Test de Sepang 2020 : Les 10 enseignements !

Ce Test de Sepang, troisième rendez-vous de pré-saison aura livré de premiers éléments de réponse à certaines de vos questions…

Il y a encore une semaine, vous vous demandiez sans doute où en était concrètement Marc Márquez (Repsol Honda Team) dans sa récupération, comment Johann Zarco (Reale Avintia Racing) allait s’adapter à la Desmosedici… bref plusieurs interrogations planaient, que le Test de Sepang aura permis d’élucider, ou du moins temporairement !

1 - Où en est Marc Márquez dans sa récupération ?

Avant le Test, Marc Márquez avait fait savoir qu’il essaierait de composer, dans la mesure où il n’était pas encore remis à 100%. Et le Champion du Monde, enthousiaste à l’idée de retrouver sa moto, s’est vite retrouvé confronté à la réalité des choses.

« C’est pire que ce que je pensais… » déclarait-il à l’issue de la première journée. Alors à défaut de pouvoir pousser cette RC213V dans ses retranchements pour mieux mesurer les évolutions, c’est Cal Crutchlow (LCR Honda Castrol) qui aura assuré une grosse partie du travail. Ce n’est qu’au troisième jour que le Catalan aura pu tester les nouveautés châssis, bras oscillant, ainsi que celle de l’assise. Le n°93 espère désormais être en meilleure forme d’ici le #QatarTest, qui se tiendra dans deux semaines.

À noter que d’autres pilotes vivent actuellement la même situation que lui, parmi lesquels Miguel Oliveira (Red Bull KTM Tech3), qui dit encore manquer de force, à l’instar de son coéquipier Iker Lecuona (Red Bull KTM Tech3), opéré pour sa part du syndrome des loges début janvier. Pour Takaaki Nakagami (LCR Honda Idemitsu), l’épaule est aussi loin d’être rétablie.

2 - Comment se déroulera le retour de Jorge Lorenzo ?

En fait le Majorquin n’aura roulé que lors de la troisième journée, en plus de cette brève apparition lors du Shakedown et pour le moment, pas question de rentrer dans le développement à proprement parler de la moto – phase qui ne devrait intervenir qu’au mois d’avril selon les dires de Lin Jarvis, le Managing Director de Yamaha Motor Racing. Quoi qu’il en soit, ‘Por fuera’ a pu reprendre ses marques et retrouver son naturel au guidon de cette M1 qui lui colle tant à la peau ; des moments qu’il qualifiait de ‘grande émotion’ ! Plus handicapé pas son dos, le quintuple Champion du Monde a même déjà quelques petites idées pour le futur…

3 - Fabio Quartararo fera-t-il preuve de tout aussi d’aisance sur la M1 2020 ?

Sur le papier, la réponse est clairement oui. Le Niçois a immédiatement dominé ses adversaires avec la M1 2020. Satisfait, le n°20 soulignait tout de même que ça n’avait pas facile de trouver le rythme et que sa vitesse était encore inférieure comparé aux autres Yamaha (327.28 km/h pour Maverick Viñales, 324.00 pour Franco Morbidelli, 325.92 pour Valentino Rossi et 322.711 pour Fabio Quartararo). C’est justement sur ces points que Fabio Quartararo veut travailler au #QatarTest, lui qui se sait déjà rapide sur un tour lancé.

4 - Comment Johann Zarco s’acclimatera-t-il à la Desmosedici ?

17e au combiné… Johann Zarco (Reale Avintia Racing) ne s’attendait pas à des miracles pour ses premiers tours de roue sur la Desmosedici. Ceci étant ses chronos sont à relativiser ! Même s’il reste encore loin au classement, seulement six dixièmes le séparent du leader Fabio Quartararo. Et en l’espace de trois jours, le Français en aura grappillés neuf. Une jolie progression, qui ne lui fait pas oublier son objectif principal : continuer de s’approprier cette moto pour tirer profit au mieux de ses points forts !

5 - Où en sont les rookies dans leur adaptation à la catégorie ?

Cette année, le MotoGP™ accueille trois nouveaux visages. Il y a tout d’abord Alex Márquez (Repsol Honda Team). Entré par la grande porte, le Catalan a tout à fait conscience du défi que ça représente d’évoluer au sein de ce team officiel, qui plus est en compagnie d’un certain Marc Márquez. Mais pour le moment, le n°73 aborde les choses avec calme. Tout en suivant la même méthodologie de travail que son frère, Álex progresse comme en témoignent ces positions à l’issue des trois Tests (Valence : 23, 20 / Jerez : 17, 17 / Sepang : 13, 17, 16). Une évolution d’ailleurs saluée par Alberto Puig dans une interview.

Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing) avance lui aussi, même si c’est un peu moins frappant (Valence : 21, 22 / Jerez : 21, 22 / Sepang : 21, 18, 17). Quant à Iker Lecuona, cette récente opération du syndrome des loges n’a clairement pas joué en sa faveur. Mais il pourrait aller mieux d’ici deux semaines.

6 - Verra-t-on le fameux ‘holeshot device’ de Yamaha ?

Maverick Viñales (Monster Energy Yamaha MotoGP) avait évoqué sa possible arrivée dans une interview accordée à TMCBlog.com mi-janvier et effectivement… ce fameux dispositif - d’ores et déjà étrenné par Ducati et Aprilia - faisait son apparition sur les M1 du Catalan et de son coéquipier Valentino Rossi lors de la troisième journée.

Interrogé sur la question en debriefing, Valentino Rossi déclarait vouloir encore travailler dessus avant qu’il soit à proprement parler ‘mis en service’.

7 - Aprilia et KTM parviendront-ils à confirmer leur bonne forme du Shakedown ?

Les deux marques avaient réalisé un prometteur Shakedown et seront parvenues à confirmer la tendance lors du Test Officiel. Pol Espargaró (Red Bull KTM Factory Racing) - pilote n°1 de la marque autrichienne - n’est jamais sorti du Top 8 et se voyait tout compte fait crédité du septième temps combiné à tout juste deux dixièmes. Dani Pedrosa (Red Bull KTM Factory Racing) aura pour sa part fait sensation lors de la deuxième journée en se hissant au troisième rang, 69 millièmes derrière Fabio Quartararo.

De toute évidence la RC16 est en train d’évoluer… et la RS-GP aussi ! Preuve en est, Aleix Espargaró (Aprilia Racing Team Gresini) n’a jamais figuré au-delà de la 11e place sur ce Test. Mais le Catalan, pointé à un tiers de seconde, se disait surtout ravi de sa simulation de course. Voyez plutôt ces 11 chronos sous la barre des 2’00 sur cette série de 13 tours bouclés !

8 - La nouvelle Ducati tiendra-t-elle toutes ses promesses ?

Chez Ducati, le bilan est pour le moment assez mitigé. La marque de Bologne avait placé beaucoup d’espoirs dans son nouveau prototype et certes cette dernière sera parvenue à redresser la barre lors de l’ultime journée, en hissant trois de ses représentants au sein du Top 10… Oui mais voilà, Andrea Dovizioso (Ducati Team) – principal adversaire de Marc Márquez ces trois dernières années, n’a jamais réussi à l’atteindre ce week-end. L’Italien, classé 15e du Test à une demi-seconde, aura à vrai dire eu du mal à gérer ses pneus. Pas question pour autant de se précipiter dans les conclusions ; le transalpin appelant à prendre tous ces chronos avec la plus grande prudence, même si Luigi Dall’Igna soulignait ce même désagrément. « Notre moto est meilleure que l’an passé, mais nous avons encore du travail devant nous, compte tenu du nouveau pneu. Une nouvelle gomme qui nécessite des settings un peu différents sur le châssis et l’électronique, » expliquait le team manager.

9 - Le déficit de vitesse a-t-il été comblé chez Yamaha et Suzuki ?

Souvenez-vous l’an dernier, les M1 et les GSX-RR se faisaient littéralement croquer en ligne droite face aux Desmosedici et RC213V ; un point faible qu’ils comptaient bien rectifier cet hiver… En Malaisie, les pilotes des deux marques auront noté une nette amélioration au vu de leur ancien prototype. Mais que disent réellement les chiffres ? Sont-ils parvenus à réduire le déficit de puissance comparé par exemple à Honda ? Et bien cette dernière semble encore avoir une légère avance. Voici la moyenne des vitesses de pointe enregistrées sur les trois jours : Marc Márquez : 329.27 km/h, Cal Crutchlow : 328.94 km/h, Alex Márquez : 328.27 km/h.

En comparaison voici celle de Suzuki… Alex Rins : 326.29 km/h, Joan Mir : 327.60 km/h. Et de Yamaha… Maverick Viñales : 327.38 km/h, Valentino Rossi : 325.92 km/h, Fabio Quartararo : 322.71 km/h.

10 - La compétition se resserra-t-elle ?

Aucun doute là-dessus ! À Sepang, moins d’une seconde séparait Fabio Quartararo du 19e Brad Binder. Le Top 10 tenait quant à lui en tout juste 345 millièmes et toutes les marques y étaient représentées de Yamaha à Honda, en passant par Suzuki, Ducati, KTM et Aprilia ! Par ailleurs, on pouvait constater que tous les titulaires étaient passés sous la barre des 2’00. À titre indicatif, il y en avait que dix, il y a trois ans.

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