P. Espargaró : Objectif, Thaïlande !

L’Espagnol a accordé un entretien à motogp.com où il évoque les jours qui ont suivi cette opération du poignet gauche.

Pol Espargaró (Red Bull KTM Factory Racing), victime d’un lourd highside en Aragón alors qu’il était en pleine ascension, s’est fait opérer du poignet gauche dimanche matin, à son retour à Barcelone. Quelques jours plus tard, motogp.com a pu s’entretenir avec le Catalan, histoire d’avoir de ses nouvelles.

Nous t’avons vu faire de la corde à sauter et jouer du piano sur les réseaux sociaux… ça a l’air de mieux aller ?
« C’est vrai que tout va très vite. Bien que je me sois fait opérer il y a quelques jours, je me sens déjà assez bien. J’y vais avec précautions, mais je veux être prêt pour la Thaïlande. Du coup, je ne peux pas trop me reposer, malgré les recommandations données par mes médecin et kinésithérapeute. J’essaie de faire le maximum… Je ne sais pas si ça sera suffisant pour arriver à Buriram, mais ces derniers jours, je pense que l’évolution fut assez positive. »

Cette deadline de la Thaïlande, tu te la fixes toi ou est-ce que sur le plan médical, ils t’ont présenté ça comme une réelle option ?
« Après une aussi courte période, les médecins ont du mal à se projeter. Ce que nous faisons finalement, c’est pousser à la limite. Ce sont des choses pas forcément recommandables, que l’on ne fait pas en temps normal. Pour eux, c’est compliqué de livrer un pronostic. En attendant, je me sens bien et les choses évoluent dans le bon sens. Bien évidemment, je ne sais pas comment je serai une fois là-bas, mais pour moi c’est primordial de disputer cette course en Thaïlande. J’ai déjà raté celle d’Aragón et nous avons besoin de rouler autant que possible. »

Concernant la chute en elle-même, quel souvenir en gardes-tu ? Était-ce lié au pneu pas suffisamment en température ?
« Oui et je suis énervé contre moi-même. Quand tu tombes parce que tu es à la limite, ça encore… ça se comprend. Mais dans ce cas, ce sont des chutes stupides ! Je sortais du box avec un nouveau pneu dur. J’avais Jorge qui arrivait derrière, alors je l’ai laissé passer. Je me suis écarté de la trajectoire et je n’ai pas attaqué suffisamment dans ce tour de sortie. Je me suis très légèrement relâché, du coup je n’étais pas forcément bien positionné en abordant ce virage. La moto s’est mise à patiner et m’a éjecté. La chute fut assez moche. Encore, quand tu t’y attends, tu te prépares. Mais là je n’ai tout simplement pas eu le temps. Quand j’ai voulu réagir, j’étais déjà dans les airs. Tout s’est passé tellement vite. »

Au-delà de l’aspect purement physique, à quel point cette blessure a-t-elle impacté ton moral ? Tu traversais une excellente période.
« Évidemment, l’idée m’énerve de rater des courses maintenant ou de ne pas les disputer dans les meilleures conditions, car notre niveau était alors très élevé, la moto fonctionnait à merveille. Ça fait deux ans et demi, je me bats pour obtenir ces résultats ! Mais au final, je le prends comme une motivation supplémentaire pour revenir encore plus fort. Oui ce type de blessures sont dures, mais si vous consacrez ce temps-là à travailler dur, alors elles le sont un peu moins que ce que les gens pourraient croire. »

Indépendamment du fait que tu coures ou pas en Thaïlande, le Top 10 reste-t-il ton objectif ?
« Oui, le Top 10 reste notre objectif et je pense que nous avons nos chances. Nous avons été tout au long de la saison très proche de Franco. Même maintenant, nous obtenions des résultats assez similaires aux siens. Seul problème, il faudra voir le nombre de points que nous perdrons vis-à-vis de lui, d’autant plus que c’est un circuit qui devrait bien convenir à la Yamaha. Pour ma part, je ne serai pas dans les meilleures conditions, mais arriveront ensuite des courses qui peuvent nous réussir. En résumé, l’objectif sera d’abord de terminer la course en Thaïlande, avant de réattaquer à notre meilleur niveau au Japon, Australie, Malaisie et surtout à Valence. »

La deuxième partie de l'interview, consacrée davantage au futur de l'équipe, sera à découvrir ce week-end.

Regardez les courses en Direct ou OnDemand, et profitez avec le VidéoPass, de tout le contenu motogp.com, qu’il s’agisse d’interviews, de sujets techniques… ou encore d’épreuves historiques.