« Dieu merci, nous sommes encore des humains », par N.Harris

L’ex-commentateur du MotoGP™ revient sur toutes ces fois où pilotes, équipes ou commentateurs se sont trompés dans le décompte des tours.

Dans un monde où on ne jure plus que par l’électronique, l’aérodynamique et les disques en carbone, ça fait du bien de rappeler que le pilote reste encore maître de sa machine. Le malheureux épisode d’Aleix Espargaró (Aprilia Racing) en est la preuve.

Pour sa défense, le Catalan n’est pas le premier à avoir commis une telle erreur… et très certainement pas le dernier ! Incrédulité, frustration et colère : voici les émotions ressenties à l’arrivée dans le clan du n°41, qui a grandi juste à côté du circuit. Convaincu d’avoir franchi la ligne d’arrivée, le représentant Aprilia avait commencé à saluer son public à un tour du but. Il perdait alors le bénéfice de sa deuxième place. Il finissait malgré tout par se rendre compte de sa boulette ; ce qui lui permettait de sauver un Top 5.

13 ans plus tôt, Julián Simón avait déjà anéanti toutes ses chances de victoire sur ce même tracé de Barcelona-Catalunya en 125cc. Il avait célébré son succès une boucle trop tôt et comme Aleix, il admettra après la course avoir regardé la tour au lieu de son panneautage. Au bout du compte, il se classera quatrième. Mais que le natif de Granollers se rassure, cette année-là, son compatriote avait fini par empocher le titre.

En 2014, Alex Rins nous offrait un scénario similaire à Brno. Et vu qu’il était 16 en bagarre à ce moment-là, il se voyait repoussé au neuvième rang : de quoi faire le bonheur d’un certain Alexis Masbou !

Sans oublier ce GP du Portugal 2006. Kenny Roberts pensait également en avoir terminé. Ne voyant pas le drapeau à damier, il comprit aussitôt qu’il lui restait encore un tour à couvrir. Toni Elias et Valentino Rossi l’avait toutefois déjà dépassé. L’Espagnol s’illustrait d’ailleurs pour deux millièmes vis-à-vis du Dottore qui, grâce à ces 20 précieux points, reprenait l’ascendant au Championnat sur Nicky Hayden. Cela dit, la couronne revenait tout de même à son adversaire à Valence.

Cependant, ça serait injuste de ne blâmer que les pilotes, car c’est aussi arrivé à certains commentateurs de se tromper. Souvenez-vous à Jerez en 1996, lorsque le speaker du circuit avait prématurément annoncé la fin d’un combat titanesque entre Mick Doohan et Alex Crivillé. La foule avait du coup envahi la piste. Lancés à pleine allure, les deux hommes parvenaient miraculeusement à les éviter. Alex Crivillé tombera dans le dernier virage, tandis que l’Australien s’illustrera.

Et parfois, la confusion envahit même les équipes. En 2013, comme la piste de Phillip Island venait d’être surfacée et qu’aucun Test n’y avait été réalisé, les teams avaient pour consigne d’y observer un changement de moto au tour 9 ou 10. Les mathématiques n’ont jamais été mon point fort, mais quand j’ai vu Marc Márquez poursuivre au 11e passage, je me suis demandé d’où venait la faute. Il s’avère que cette fois, je n’étais pas en tort. N’ayant pas respecté la fenêtre d’arrêt aux stands, l’octuple Champion du Monde allait être disqualifié… ce qui ne l’empêchera pas d’être sacré.  

Dieu merci, nous sommes encore des humains.

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