Le MotoGP™ a fait un retour fracassant en Europe, les spectateurs se rendant en masse au circuit de Jerez-Ángel Nieto pour la quatrième manche du Championnat du Monde 2023. Ceux qui étaient présents sur place n'ont certainement pas été déçus par le spectacle offert en piste tout au long du week-end, Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing) et Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) s'adjugeant respectivement la Tissot Sprint et la course du dimanche, tandis que Dani Pedrosa a conquis le cœur des fans à l'occasion de sa wildcard pour KTM.
Bon nombre de sujets ont été abordés ce week-end, alors sans plus attendre, voici les points à retenir du Grand Prix d'Espagne.
« Je dois essayer, sinon je ne dormirai pas la nuit. »
Jerez et les dépassements au dernier virage sont deux figures indissociables de notre sport, et nous n'étions qu'à quelques centimètres d'en avoir une nouvelle confirmation ce dimanche. Après avoir mené la majorité de la course, Brad Binder a vu Pecco Bagnaia lui passer devant à quelques tour de la fin. Dans la dernière boucle, le Sud-Africain était collé dans les échappements du Champion du Monde en espérant marquer un peu plus l'histoire du virage Jorge Lorenzo.
« Dans la ligne droite opposée, je pense que j'étais bien. Sur la deuxième, je me suis beaucoup rapproché, mais je n'ai pas eu la meilleure trajectoire. Je me suis dit que si je réussissais vraiment bien les deux dernières lignes droites, il fallait que j'essaie, sinon je ne dormirais pas la nuit, mais Pecco a fait un avant-dernier virage parfait et a freiné en milieu de piste. Si j'y étais allé, j'aurais dû prendre le vibreur. C'était fantastique, j'ai passé un excellent moment, c'était une course très amusante. Avec Jack et on s'est dépassés plusieurs fois dans le dernier virage, c'était vraiment cool. C'était sympa de rouler en supermotard avec les gars. On va essayer de refaire ça au Mans. »
« On s'attaque aux cadors maintenant ! »
Ce fut un week-end formidable pour KTM à Jerez avec une victoire en Tissot Sprint et un double podium qui confirment les progrès réalisés en début de saison par l'usine autrichienne. Pour Jack Miller, qui a troqué le rouge de Ducati pour l'orange de KTM pendant l'intersaison, les efforts payent déjà. Après la course, le n°43 n'a pu contenir sa joie devant la capacité de son équipe à bousculer la hiérarchie.
« On a été en mesure de faire un peu de spectacle. C'est génial pour l'équipe et les gars à la maison qui ont travaillé si dur ces deux derniers mois pour construire notre moto. On s'attaque aux cadors maintenant et c'est vraiment super. »
« Il voulait juste me doubler une deuxième fois pour se frotter à moi. »
Quelques morceaux de peinture ont été décollés dans la bataille pour le podium et la victoire en Andalousie, avec une manœuvre peu académique de Pecco Bagnaia sur Jack Miller. L'Italien a été pénalisé pour cela, se voyant contraint de rendre la position. Les deux protagonistes ont donné leur version des faits après la course.
Pecco Bagnaia : « Je ne veux pas en dire trop sur la pénalité, juste que je l'accepte, mais qu'à l'avenir on a besoin de régularité. Si aujourd'hui je suis sanctionné pour cette manœuvre, qui pour moi n'était pas si risquée, mais si l'on considère les autres touches que nous avons déjà vues cette année, je veux juste de la constance et si je la vois, je l'accepte. »
Jack Miller : « C'était une de ces fameuses manœuvres. Je ne m'y attendais pas, je ne savais pas qu'il arrivait. On a vu un nombre incalculable d'incidents de ce genre dans ce virage. En général, les deux gars finissent par faire un high-side, ou même les trois dans le cas de Dani, Jorge et Dovi dans cette courbe. »
« Bien sûr, j'étais frustré, comme vous pouvez le voir, mais je me suis remis au travail. J'ai immédiatement dû doubler Jorge au huitième virage puis je suis parti en chasse de Pecco. Honnêtement, j'ai cru que sa moto était tombée en panne ou quelque chose comme ça quand il a ralenti à l'intérieur du premier virage. Il voulait juste me doubler une deuxième fois pour se frotter à moi. »
« Ça ne mérite clairement pas une pénalité. »
Pour rester dans le thème des pénalités, Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) a subi la foudre des commissaires et s'est vu sanctionner d'un Long Lap, qu'il a même dû effectuer à deux reprises, pour son implication dans la chute du premier tour qui a entraîné un drapeau rouge. Autant dire que le Français et Yamaha n'étaient pas d'accord avec cette décision.
Fabio Quartararo : « Il n'y a pas eu d'explication claire. De notre côté, je pense que nous ne voyons rien d'étrange et que ça ne mérite clairement pas une pénalité, mais vous savez, c'est le passé... et je l'ai fait deux fois ! »
« J'étais sur le point de pleurer ! »
Dani Pedrosa, en wildcard sur la KTM, a reçu un accueil extraordinaire de la part du public, et le « petit samouraï » a admis qu'il était presque submergé par l'émotion.
« J'ai vraiment apprécié ce tour. À un moment donné, on s'est arrêtés et on m'a interviewé, et j'étais sur le point de pleurer ! Ce n'était pas seulement à cause de la foule, qui était pleine, bondée, et qui scandait mon nom, mais aussi à cause des pilotes, j'ai été très surpris. Ils étaient tellement cool qu'ils se sont joints à la fête et m'ont acclamé eux aussi ! C'était génial. »
« À 6h30 du matin, c'était déjà plein ! »
Pour son retour en Europe, le MotoGP™ a été accueilli à bras ouverts par les fans. En effet, 163 479 d'entre eux ont rempli les tribunes de Jerez pendant trois jours placés sous le signe de la fête, pour le plus grand plaisir d'Alex Márquez (Gresini Racing MotoGP™).
« On est repartis sur ces bases. C'est vrai qu'avec la situation Covid, beaucoup de choses se sont un peu arrêtées côté fans parce que les gens ne venaient plus sur les circuits, donc c'est plus difficile de suivre les courses. C'était vraiment agréable de voir la foule. À 6h30 du matin, c'était déjà plein. Je dormais à cette heure-là ! »
« Il faut améliorer le système. »
Malheureusement, tout le monde n'était pas la fête à Jerez. Aprilia a progressé à pas de géant ces dernières années et a produit un package très compétitif pour 2023 mais malheureusement pour eux, Aleix Espargaró (Aprilia Racing) et Maverick Viñales (Aprilia Racing) ont rencontré de grandes difficultés lors de l'extinction des feux.
Parti en pole lors de deux départs en Tissot Sprint et deux autres en course le dimanche, Alexi Espargaró n'a pas été en mesure de rivaliser avec ses adversaires au moment de prendre son envol et a systématiquement rétrogradé au classement, ce qui est certainement une source d'inquiétude au sein de l'usine de Noale.
« Je ne peux pas faire de meilleurs séances d'essais. La pole position est la meilleure chose que je pouvais faire. Même si j'ai pris quatre départs depuis la première place, j'ai perdu quatre positions dans toutes les courses. J'ai essayé de partir avec les deux pieds au sol, puis un seul. On a augmenté la puissance sur le deuxième rapport aujourd'hui et c'était encore pire qu'hier parce que la roue avant se levait. »
« Honnêtement, on doit améliorer le système. C'est dommage parce que je suis sûr que si aujourd'hui je n'avais pas perdu de positions et que j'avais commencé le premier tour en tête ou deuxième, j'aurais pu me battre pour la victoire ou la deuxième place. À partir du moment où ils m'ont dépassé, c'était fini pour moi. »