Il ne pouvait pas y avoir de meilleur endroit pour introniser Jorge Lorenzo parmi les MotoGP™ Legends. Lorsqu’on fait allusion à ces extraterrestres qui ont marqué l’ultime décennie, des noms comme ceux de Valentino Rossi, Marc Márquez ou encore Casey Stoner nous viennent immédiatement à l’esprit. Mais le Majorquin en faisait partie, car dans de grands jours, ce dernier était juste imbattable, avec son pilotage très coulé et ces trajectoires extérieures, qui rappelaient un peu l’époque de Mike Hailwood, Giacomo Agostini… Et il donnait l’impression d’une telle facilité !
Ce style-là lui a d’ailleurs valu cinq titres mondiaux dont trois en catégorie reine. Au cours de sa carrière, il a également décroché 68 victoires en Grands Prix, 47 d’entre elles ayant été enregistré au plus haut niveau. Après avoir offert deux couronnes à Aprilia en 250cc, il était promu par Yamaha parmi l’élite. Il y signera la pole pour ses trois premières apparitions et s’illustrera dès sa troisième tentative à Estoril. Il cohabitera aussi durant de nombreuses années avec Valentino Rossi, avant de faire briller Ducati. Sa carrière s’achèvera sur une note plus mitigée chez Honda en 2019.
Être le coéquipier de l’icône Valentino Rossi n’a jamais été chose simple. Le nonuple Champion du Monde s’est à vrai dire rapidement rendu compte que ce petit jeune, pourvu du même package, allait lui donner du fil à retordre. Les hostilités étaient lancées et on ira jusqu’à voir un mur littéralement s’ériger en plein milieu du box Yamaha. Pas question toutefois de céder et d’être reléguer au rang de n°2 : le Majorquin sera ainsi sacré une première fois en 2010, puis en 2012 et enfin en 2015, lorsque tous les regards étaient rivés sur ce combat, que se livraient Valentino Rossi et Marc Márquez (Repsol Honda Team), sur la piste comme en dehors.
Alors en quoi ce tracé de Jerez est-il si spécial dans son cas ? Et bien tout d’abord parce que le n°99 y a fait ses grands débuts en mai 2002. Le natif de Palma avait même dû attendre la troisième séance pour s’élancer, faute d’avoir l’âge minimum alors fixé à 15 ans.
Jorge Lorenzo y a d’autre part inscrit plusieurs triomphes, que ça soit en 2006 ou en 2007 sur la 250cc, sans oublier ceux de 2010, 2012 et 2015 : saisons qu’il finissait par dominer.
Cela dit, cette épreuve ne s’est pas toujours déroulée comme prévu, notamment en termes de célébrations. ‘Por fuera’, qui nous avait régalé d’une marche lunaire à Estoril en 2009, avait décidé un an plus tard en Andalousie de se jeter à l’eau, histoire de fêter cette victoire acquise face à Dani Pedrosa et Valentino Rossi. Oui mais voilà, ce dernier avait légèrement sous-estimé le poids de sa combinaison, de son casque et de ses bottes. Résultat, des commissaires auront dû venir l’aider à sortir de ce lac artificiel. Qu’importe, cette fâcheuse anecdote n’aura pas entacher sa joie sur le podium. En 2013, il y avait ensuite ce fameux contact avec Marc Márquez dans le virage 13, tout juste rebaptisé de son nom, alors qu’ils se disputaient la deuxième place.
Il y a quelques semaines, la légende du TT, John McGuinness, a déclaré qu’Enea Bastianini (Gresini Racing MotoGP™) lui rappelait Jorge Lorenzo et prenez-le comme un compliment !