KTM : D’une discrète pré-saison aux avant-postes…

Durant la pré-saison, deux marques dominaient clairement : Ducati et Aprilia. À l’inverse, KTM avec Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing) et sa nouvelle recrue Jack Miller (Red Bull KTM Factory Racing) s’étaient montrés plus en retrait. Constamment en dehors du Top 10, la situation commençait même à devenir un peu inquiétante.

Mais à la surprise générale, Jack Miller s’invitait au sommet de la hiérarchie dès la deuxième séance de Portimão. L’Australien ira jusqu’à mener la Tissot Sprint pour tout compte fait terminer quatrième. Quant au n°33, encore diminué au niveau du cou, ce dernier décrochait une honorable sixième place sur la course principale.

Une semaine plus tard en Argentine, Brad Binder réalisera ensuite un départ à couper le souffle samedi et plus personne ne le reverra. Le lendemain, c’était au tour de Jack Miller de grappiller dix positions depuis la sixième ligne. Pourtant, il s’agissait de sa première course au guidon de la RC16 sur le mouillé. Alors comment expliquer cette soudaine amélioration ?

Changements en matière d’électronique et frein moteur à Portimão

À Valence, lors de sa première sortie avec la KTM, Jack Miller avait déclaré qu’il avait l’impression d’actionner un bouton ‘marche/arrêt’ avec la poignée de gaz. Il ne pouvait tout simplement pas accélérer de façon progressive : à l’opposé même de ce qu’il aura démontré en Algarve.

Pareillement, les progrès relatifs au frein moteur ne peuvent pas être sous-estimés. Preuve en est : si Brad Binder utilisait habituellement le pneu le plus dur à l’avant, son coéquipier était cette fois chaussé du composant le plus tendre. Alors comment a-t-il bien pu les faire fonctionner ?

« Je ne sais pas si vous avez pu voir, mais avec la KTM, arrivé dans le virage, ça fait un peu comme ça, montrait-il en mimant de la main. Avant, je n’arrivais pas vraiment à ralentir. Sauf que le fait d’avoir la moto dans cette position, ça enlève beaucoup de charge sur l’avant et je ne suis plus autant sur le fil du rasoir. En fait, ils ont pu me donner cette glisse, tout en décélérant et gardant la moto droite, donc ça fonctionne. »

Et cette avancée est de taille puisqu’en utilisant des gommes plus tendres, ils seront aussi en mesure de performer sur des courses plus courtes, dans des conditions plus fraîches ou quand le grip est tout simplement moindre.

Stabilité, maniabilité et adhérence à l’arrière

Jack Miller révélait par ailleurs que des évolutions conséquentes avaient été faites en termes de maniabilité à Portimão. « Le grip était tout simplement incroyable », commentaient les deux pilotes, ajoutant que ces chronos avaient été rendus possibles grâce à des réglages un peu différents.

« Nous avons fait un grand pas en revenant essentiellement à nos setups du Portugal, avec une moto plus basse. Nous avons essayé l’inverse dans l’espoir d’obtenir un peu plus d’adhérence, mais ça ne s’est pas vraiment avéré payant, » expliquait le natif de Townsville le vendredi de Termas. Après quoi, je me suis senti plus à l’aise et j’ai pu faire de bien meilleurs tours. » Il n’y a qu’à voir ce dont Brad Binder fut capable le samedi après-midi pour saisir tout le potentiel de cette KTM.

Miller et son chef mécanicien gagnent en expérience

Autre paramètre à tenir en compte : Jack Miller a pu amener avec lui son chef mécanicien, Christian Pupulin, avec qui il a notamment gagné cette course au Japon ; un homme qui connaissait les moindres secrets de la Desmosedici.

La balle est à présent dans leur camp. Brad Binder devrait avoir totalement récupéré d’ici Austin… Un tracé que Jack Miller adore pour y avoir terminé deux fois sur le podium en MotoGP™.