Le dernier triple header de la saison MotoGP™ est lancé alors que le paddock se dirige vers le nord pour le Grand Prix PT de Thaïlande. Jorge Martín (Prima Pramac Racing) devance Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) de 20 points, Marc Márquez (Gresini Racing MotoGP™) s'est offert un sursis dans la course au titre en Australie tout comme Enea Bastianini (Ducati Lenovo Team), alors qu'on se prépare pour une nouvelle bataille épique à Buriram.
Jorge Martín aborde ce week-end avec une certaine confiance, lui qui a réalisé le doublé à Buriram l'année dernière et qui vient d'accroître son avance à Phillip Island, même s'il n'est pas parvenu à s'imposer en Grand Prix. Si Pecco Bagnaia remporte toutes les Tissot Sprint et courses restantes et que le « Martinator » se classe juste derrière, l'Espagnol perdrait le titre pour seulement quatre points. Le pilote Pramac est donc en plutôt bonne position, mais il sait comme nous que tout peut basculer en un claquement de doigts.
Pecco Bagnaia en est également conscient et voit cela comme un avantage en tant que chasseur. Le n°1 sait qu'il devra peut-être prendre des risques pour rattraper son retard, ce qui pourrait être plus facile à gérer mentalement. Toutefois, il doit aussi faire en sorte que ces risques soient récompensés. L'année dernière, il a réussi un double dépassement par l'extérieur sur ce circuit avant de réitérer à Jerez cette saison. S'il est parvenu à le faire en 2023, pourquoi pas cette année ?
Vient ensuite Marc Márquez. Après un départ cauchemardesque et un duel avec Jorge Martín pour la victoire à Phillip Island, le n°93 sera lui aussi en confiance, sachant qu'il a déjà gagné deux fois ici. De plus, il n'a pas besoin de regarder le classement car il sait déjà qu'il s'agit d'un objectif lointain et il semble se contenter de ces quelques coups d'éclat. À Phillip Island, il a atterri sur la première marche du podium devant les deux favoris pour le titre. Il pourrait jouer un rôle important dans les dernières manches de 2024, même si son nom ne figurera pas sur le trophée à Valence. L'octuple Champion du Monde nous réserve-t-il encore quelques surprises ?
Enea Bastianini est quant à lui sur le point d'être mathématiquement écarté de la course au titre, et sa loyauté devrait, sur le papier, aller vers son coéquipier. Cependant, « sur le papier » ne tient pas compte des décisions prises en une fraction de seconde à 350 km/h, ni du fait qu'il reste un pilote capable de remporter la victoire. Peut-il faire mieux à Buriram et bousculer la hiérarchie à l'avant ?
L'année dernière à Buriram, c'est Brad Binder (Red Bull KTM Factory) qui endossait ce rôle après s'être échappé avec Jorge Martín et Pecco Bagnaia. Les limites de la piste ont eu raison de lui dans le dernier tour, mais il a franchi la ligne d'arrivée en deuxième position, au lendemain d'une deuxième place en Tissot Sprint. Au vu de ses départs en trombe à Phillip Island, peut-on espérer le revoir se mêler à la bataille ? Pedro Acosta (Red Bull GASGAS Tech3) aura besoin de récupérer s'il veut s'illustrer lui aussi, après qu'une chute samedi l'a contraint à déclarer forfait pour la course de dimanche.
Malgré l'incident survenu en Tissot Sprint, Maverick Viñales (Aprilia Racing) a pris le relais de Brad Binder dans le sillage des Ducati dimanche. Peut-il continuer à frapper à la porte du top 5 et plus ? Son coéquipier Aleix Espargaró (Aprilia Racing) peut-il faire mieux après une contre-performance en Australie ? Raúl Fernández (Trackhouse Racing) a obtenu un meilleur résultat en Australie avec un top 10 dimanche et cherchera donc à répéter cette performance. Il devrait une fois de plus partager le garage avec Lorenzo Savadori, Miguel Oliveira (Trackhouse Racing) étant toujours convalescent.
De son côté, Fabio Di Giannantonio (Pertamina Enduro VR46 Racing Team) n'aurait pas pu faire mieux en Australie, lui qui a terminé très proche du Champion en titre et donc du podium. C'est au moins ce qu'il visera en Thaïlande, où il fera sa dernière apparition de l'année avant de se subir une opération de l'épaule gauche. De l'autre côté du box, son coéquipier Marco Bezzecchi (Pertamina Enduro VR46 Racing Team) était moins rapide que ce que ce qu'on attendait et cherchera donc à redresser la barre à Buriram. Même son de cloche pour Alex Márquez (Gresini Racing MotoGP™), qui a connu un GP d'Australie difficile et qui cherche un regain de forme et de chance.
Franco Morbidelli (Prima Pramac Racing) a réalisé un bon GP à Phillip Island mais manque à l'appel dans la lutte à l'avant depuis quelques manches. Le transalpin fera tout pour y remédier, lui qui est monté sur le podium de la Tissot Sprint à Misano avant de perdre un peu de vitesse. Jack Miller (Red Bull KTM Factory Racing) est également à la recherche de points, tout comme Augusto Fernández (Red Bull GASGAS Tech3).
De son côté, Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) continue de se faire remarquer alors que Yamaha travaille dur pour progresser. Le Français s'est classé neuvième sur l'île, ce qui constitue un nouveau résultat solide après une qualification cauchemardesque. Son coéquipier Alex Rins (Monster Energy Yamaha MotoGP™) a connu le week-end inverse en termes de qualifications puisque le n°42 s'est hissé dans le top 10 et a empoché les points de la 13e place le dimanche. Il sera intéressant de suivre les Yamaha en Thaïlande, sur un autre circuit et dans des conditions très différentes.
Chez Honda, il y avait également pas mal de choses positives à souligner. Johann Zarco (CASTROL Honda LCR) a mené la charge jusqu'à terminer juste devant Jack Miller, et Luca Marini (Repsol Honda Team) a réalisé son meilleur week-end chez Honda. 10e en Tissot Sprint, il n'était qu'à quelques encablures des points qu'il est allé chercher le dimanche avec une 14e place a lendemain de sa meilleure qualification avec l'usine de Hamamatsu. Son coéquipier Joan Mir (Repsol Honda Team) était également dans le coup avant de chuter, et les rôles se sont légèrement inversés puisque c'est maintenant Takaaki Nakagami (IDEMITSU Honda LCR) qui cherche à revenir dans la bataille après un GP d'Australie plus difficile.
111 points, c'est beaucoup, mais ça ne représente que trois Grands Prix. Les 37 prochains seront distribués ce week-end lors du Grand Prix PT de Thaïlande, qui pourrait nous donner lieu à une première balle de match en Malaisie. La Thaïlande se prépare à accueillir le sport le plus passionnant de la planète !