34 et 91 : c’est le nombre de points qu’Aleix Espargaró (Aprilia Racing) et Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) accusaient de retard sur le leader Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) à l’issue de l’épreuve allemande ; marge depuis réduite à 21 et 66 unités avec l’abandon d’El Diablo à Assen. Le cap de la mi-saison venait alors d’être franchi, puisque dix des 20 courses figurant au calendrier 2022 avaient été disputées.
Combler un tel écart… Sur le papier, la tâche ne s’annonce pas simple. À vrai dire, dans 85% des cas, le pilote, qui figurait en tête à mi-parcours, fut par la suite sacré sous l’ère MotoGP™. Mais tant que mathématiquement une chance subsistera, le clan Ducati continuera d’y croire et de se battre, comme l’avait indiqué Paolo Ciabatti, dans une interview accordée il y a quelques semaines à Sky Sport 24 en Italie.
ARTICLE - UN CHAMPIONNAT LOIN D’ÊTRE JOUÉ, SELON CIABATTI
Voici d’ailleurs trois sources d’inspiration pour l’Italien, comme pour le Catalan.
Le cas Rossi en 2008
Cette année-là, Dani Pedrosa avait pourtant mieux débuté. En neuf manches, Little Samuraï avait en effet signé huit podiums et terminé quatrième au Mans ; tandis qu’Il Dottore avait dû se contenter d’une cinquième place à Lusail, puis d’une 11e à Assen. Par conséquent, le représentant Yamaha pointait à quatre longueurs de son adversaire, malgré une victoire en plus.
Oui mais voilà, cette campagne 2008 allait connaître un véritable tournant au Sachsenring. Sous la pluie, Dani Pedrosa se faisait brutalement piéger à l’entame du sixième tour, alors qu’il avait une avance de plus de sept secondes sur son plus proche poursuivant Casey Stoner. Lequel s’imposait ainsi devant Valentino Rossi : une deuxième position qui lui permettait de s’emparer définitivement des commandes au Championnat. Pour sa part, Dani Pedrosa ratait le week-end suivant à Laguna Seca en raison d’une fracture déplacée à l’index gauche, d’une blessure au majeur de cette même main et d’une entorse à la cheville droite.
VIDÉO – MOTEGI 2008 : L’INTÉGRALITÉ DE CETTE COURSE QUI SE CONCLUAIT SUR UN HUITIÈME SACRE DE ROSSI
VIDÉO – ROSSI RETROUVE SON TRÔNE
Au bout du compte, le pilote ibérique ne renouait avec le podium qu’à Motegi, à quatre rendez-vous de la fin : précisément le jour du sacre de Valentino Rossi ; l’Italien n’ayant absolument pas démérité dans la mesure où aucun Top 3 ne lui aura échappé au retour de la trêve estivale, avec six triomphes à la clé. Quant à Dani Pedrosa, il se voyait repoussé au troisième rang du classement général.
Le cas Lorenzo en 2015
Valentino Rossi y avait connu un début de saison de rêve. Rappelez-vous, jamais il n’était descendu une seule fois du podium, à la différence de Jorge Lorenzo, qui cumulait néanmoins un succès de plus. 13 unités les séparaient donc en faveur du transalpin. Et ce dernier maintenait plus ou moins le cap, à de rares exceptions près comme Misano (cinquième) et Phillip Island (quatrième).
Sauf qu’un clash survenait entre Valentino Rossi et Marc Márquez à Sepang, un accrochage dont le n°46 était jugé responsable. Relégué en fond de grille pour la finale de Valence, il se lançait du coup dans une folle remontée, jusqu’à atteindre la quatrième place. Cela dit, ses efforts furent insuffisants, car Jorge Lorenzo s’imposait ; l’équivalent de 12 points grappillés sur les sept qui lui manquait. La couronne revenait de fait au Majorquin, nettement plus régulier depuis Aragón.
VIDÉO – VALENCE 2015 : L’INTÉGRALITÉ DE CETTE FINALE SOUS HAUTE TENSION
VIDÉO - #THEGRANDFINALE : LE DÉPART DE ROSSI EN ONBOARD
VIDÉO – LORENZO DÉCROCHE LE TITRE 2015
Le cas Mir en 2020
Le fait que la campagne 2020 fut ramenée à 14 épreuves à cause de la pandémie, allait en revanche rendre la compétition bien plus indécise. Après le GP d’Émilie-Romagne, Andrea Dovizioso dominait d’un point le binôme Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) – Maverick Viñales. Cependant, les prestations du natif de Forli se tassaient. Il ne fera jamais mieux que quatrième. Fabio Quartararo et Maverick Viñales, en proie à quelques soucis avec leur M1, perdaient également pas mal de terrain.
A contrario, Joan Mir (Team Suzuki Ecstar) montait en puissance, comme en attestent ce succès du GP d’Europe et ces 91 points d’inscrits ; soit plus du double que ceux enregistrés par ‘El Diablo’, qui dégringolera au huitième rang. Franco Morbidelli, alors aligné sous les couleurs du team Petronas Yamaha SRT, et Alex Rins (Team Suzuki Ecstar) en marqueront encore plus. Toutefois, le n°36 avait abordé la deuxième partie de saison avec un certain avantage vis-à-vis d’eux, qu’il parviendra à conserver pour en définitive être titré à Valence, sans même avoir besoin d’attendre Portimão. Un moment inoubliable pour Suzuki, dont le dernier graal remontait à 2000, avec Kenny Roberts Jr.
VIDÉO – VALENCE 2020 : L’INTÉGRALITÉ DE CETTE COURSE MARQUÉE PAR LE SACRE DE MIR
VIDÉO - M1R : L’HEURE DES CÉLÉBRATIONS
Trois exemples prouvant qu’à mi-saison, la partie est loin d’être jouée. Autant de raisons de nous suivre pour ces neuf courses restantes !