L’avis de Simon : Ducati, une menace à condition que…

Notre reporter explique pourquoi la marque italienne a ses chances pour ce GP du Qatar, à partir de ce qu’il a pu voir durant la pré-saison.

Ce fut un test ultra impressionnant de la part de Ducati. Après, il ne faut pas être devin pour savoir que ce tracé convient parfaitement à leur machine.

Ducati y expérimentait de nouvelles ailettes à l’avant, de l’électronique, une évolution châssis et un nouveau carénage (Jack a réalisé ses simulations de course avec, ainsi que son meilleur tour avec). Jack Miller (Ducati Lenovo Team), Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) et Johann Zarco (Pramac Racing) furent extrêmement rapides. Les rookies Jorge Martín (Pramac Racing), Enea Bastianini (Esponsorama Avintia) et Luca Marini (Sky VR46 Avintia) se seront montrés tout aussi brillants, même si naturellement, ils ont besoin de plus temps avant de devenir de réelles menaces – et je suis convaincu qu’ils y parviendront.

Comme je l’ai dit, la Ducati s’adapte plutôt bien à cette piste, compte tenu de ses caractéristiques. Ils perdent un peu dans la partie sinueuse, mais qu’importe, ils comblent toujours leur déficit à l’accélération. Personnellement, je détestais courir contre eux, car à chaque fois que vous parveniez à prendre l’ascendant sur eux en virage, ils vous repassaient systématiquement en ligne droite. Et si vous résistiez, vous risquiez de taper davantage dans les pneus.

Ce qui m’inquiète un peu, c’est leur rythme de course, certes très bon, mais pas fantastique non plus. Pour moi, les Yamaha, les Suzuki et Pol Espargaró (Repsol Honda Team) étaient un cran au-dessus. Pourquoi ? Car vu de l’extérieur, les Desmosedici semblent davantage user leur pneu arrière, comparé aux autres motos. Du coup, l’unique façon de gagner serait pour eux de s’échapper en tête de course, de telle sorte à les conserver s’ils devaient être amenés à lutter dans les derniers tours… un peu comme pouvait le faire Andrea Dovizioso par le passé. À l’inverse, si ces derniers se retrouvent coincés derrière les quatre cylindres en ligne, j’ai bien peur qu’ils aient des difficultés à terminer la course.

Mais avant que les fans de Yamaha ou de Suzuki crient victoire, Ducati a étrenné un deuxième holeshot device, qui s’applique cette fois à l’avant et je peux vous garantir, pour les avoir vus effectuer des essais de départ tous les jours, que Jack Miller en fait un merveilleux usage. C’était de loin, le pilote le plus rapide arrivé au premier virage.

Yamaha à l’inverse, n’est pourvue de ce dispositif qu’à l’arrière. Résultat, on observe plus de wheelies. KTM et Aprilia ont quant à eux adopté la même stratégie que Ducati ; Aleix m’a d’ailleurs grandement impressionné sur cette RS-GP quasi refaite à neuf. Les Suzuki de Joan Mir (Team Suzuki Ecstar) et d’Alex Rins (Team Suzuki Ecstar), qui n’ont ce holeshot device qu’à l’avant, auront également fait preuve de régularité. Tel est le classement que j’établirais donc en termes de départ… Enfin ça, c’était avant que Maverick se mette à exceller sur la fin ! Pol Espargaró et Takaaki Nakagami (LCR Honda Idemitsu) s’amélioraient eux aussi par la suite.

En fait, je pense que ça dépendra beaucoup de qui négocie ce premier virage en tête. Et vous avez beau pratiquer des essais de départs, le jour venu de la course, avec la pression et tout ce bruit, on est jamais à l’abri de surprises. Ceci étant, vu le rythme de Jack Miller et la puissance de la Ducati, je serai très surpris de ne pas voir l’Australien en tête au premier virage. À défaut, Francesco Bagnaia ou Johann Zarco s’en chargeront. En tout cas, s’ils jouent correctement leurs cartes, ils seront difficiles à battre.

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