L’hommage de Nick Harris à Lorenzo

L’ex-commentateur du MotoGP™ lui trouve d’ailleurs quelques similitudes avec son héros d’enfance Mike Hailwood.

Quand j’étais plus jeune et que j’entretenais ce rêve complétement fou de devenir pilote, je dévorais chaque phrase sur comment s’y prendre dans ce livre de Mike Hailwood, mon héros. Ce bouquin en question suggérait de placer une pièce imaginaire à tous les virages du TT et de passer sur chacune d’elles, tout en faisant en sorte d’avoir une trajectoire très fluide. Mike Hailwood en était capable, mais il était un des rares. Nul doute, Jorge Lorenzo aurait excellé dans cet exercice. À une époque où les combats se font de plus en plus agressifs, Jorge Lorenzo me rappelait à certains moments le légendaire Mike Hailwood.

Je me souviens vaguement avoir vu son nom ajouté à la liste des engagés 125cc pour le GP d’Espagne 2002. Comme il n’avait pas l’âge réglementaire, il avait dû attendre la journée du samedi pour courir. Un an plus tard, il remportait sa première victoire à Rio et peu à peu j’allais apprendre à le connaître. Il était plus nerveux à l’idée de devoir s’exprimer en Anglais que de rouler. Souvent on se retrouvait dix minutes avant la conférence de presse et il s’exerçait à répondre à mes questions. C’était un bon entraînement, mais progressivement il n’allait plus en avoir besoin, tellement il allait devenir un habitué des poles et des victoires, jusqu’à devenir double Champion du Monde Moto2™.

Il a ensuite fait une entrée très remarquée en MotoGP™, a enchaîné les poles… et les chutes. Deux moments marquants de sa campagne 2008 restera ce violent highside en Chine et ce premier succès à Estoril. Arriveront ensuite ces titres avec Yamaha en 2010, 2012 et 2015, l’année où la rivalité Márquez – Rossi battait son plein. Comme Valentino Rossi, Jorge Lorenzo est ensuite parti chez Ducati et peinera à s’adapter. Mais après une saison mitigée, le Majorquin retrouvait la plus haute marche du podium, qui plus est à trois reprises… et ce style immaculé.

Finalement toutes ses blessures auront eu raison de lui cette année. Déjà en 2013, Jorge Lorenzo avait payé le prix fort à Assen. Parti à la faute sous la pluie en FP2, le Baléare s’était aussitôt fait opérer de la clavicule à Barcelone pour terminer deux jours plus tard à une honorable cinquième place. Qui a doit que gagner des titres et des victoires étaient faciles ?

Pour certains, Jorge Lorenzo jouait au second plan derrière Valentino Rossi et Marc Márquez, mais souvenez-vous, quand il s’échappait en tête de course, plus personne ne revenait sur lui. Mike Hailwood aurait approuvé.

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