la ligne : ça hurlait, mais tellement fort… J’avais limite l’impression d’être à un concert de Queen. »
L’émotion était à vrai dire tout aussi intense sur le podium. « On ressent énormément de fierté, car on ne se rend pas compte de tout le boulot qu’il y a derrière, de tous les sacrifices. Sans compter que je suis originaire du Mans, j’étais chez moi… Ça rendait le moment encore plus fou ! Il y avait comme une sorte de communion avec le public. Et je me rappelle très bien ces visages en bas du podium. Ils étaient tous là : mon équipe, mes proches et ceux m’accompagnaient au quotidien dans cette aventure. »
Depuis, la Marseillaise n’a plus jamais retenti dans la Sarthe. Ces deux dernières années, Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) est parti de la pole. Malheureusement ses plans ont à chaque fois été sabotés par une averse. Alors cette troisième tentative sera-t-elle la bonne ? « En tout cas je leur souhaite car c’est vrai que 10 ans… ça commence à remonter, admet le Manceau. Ça serait sympa que la Marseillaise résonne avec un des deux. Sportivement, ils en sont capables. »
Quant à cette saison 2022, Louis Rossi s’attend à une intense bagarre. « Il y a beaucoup de possibilités pour différents pilotes et différentes marques de s’imposer : ça fait toute la beauté du MotoGP™, chacun a ses chances. On vit un début de saison incroyable. Il y a un patron qui est en train de gentiment s’installer, un certain Fabio Quartararo. Derrière, ce n’est pas encore tout à fait clair, même si on voit qu’il y a de la régularité chez Aprilia et que Francesco Bagnaia est en train de revenir aux avant-postes. Il va encore se passer beaucoup de choses. Je pense quoi qu’il en soit qu’on va assister à des courses extrêmement disputées, » affirme-t-il.
Dans l’immédiat rendez-vous donc ce week-end, avec Louis Rossi et toute l’équipe de Canal+, pour peut-être assister au retour d’un Français sur la plus haute marche du podium au Mans.