Ce GP d’Indonésie nous aura décidément réservé bien des surprises. Alors que tout semblait sourire à Jorge Martín (Prima Pramac Racing) ; le Madrilène allant jusqu’à s’emparer des commandes du Championnat après la Tissot Sprint, ce dernier se faisait dès le lendemain piéger : du pain béni pour Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) qui récupérait ainsi son trône avec cette superbe remontée.
« J’espère que ça lui fait de nouveau peur »
À ce stade, 18 points séparent plus exactement les deux hommes en faveur de l’Italien, mais au jeu du chat et de la souris, le n°89 n’a pas encore dit son dernier mot…
Bagnaia : « Cette victoire est très importante. Je ressens un peu le même feeling que l’an passé en Malaisie. Je suis très heureux. Je sais que Jorge est extrêmement rapide mais on mérite cette victoire. »
Martín : « Je faisais une superbe course jusqu’à cette erreur. Je suis le plus rapide en ce moment, donc on doit rester calme. Il reste encore dix courses, il y a encore du chemin devant nous […] Je suis de nouveau en position de chasseur, j’espère que ça lui fait de nouveau peur. »
« Jorge va rebondir »
Marco Bezzecchi, déjà situé à 63 longueurs de son compatriote, est quant à lui relégué au rang d’observateur.
« Je pense que Jorge et Pecco sont tous les deux très forts. Pecco est le tenant du titre, mais Jorge est en superbe forme. C’est tout à fait normal de commettre parfois des erreurs. Pecco en a fait il y a quelques courses de ça, cette fois-ci c’était au tour de Jorge. »
« Quand j’ai vu la chute de Jorge, honnêtement je ne savais pas que Pecco était quasiment arrivé à sa hauteur. À partir du moment où je l’ai vu mener, je savais qu’il allait gagner car il est très fort dans ce genre de situation. Cela dit, Jorge va rebondir j’en suis sûr… et j’espère aussi me mêler à la lutte à Phillip Island. »
Toujours est-il que l’Italien, opéré à peine quelques jours plus tôt de la clavicule, se sera surpassé.
« J’ai mal à l’épaule et aux muscles du coup, mais l’épaule en soi est OK. Je sens juste la plaque, ce qui est un peu bizarre, car c’est quelque chose que je n’ai jamais eu auparavant. Avec une ou deux bières, ça devrait aller », déclarait-il en plaisantant.
« C’était clairement une erreur »
Pendant ce temps-là, Aleix Espargaró (Aprilia Racing) regrettait d’avoir chaussé à la dernière minute des softs : en difficulté sur la deuxième partie de course, le Catalan aura en effet dégringolé en dixième position malgré un départ depuis la première ligne.
« Même si on a tous une part de responsabilité dans cette décision, au final celui qui a le dernier mot, c’est moi. Alors autant l’assumer : oui, c’était clairement une erreur. Je n’avais pas forcément eu un bon feeling avec le médium durant le warm-up ; raison pour laquelle on s’était orientés vers le soft. Cela dit, ça aurait dû nous interpeller que tous les autres fassent un autre choix. Je m’attendais à ce qu’ils se dégradent, mais pas aussi vite. C’est dommage, nous avons perdu une belle opportunité aujourd’hui. »
« Les galères s’enchaînent »
Johann Zarco (Prima Pramac Racing) aura également été assez malchanceux, comme en témoigne son récit.
« Dès le premier virage, le système qui permet d’abaisser la moto est resté coincé […] Je commençais à m’habituer à cette moto et puis, en suivant Franco, j’ai commis une erreur dans le virage 11. Ça glissait tellement que je n’ai pas pu la rattraper. Mais si j’avais terminé, j’aurais été 15e. C’est dingue, les galèrent s’enchaînent. »
« Ce n’est pas seulement du sport, c’est ma vie »
De son côté, Fabio Di Giannantonio (Gresini Racing MotoGP™), toujours en quête d’un guidon pour la saison prochaine, signait son meilleur résultat en MotoGP™ avec une quatrième place : un résultat dont il se montrait très ému à son arrivée au parc fermé.
« Je suis un humain et tout comme vous, j’ai des émotions. Je traverse une période difficile, car ce n’est pas seulement un sport, c’est ma vie. Et à ce niveau, vous devez toujours vous montrer fort, même dans les moments difficiles, alors qu’au fond vous n’êtes qu’un humain. Je voulais rester focalisé sur mon travail, éteindre les réseaux sociaux où circulent toutes ces rumeurs et ces commentaires. Je voulais m’enfermer et travailler comme un malade. Alors ces petites victoires me rappellent que « Tu es sur la bonne voie. Ça n’a pas été facile, mais peu à peu tu reviens. »