L'Espagnol arrive dans son Narnia à lui, son royaume magique qui lui rappelle tant de bons souvenirs. C'est l'endroit idéal pour l'octuple Champion du Monde pour renouer avec les victoires en Grand Prix. Le n°93 compte déjà sept trophées à son actif en MotoGP™ sur le circuit des Amériques. Dimanche, personne n'exclut qu'il en décroche un huitième, à l'occasion de son premier rodéo à Austin sur la Ducati. Ce n'est pas seulement le tracé texan qui lui rappelle de beaux souvenirs, mais également la Californie et l'Indiana. Marc Márquez adore tout simplement rouler en Amérique et il est facile de comprendre pourquoi.
Il y a 11 ans, Marc Márquez a débarqué au Texas avec des attentes aussi élevées que celles de Pedro Acosta ce week-end. Après avoir décroché les titres mondiaux 125cc et Moto2™, son arrivée en catégorie reine a été aussi explosive que tout ce dont nous avons été témoins avant ou en 75 ans de Grand Prix. Il a terminé troisième derrière les Supremos Yamaha de Valentino Rossi et Jorge Lorenzo lors de la manche d'ouverture au Qatar. Marc Márquez a fait comprendre qui il était en signant sa première pole position en catégorie reine avant de terrasser ses adversaires lors de la course de 21 tours. Son histoire d'amour avec le circuit des Amériques, puis avec les États-Unis, venait de commencer.
2nd #MotoGP race ➡️ maiden win 🏆@marcmarquez93 became the youngest ever premier class winner at the 2013 #AmericasGP 🇺🇸💥
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) April 8, 2024
A record that he still holds 11 years later 🔥 pic.twitter.com/ifVTjCNeaG
Fait incroyable, pour la seule fois dans l'histoire de notre sport, trois Grands Prix ont eu lieu sur des circuits américains en 2013. Ils ont commencé au Texas, puis en Californie sur le magnifique circuit de Laguna Seca, malheureusement pour la toute dernière fois. Les pilotes américains, emmenés bien sûr par Kenny Roberts, nous disaient toujours que tant que vous n'aviez pas dévalé le fameux virage « Corkscrew » dans les collines de Monterey, vous étiez un peu un lâche, même s'ils utilisaient un mot un peu plus provocateur.
Ils n'avaient pas tort. Quel circuit, quel lieu et quel virage. Un mois plus tard, nous nous trouvions sur un tracé et dans un lieu très différents, mais tout aussi impressionnants pour une autre raison. J'aimais me rendre à l'Indianapolis International Motor Speedway un peu plus que les pilotes. Il s'agit du plus grand site de sport mécanique au monde, avec ses immenses tribunes qui entourent le célèbre virage et ses briques sur la ligne de départ-arrivée. Le circuit routier à l'intérieur de l'ovale n'avait rien de spécial, mais le reste et les gens en faisaient un endroit à l'atmosphère si particulière.
Comme si cette victoire texane n'avait pas suffi, Marc Márquez a traversé les États-Unis en 2013 comme un tourbillon. Il s'est imposé lors de sa seule course en catégorie reine à Laguna Seca et a enchaîné avec une victoire à Indianapolis, une performance qu'il a répétée les deux années suivantes. Lors de ses trois courses à Indianapolis en catégorie reine, il est resté invaincu. Ces trois triomphes américains ont joué un rôle crucial dans ce premier titre mondial MotoGP™.
Marc Márquez a été tout simplement imbattable sur le circuit des Amériques pendant les cinq années suivantes, mais jamais sans incident. Des glissades impressionnantes avec le coude et l'épaule au sol, des manœuvres de dépassement grandiloquentes et même des sauts par-dessus les barrières Armco pour rejoindre sa deuxième machine et s'assurer la pole position ont contribué au spectacle.
Cela fait 903 jours que Marc Márquez n'a pas remporté de Grand Prix, mais ne perdez espoir, beaucoup ont attendu bien plus longtemps. Phil Read, sept fois Champion du Monde, a été le plus patient de la catégorie reine. Le Champion du Monde 125, 250 et 500cc a attendu 3200 jours entre ses succès au Grand Prix d'Ulster 1964 et au Grand Prix d'Allemagne 1973. Andrea Dovizioso a dû patienter quant à lui 2653 jours entre sa victoire à Donington Park en 2009 et celle de Sepang en 2016. Même Valentino Rossi a dû attendre plus longtemps que Marc Márquez. En effet, pas moins de 993 jours se sont écoulés entre son succès à Sepang en 2010 et celui à Assen trois ans plus tard.
Je ne pense pas que quiconque s'attende à ce que Marc Márquez patiente aussi longtemps. S'il veut recommencer à gagner des Grands Prix, il n'aura pas de meilleure chance que dimanche.