Les courses sprint seront officiellement introduites à compter de la saison prochaine, mais au fond elles ne sont pas nouvelles. Elles n’étaient sans doute pas prévues, mais on y a déjà assisté par le passé sous diverses formes. Une chose que nous n’avons jamais su contrôler : la météo et tout particulièrement la pluie. Quand cette dernière s’invitait, ça donnait généralement lieu à de mémorables courses sprint, bien que la pagaille s’installait en salle de presse, comme dans la cabine commentateurs.
Participez à ce sondage et tentez de gagner un VidéoPass !
Le GP d’Italie 2004 est justement une de ces épreuves que je n’oublierai jamais. Ce fut la plus courte de l’histoire en catégorie reine… à peine six tours, l’équivalent de 31.470 km. Pourtant, tout se déroulait à merveille, jusqu’à l’apparition de ces quelques gouttes.
VIDÉO – LA COURSE MotoGP™ DU MUGELLO 2004
Nous étions si à l’étroit dans nos cabines commentateurs qu’il fallait s’installer de biais. On pouvait donc voir tous nos confrères. Et au fur et à mesure où les nuages ont commencé à s’amonceler au-dessus du circuit, je pouvais les voir froncer les sourcils, compter sur leurs doigts. Ce fut un événement fantastique à commenter, qui illustrait à lui-seul la qualité et l’excitation de cette saison 2004. Valentino Rossi, Makoto Tamada, Max Biaggi, Loris Capirossi, Sete Gibernau, Marco Melandri et Nicky Hayden bataillaient aux avant-postes. Puis je me suis demandé combien de tours les pilotes devaient effectuer pour que l’intégralité des points soient attribués en cas de drapeau rouge et combien ils devaient en faire si un nouveau départ était donné, si les temps des courses seraient additionnés… Mais par chance mes collègues Gavin Emmett et Matt Roberts avaient eux révisé, à la différence de certains.
Au 17e passage, Valentino Rossi décidait finalement de lever la main et personne n’osera discuter, pas même la Direction de Course, qui allait immédiatement interrompre l’épreuve. Il se dira, même si ça ne fut jamais prouvé, qu’un broadcaster rendit l’antenne, persuadé d’avoir été témoin d’un nouveau triomphe de Rossi. Quel dommage car c’est précisément à ce moment que la partie d’échec débutait !
Les pilotes repartaient en effet pour six boucles décisives, de pur chaos. Il s’avère que la pluie finissait par cesser, du coup une grande majorité d’entre eux optait pour des slicks. Puis une légère brume faisait son apparition histoire de pimenter un peu plus le spectacle. De Norick Abe à Troy Bayliss, en passant par Ruben Xaus : tous se sont succéderont en tête, mais Valentino Rossi aura une fois de plus le dernier mot. Sete Gibernau et Max Biaggi conservaient également leurs deuxième et troisième places.
Le format Flag-to-flag sera introduit en MotoGP™ la saison suivante, mais pas dans les plus petites catégories. En 2008, le GP de France 125cc fut la plus bref de tous les temps. Sans surprise des trombes d’eau obligeront à stopper la course, longue initialement de 24 tours. Cinq autres seront par la suite à disputer, au plus grand bonheur du public tricolore, qui assistait ce jour-là à la victoire du Toulousain et futur Champion du Monde Mike di Meglio.
Une pensée enfin à tous les participants de ce GP d’Ulster 1954, qui auront parcouru 179 km pour la gloire, dans la mesure où la distance minimum à couvrir était à l’époque de 200 km, si jamais la pluie surgissait…